Sfeir critique les taxes exorbitantes imposées par le gouvernement

Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, s’est fait hier l’écho «des plaintes qui s’amplifient» dans le pays en raison notamment de la crise socio-économique qui y sévit.
Dans son homélie dominicale prononcée après la lecture de l’Evangile, le prélat maronite a déclaré dans ce cadre: «D’aucuns prônent la révolte des affamés. Des protestations virulentes s’élèvent contre les taxes douanières exorbitantes imposées à certains produits au moment où l’Etat s’apprête à adhérer à l’organisation internationale qui préconise la liberté du transport sans taxes des marchandises entre les pays. D’autre part, on entrave la bonne marche des institutions pour des raisons, le plus souvent, personnelles», a ajouté le cardinal Sfeir avant de poursuivre: «Il y a plus de 700.000 Libanais qui ont quitté le pays depuis 1975. Or selon une étude sérieuse publiée par la presse, les hauts diplômés et les personnes compétentes qui travaillent en dehors du pays constituent 32% de la population, alors que ceux qui travaillent au Liban ne dépassent pas les 23%. N’est ce point là un sujet qui doit inciter à la réflexion et à la rectification?» a conclu Mgr Sfeir.
Par ailleurs, après s’être entretenu avec le secrétaire général de la Ligue maronite, M. Neemtallah Abi Nasr et avec M. Wadih el-Khazen, le patriarche maronite a reçu une délégation de Akoura. Ses membres ont informé Mgr Sfeir de la mesure visant à découper une superficie de 50 millions de m2 de leur région pour la rattacher à Yammouné avec tout ce que cela peut entraîner comme «problèmes sécuritaires entre les deux localités». Rendant hommage aux efforts déployés par le commandant en chef de l’armée, le général Emile Lahoud, pour apaiser le climat, la délégation a en outre pressé le cardinal «d’intervenir immédiatement pour éviter une détérioration de l’état de la sécurité dans la région».