Jbeil : Hobeika lâche Naufal

M. Emile Naufal, qui brigue sa propre succession à Jbeil, après l’invalidation de son mandat par le Conseil constitutionnel, a fait exploser hier une petite bombe en déclarant sur le perron de Bkerké que le ministre Elie Hobeika, qui le soutenait dans sa bataille, lui avait demandé de retirer sa candidature.
M. Naufal a cependant rejeté les conseils de M. Hobeika et a déclaré qu’il resterait en lice face à ses trois rivaux, Nazem Khoury, Michel Khoury et Kamal Cordahi jusqu’aux partielles du 29 juin prochain.
«Nous ne céderons à aucune pression, a-t-il dit après une rencontre avec le patriarche maronite Nasrallah Sfeir. Nous ne sommes pas des criminels de guerre, mais des gens qui recherchent la paix. Nous ferons face à ceux qui veulent nous affronter par la force et bienvenue à ceux qui sont porteurs de paix».
L’ancien député a confirmé le fait qu’il avait été lâché par son principal allié, le ministre Elie Hobeika: «Il y a de graves développements qui sont intervenus au niveau des élections à Jbeil. M. Hobeika m’a demandé d’abandonner la bataille. Je lui ai répondu que Jbeil sait prendre elle-même ses décisions. Je lui ai rappelé que lors des dernières élections il ne m’avait pas aidé et que j’avais été élu député grâce à la volonté du peuple. Le ministre a ajouté qu’il ne pouvait plus être à mes côtés dans cette bataille. Je lui ai dit qu’il était libre et que la décision de Jbeil ne dépend ni d’Elie Hobeika, ni de n’importe quel autre responsable. Notre région s’est opposée pendant la guerre aux milices et a su préserver son unité. C’est ce que nous a appris le «Amid» Raymond Eddé».
Selon M. Naufal, la volte-face de M. Hobeika est due aux pressions auxquelles il est soumis. «Il n’a pas voulu m’expliquer la nature et l’origine de ces pressions», a dit M. Naufal.
Jeudi, M. Nazem Khoury, le principal rival de M. Naufal, avait accusé M. Hobeika de faire la campagne de ce dernier et avait demandé aux responsables d’intervenir pour garantir la neutralité du pouvoir Exécutif.
Les élections partielles que l’on croyait devoir être ternes s’annoncent plutôt mouvementées. Mercredi dernier, un des deux candidats dans la Békaa-Ouest, M. Henri Chédid, avait retiré sa candidature, permettant ainsi à son rival, M. Robert Ghanem, d’être élu d’office. Le mandat de M. Chédid avait été invalidé par le Conseil constitutionnel le 19 mai dernier.
Mgr Sfeir a par ailleurs reçu MM. Wadih el-Khazen et Karim Pakradouni.