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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Les églises de la région sont investies d'une responsabilité capitale déclare à l'Orient Le Jour, Guzman Carriquiry, sous-secrétaire du conseil pontifical pour les laïcs (photo)

A la veille de la clôture du premier Congrès des laïcs catholiques du Moyen-Orient, qui se tient au couvent Notre-Dame du Mont, à Fatka, l’heure était hier aux premiers bilans et à une synthèse des conférences et discussions en petits cercles qui l’ont marqué. Un message final, fruit de ces discussions, sera publié aujourd’hui.
Pour M. Guzman Carriquiry, sous-secrétaire du Conseil pontifical pour les laïcs, «le fait majeur, c’est que ce congrès se tient un mois après la visite du pape au Liban, et a permis de manifester et d’étendre la sollicitude pastorale du Saint-Père vers tout le Moyen-Orient». «La réponse à cette sollicitude nous impressionne», poursuit-il, soulignant la «discipline surprenante» des membres du clergé et des laïcs qui participent à ce congrès, signe qu’ils sont «passionnés par l’expérience qu’ils sont en train de faire».
M. Guzman souligne en outre la «nouveauté absolue» de ce congrès, le premier de son genre. Il se déclare surpris par la façon dont les difficultés ont été aplanies, et dont les rencontres se font. «Pour beaucoup de congressistes, venus du Moyen-Orient ou d’Afrique du Nord, c’est le premier voyage en dehors du pays, dit-il en substance. Le climat d’unité et de fraternité qui s’est installé entre tous est impressionnant. Il y a un intérêt à s’écouter, à compatir avec l’autre, à témoigner, à chercher à assurer une continuité à l’amitié qui est née ici». Et de commenter: «C’est un miracle d’unité et de communion, quand on sait combien la région est déchirée».
Une dizaine de pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord sont représentés à ce congrès, qui se tient depuis mardi sous la supervision du Conseil pontifical pour les laïcs, et le Conseil pour l’apostolat des laïcs au Liban quelque 300 personnes.
L’autre aspect du congrès qui impressionne le responsable du Vatican, c’est le fait que «les laïcs sont les grands protagonistes du congrès». «Il est tout à fait admirable, affirme-t-il, de voir des patriarches et des évêques attentifs à ce partage, écoutant avec soin et discrétion les intervenants (...) stimulant la corresponsabilité des laïcs pour tout ce qui concerne la communion et la mission de l’Eglise dans la société».
M. Guzman est également en admiration devant la «maturité d’une présence sereine, adulte, positive des congressistes, même face à de grandes difficultés». «Pas de tentation, de repli, pas de nostalgie, aucune trace de fanatisme, confiance dans la présence du Christ dans leur vie», sont les marques de cette «sérénité».

Témoins d’unité et de
réconciliation

Les thèmes de la convivialité, du dialogue œcuménique, figurent parmi les sujets dominants du congrès. Qui songerait à minimiser l’importance de la vie commune, avec les musulmans, ou l’obligation de rechercher activement l’unité de l’Eglise, en cet Orient en mutation et en crise?
«Prenons d’abord conscience de l’appel urgent qui nous est adressé: devenir des témoins d’unité et de réconciliation dans nos relations (...) avec nos concitoyens qui croient au Dieu unique, mais ne le connaissent pas encore en Celui qu’Il a envoyé, pour sauver tous les hommes», a déclaré d’emblée, hier, le P. Jean Corbon, qui intervenait sur le thème du dialogue œcuménique et interreligieux.
«Si les Eglises du Moyen-Orient ne cherchent pas effectivement la pleine Communion entre elles, elles sont infidèles à leur vocation», poursuit-il un peu plus loin, parlant de l’«œcuménisme des racines qui permet aux catholiques et aux orthodoxes de «communier dans la même tradition».
Et le P. Corbon de souligner que l’appel au dialogue interreligieux contenu dans l’Exhortation apostolique «s’adresse en fait à tous les fidèles catholiques du Moyen-Orient», et qu’il s’agit d’un dialogue moins intellectuel que vécu «à travers nos paroles et nos comportements». «Notre mentalité confessionnelle nous empêche de reconnaître dans l’autre le mystère de sa personne, plus profond que son appartenance confessionnelle», voilà «l’ignorance» qui fait obstacle au témoignage chrétien, devait-il souligner en des termes mémorables.
«Les Eglises de la région sont investies d’une responsabilité capitale pour l’Eglise universelle», conclut Guzman Carriquiry. «Votre expérience intéresse toute l’Eglise: vous êtes un avant-poste de la reconstruction de l’Unité, c’est chez vous que le dialogue avec les musulmans a lieu, c’est ici que va se jouer la paix ou la guerre et que vont se décider les possibilités d’un nouveau type de relations internationales basées sur le respect des droits de tous les peuples».

Fady NOUN
A la veille de la clôture du premier Congrès des laïcs catholiques du Moyen-Orient, qui se tient au couvent Notre-Dame du Mont, à Fatka, l’heure était hier aux premiers bilans et à une synthèse des conférences et discussions en petits cercles qui l’ont marqué. Un message final, fruit de ces discussions, sera publié aujourd’hui.Pour M. Guzman Carriquiry, ...