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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Cabinet Netanyahu à la merci de la bombe Sharon (photo)

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est parvenu hier à circonscrire l’opposition des ministres qui contestaient son projet de promouvoir à un poste-clé le chef de file des durs de la droite, Ariel Sharon. Mais les différends qui ont agité la coalition de M. Netanyahu pendant dix jours et ont fait plonger sa cote de popularité à son niveau le plus bas depuis son entrée en fonction risquent de rebondir, tant il est vrai que la position ambiguë de M. Sharon au sein du Cabinet constitue une véritable bombe à retardement menaçant la cohésion du gouvernement israélien (VOIR AUSSI P.9).
Deux ministres, considérés comme des modérés, ont bien timidement tenté de s’opposer à l’entrée du «faucon» Sharon dans un mini-Cabinet restreint en charge du processus de paix et de la sécurité, qui devrait accompagner sa nomination comme ministre des Finances attendue la semaine prochaine.
Après quelques jours de grogne, le ministre des Affaires étrangères David Lévy a levé son opposition, après avoir obtenu l’assurance qu’il resterait officiellement en charge des négociations avec les Palestiniens, apprend-on dans son entourage.
L’autre contestataire, le ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï, pourrait également accepter la promotion de M. Sharon. Selon son entourage, M. Mordehaï réclame seulement d’avoir la haute main sur les négociations avec la Syrie si elles devaient reprendre. Celles-ci sont interrompues depuis février 1996.
Dans ces conditions, M. Netanyahu devrait facilement ressouder, au moins provisoirement, sa coalition de partis nationalistes et religieux, et présenter la semaine prochaine au Parlement, comme il l’a promis, un gouvernement remanié.
Toutefois de nouvelles révélations de la télévision israélienne risquent de provoquer un nouveau rebondissement de la crise suscitée par le chevauchement de prérogatives au sein du Cabinet. Ainsi, s’il faut en croire la chaîne publique, M. Sharon aurait rencontré secrètement il y a dix jours M. Mahmoud Abbas, le bras droit du président palestinien Yasser Arafat, pour discuter du processus de paix. Les deux hommes se seraient entretenus pendant plusieurs heures des accords d’autonomie et des négociations sur le statut final des territoires palestiniens.

A quand les
élections anticipées?

La télévision n’a pas précisé si MM. Netanyahu, Lévy et Mordehaï étaient au courant de cette rencontre dont le lieu n’a pas été révélé. M. Sharon a pris une position en flèche contre les accords d’autonomie et il est le seul ministre israélien à qualifier régulièrement M. Arafat de «terroriste en chef».
Il a toutefois estimé, dans une interview publiée mercredi dernier par le quotidien Maariv, qu’il était «seul capable de parvenir à un accord avec les Palestiniens». «J’ai toujours été pragmatique, contrairement à la réputation qui m’a été faite», avait-il dit.
Parallèlement aux tracas que les nouvelles responsabilités de M. Sharon risquent de susciter au sein de la nouvelle coalition, M. Netanyahu doit pourvoir les portefeuilles des Finances et des Sciences après le départ de leurs titulaires, MM. Dan Méridor et Benny Begin, deux ténors de son propre parti, le Likoud.
Cependant, la crise suscitée par la contestation de ses méthodes «autocratiques», suite à la brutale mise à l’écart de M. Méridor, a sérieusement entamé la popularité du premier ministre. M. Netanyahu a pu toutefois aisément surmonter une motion de censure cette semaine au Parlement, mais la presse estime que les failles au sein de sa coalition n’iront qu’en s’agrandissant. De l’avis unanime des commentateurs, il ne devrait pas tenir jusqu’à la fin normale de la législature en l’an 2000.
«Le problème n’est plus de savoir s’il va y avoir des élections anticipées, mais quand elles auront lieu», écrit le quotidien Yédiot Aharonot.
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est parvenu hier à circonscrire l’opposition des ministres qui contestaient son projet de promouvoir à un poste-clé le chef de file des durs de la droite, Ariel Sharon. Mais les différends qui ont agité la coalition de M. Netanyahu pendant dix jours et ont fait plonger sa cote de popularité à son niveau le plus bas depuis son...