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Actualités - CHRONOLOGIE

Turquie : les défections au sein de la coalition sortante dopent les chances de Yilmaz


Les chances de succès du premier ministre désigné turc Mesut Yilmaz, qui tente de former un gouvernement sans les islamistes, étaient en forte hausse hier, après une accélération du mouvement de défections des députés de la coalition sortante du premier ministre islamiste démissionnaire Necmettin Erbakan.
Cinq députés de cette coalition ont démissionné de leurs partis respectifs et se sont rangés dans le camp laïc, renforçant sérieusement les chances du futur gouvernement Yilmaz d’obtenir la confiance du Parlement.
Selon des sources Parlementaires, d’autres démissions sont à attendre ces jours-ci dans les rangs de la coalition.
Les cinq derniers démissionnaires sont quatre députés du Parti de la juste voie (DYP, droite) du ministre des Affaires étrangères sortant Tansu Ciller, Erkan Kemaloglu, Kubilay Uygun, Ismail Kose et Tekin Enerem, et d’un député du Parti de la prospérité (Refah) de M. Erbakan, Ferit Bora. Ce dernier a rejoint le Parti pour une Turquie démocrate (DTP, droite), qui doit participer au gouvernement de coalition de M. Yilmaz.
MM. Uygun et Kose ont adhéré au Parti d’action nationaliste (MHP, extrême-droite). Ce parti ultra-nationaliste du leader de l’extrême-droite turque Alparslan Turkes, décédé en avril, n’avait pu atteindre le seuil de 10% des voix à l’échelle nationale aux élections de décembre 1995, et n’était pas jusqu’à présent représenté au Parlement. MM. Kemaloglu et Enerem ont préféré dans l’immédiat rester indépendants.

Ciller s’en prend
à l’armée

Le départ de quatre députés de Mme Ciller porte à 30 le nombre des défections de ce parti depuis ces législatives. Tous ont accusé Mme Ciller de «mauvaise gestion», «d’incompétence» ou lui ont reproché son alliance gouvernementale avec le Refah, qu’avant les élections elle avait qualifié de «plus dangereux que le PKK» (les rebelles séparatistes kurdes).

M. Yilmaz, chef du Parti de la mère patrie (Anap, droite), tente de former un gouvernement de coalition rassemblant les forces politiques laïques du pays, pour remplacer la coalition islamo-conservatrice formée en juin 1996 entre le Refah et le DYP.

M. Erbakan, Mme Ciller et leur allié d’extrême-droite Muhsin Yazicioglu tentaient ces derniers jours de s’opposer à M. Yilmaz, affirmant qu’il n’obtiendrait pas la confiance du Parlement car c’étaient leurs trois partis combinés qui y détenaient la majorité.
M. Erbakan avait démissionné la semaine dernière en espérant que M. Demirel désignerait Mme Ciller pour lui succéder et qu’ils pourraient ainsi poursuivre leur coalition avec cette dernière à sa tête. M. Demirel avait préféré nommer M. Yilmaz, dont le parti est plus nombreux que celui de Mme Ciller.
Depuis, il est devenu clair que les militaires, gardiens de la laïcité de l’Etat et qui accusent le Refah de la remettre en cause, s’opposent au maintien au pouvoir de M. Erbakan et de Mme Ciller.
Mme Ciller a dénoncé vendredi l’armée pour s’être mêlée de politique. «Il faut dire clairement que la démocratie doit fonctionner normalement en Turquie (...) et pour cela, l’armée doit être retirée de la politique», a-t-elle dit, selon l’agence Anatolie, à Amsterdam où elle avait assisté à un sommet UE-pays candidats.
Elle répondait aux déclarations d’un général, qui avait affirmé la veille que Mme Ciller «n’avait pas bien représenté la Turquie à l’étranger en tant que ministre des Affaires étrangères».
«La démocratie subirait un coup sévère si ce devait être une démocratie guidée», a ajouté Mme Ciller.
Les chances de succès du premier ministre désigné turc Mesut Yilmaz, qui tente de former un gouvernement sans les islamistes, étaient en forte hausse hier, après une accélération du mouvement de défections des députés de la coalition sortante du premier ministre islamiste démissionnaire Necmettin Erbakan.Cinq députés de cette coalition ont démissionné de leurs partis...