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Actualités - CHRONOLOGIE

Le camp démocrate tire ses dernières cartouches

Le camp démocrate de Hong Kong a tiré ses dernières cartouches samedi à trois jours de la rétrocession qui marquera pour ses membres élus sous l’ère coloniale le début d’une traversée du désert. Les deux défenseurs les plus médiatiques des libertés à Hong Kong, le président du Parti démocrate Martin Lee et la présidente de The Frontier, Emily Lau, multipliaient les interventions, profitant d’une liberté d’expression qu’ils jugent menacée
Les démocrates avaient remporté une écrasante victoire aux élections de l’Assemblée législative (Legco) de 1995 et leurs élus se retrouveront au chômage lundi à minuit lorsque le Legco sera remplacé par une Assemblée provisoire constituée majoritairement d’hommes de Pékin.
Lors d’une dernière séance marathon qui s’est achevée samedi, le Legco a tiré une dernière salve en adoptant une série de lois libérales, notamment en matière sociale, provoquant une vive réaction des futurs patrons de Hong Kong qui ont immédiatement menacé de les annuler.
«Je suis peiné, pour ne pas dire plus», a expliqué Martin Lee. «J’ai été élu pour un mandat de quatre ans en 1995 et maintenant je suis jeté dehors». «Les gouvernements des pays démocratiques sont issus du choix du peuple, ici c’est le choix de Pékin», a ajouté M. Lee qui, sans emploi à partir de mardi, sera libre de réintégrer son cabinet d’avocat.
Emily Lau, ancienne journaliste devenue passionaria de la démocratie et également élue du Legco, profitait encore samedi des micros tendus par la presse internationale pour expliquer qu’elle continuerait de militer ouvertement pour l’autodétermination des Hongkongais une fois que le drapeau chinois flottera sur le territoire. «J’espère que je n’aurai pas à aller en prison simplement pour proclamer le droit de Hong Kong à l’autodétermination», a-t-elle déclaré.
«Je serai sans emploi le 1er juillet, mais ce n’est pas la fin du monde: la seule option pour la Chine est de préparer des élections démocratiques».
Martin Lee, qui attend lui aussi ces élections, ne se taira pas non plus: il s’est dit prêt à risquer la prison pour la liberté d’expression à Hong Kong.
Un porte-parole du futur patron de Hong Kong, Tung Chee-hwa, a déjà annoncé que les démocrates ne seraient pas autorisés à lire un manifeste sur le balcon du Legco aux premières heures de mardi comme ils l’avaient souhaité.
A l’aube de ce qui s’annonce comme une longue traversée du désert, les démocrates sont non seulement confrontés au fait qu’ils vont perdre une précieuse tribune avec le démantèlement du Legco mais aussi à leur propre désunion.
C’est en rang dispersé qu’ils feront un baroud d’honneur en faveur des libertés lors des cérémonies de la rétrocession.
Le Parti démocrate a prévu des manifestations lundi et mardi. The Frontier organise de son côté une marche aux flambeaux près du Legco lundi soir.
Ces manifestations laissaient planer la possibilité d’affrontements avec les forces de l’ordre pendant le déroulement des célébrations qui doivent commencer lundi dans l’après-midi à Hong Kong.
La capacité à s’unir du clan démocrate sera surtout mise à l’épreuve lors des élections de la future Assemblée de Hong Kong. Pékin a promis qu’elles se tiendraient dans moins d’un an, tout en entretenant le flou le plus complet sur les modalités du scrutin.
Les démocrates pourraient donc se diviser entre ceux qui souhaitent participer à des élections même peu démocratiques, et ceux qui ne voudront pas faire le jeu des souverains chinois de Hong Kong et boycotteront le processus.
«Si le règlement des élections est antidémocratique, ce sera très difficile pour moi de me présenter», a averti Mme Lau, «mais si nous avons des élections démocratiques, je suis sûre que (les démocrates) s’allieront».
Il reste que le Parti démocrate, même s’il jouit d’un fort soutien populaire, ne revendique environ que 500 ou 600 membres et The Frontier 140, des chiffres qui illustrent le peu d’attirance des Hongkongais pour l’action politique. (AFP)
Le camp démocrate de Hong Kong a tiré ses dernières cartouches samedi à trois jours de la rétrocession qui marquera pour ses membres élus sous l’ère coloniale le début d’une traversée du désert. Les deux défenseurs les plus médiatiques des libertés à Hong Kong, le président du Parti démocrate Martin Lee et la présidente de The Frontier, Emily Lau, multipliaient les...