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Actualités - CHRONOLOGIE

Turquie : cabinet Yilmaz, sans islamistes, lundi ou mardi

Le premier ministre désigné turc Mesut Yilmaz a entamé jeudi un second tour de consultations en prévision de la formation d’un nouveau gouvernement qui devrait voir le jour lundi ou mardi au plus tard, ainsi qu’il l’a annoncé lui-même. Il a fait savoir déjà que Bulent Ecevit, chef du Parti de la gauche démocratique (DSP, tendance nationaliste), avait accepté le poste de vice-premier ministre dans le Cabinet de coalition qu’il tente de former.
Le ministère que M. Yilmaz met actuellement sur pied ne comprendra aucun islamiste. Il sera formé de représentants du Parti pour une Turquie démocrate (DTP, droite) de Husamettin Cindorouk, appelé lui aussi à être vice-premier ministre, ainsi de ceux de sa propre formation (le Parti de la mère patrie, Anap) et du DTP. Le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) de Deniz Baykal le soutiendra sans y participer.
Mathématiquement, M. Yilmaz a toujours besoin de quelques défections supplémentaires de députés du Parti de la juste voie (DYP, droite) de Mme Ciller pour avoir la confiance du Parlement.
Jeudi, un ancien ministre du gouvernement Erbakan-Ciller, Mme Isilay Saygin, a démissionné du DYP et rejoint l’Anap. Un autre membre du DYP, Hasan Denizkurdu, avait quitté ce parti mercredi. Ces députés faisaient partie d’un groupe d’élus du DYP mécontents de la poursuite de la coalition de Mme Ciller avec les islamistes de M. Erbakan.
«Je présenterai la liste des ministres au président Demirel lundi soir ou au plus tard mardi matin», a dit M. Yilmaz.

Demirel d’accord

Il a ajouté que M. Demirel l’avait assuré qu’il approuverait cette liste. Les membres de la coalition sortante, M. Erbakan et sa partenaire Tansu Ciller, avaient présenté mercredi une pétition à M. Demirel lui demandant de ne pas approuver le gouvernement de M. Yilmaz et de nommer Mme Ciller à sa place.
M. Erbakan, Mme Ciller et leur allié Muhsin Yazicipglu, chef d’un petit parti d’extrême-droite, qui affirment détenir la majorité et considèrent la nomination de M. Yilmaz comme antidémocratique, ont continué jeudi à tenter de le faire échouer et poursuivi leurs attaques contre M. Demirel qui l’a nommé.
Le Parti de la prospérité (Refah) de M. Erbakan a remis un projet de loi destiné à restreindre les pouvoirs constitutionnels du chef de l’Etat, selon la chaîne de télévision privée NTV.
Le projet prévoit que le chef de l’Etat désigne un député membre du plus grand parti en sièges au Parlement ou bien membre d’une alliance de partis, pour former un nouveau gouvernement.
M. Erbakan, dont le Refah est le plus nombreux au Parlement avec 155 sièges, et sa partenaire Tansu Ciller, ministre des Affaires étrangères sortant, avaient passé un accord prévoyant la démission de M. Erbakan pour céder sa place à Mme Ciller, pour poursuivre leur alliance gouvernementale avec un simple changement à la tête.
Le projet de loi du Refah, qui n’a guère de chances d’être adopté, prévoit également que la passation des pouvoirs entre les ministres sortants et nouveaux ait lieu après l’obtention de la confiance par le nouveau gouvernement au Parlement.
Selon la pratique actuelle, cette opération s’effectue après l’approbation du gouvernement par le chef de l’Etat, sans attendre le vote de confiance.
La coalition sortante tente ainsi de se maintenir au pouvoir au cas où M. Yilmaz n’obtiendrait pas la confiance de l’assemblée. Selon la règle actuelle, dans ce cas, ce sont en effet les ministres de M. Yilmaz qui expédieraient les affaires courantes et non plus ceux de la coalition Erbakan-Ciller.
Le premier ministre désigné turc Mesut Yilmaz a entamé jeudi un second tour de consultations en prévision de la formation d’un nouveau gouvernement qui devrait voir le jour lundi ou mardi au plus tard, ainsi qu’il l’a annoncé lui-même. Il a fait savoir déjà que Bulent Ecevit, chef du Parti de la gauche démocratique (DSP, tendance nationaliste), avait accepté le poste de...