Nadia Tueni : paroles en musique

«Liban: 20 poèmes pour un amour» (1979) et «L’âge d’écume» (1965), deux recueils de poèmes de Nadia Tuéni désormais disponibles sur CD, ont été coédités par la «Voix de L’Orient» (Ets Abdallah Chahine et Fils) et la Fondation Nadia Tuéni.
«Fermez les yeux et préparez-vous à goûter aux ravissements du dépaysement intérieur total». En effet, il s’agit bien d’un voyage qu’on accomplit, rime après rime, entre deux notes de musique, guidé par les descriptions d’un paradis terrestre.
Pour Nadia Tuéni, «Liban, 20 poèmes pour un amour» dédié «aux enfants de mon pays», était une «géographie poétique».
Premières notes de kanoun, nostalgiques. Puis ces vers merveilleux dans lesquels on plonge avec délice. Le premier recueil est récité par Catherine Sellers et Pierre Tabard. Entre un poème et un autre, les notes éparses des improvisations sur kanoun (Imad Morkous), nay (Kodsi Erguner), rabab et vièle à archet (Nidaa Abou Mrad) et oud (Sami Abou Moussa). Cette première partie du CD d’un enregistrement effectué en 1984 au Théâtre du Rond-Point, à Paris.
Avec ces 20 poèmes, on parcourt le pays, on goûte au charme des villages. Un cheminement qui nous mène à travers les rues escarpées de Byblos, Saïda, Tyr, Tripoli, Deir el-Kamar… et la montagne libanaise. Une promenade en somme dans un Eden terrestre qui serait bien réel…
Nadia Tuéni est une enchanteresse qui nous fait rêver aux parfums précieux de nos villages. Une enchanteresse blessée, car son «Beyrouth» a la saveur suprême d’un paradis perdu. Qui ne l’est pas tout à fait puisque subsistent ces témoignages d’un poète qui dessine comme on écrit et dont l’écriture ressemble à un dessin…
«L’âge d’écume» est récité par Edouard Maunick, sur fond de guitare, «Les jeux interdits» interprétés par Narcisco Yepes. Phrases simples, évidentes, lumineuses.
La pochette du CD, un mini-recueil illustré par des toiles de peintres libanais (Amine el-Bacha, Mahmoud Zibawi…) est un hommage au poète…
Reste à souligner que le CD sera mis en vente à partir d’aujourd’hui, dans le cadre des trois journées - rencontres organisées par la Fondation Nadia Tuéni à l’amphithéâtre de Zouk.
M.G.