Harb : des mesures inefficaces et dépassées

Le député Boutros Harb a vivement critiqué hier les décisions du Conseil des ministres relatives à la protection de l’agriculture et à la hausse des taxes sur les voitures. Tout en saluant les efforts déployés pour tenter de résoudre la grave crise économique que traverse actuellement le pays, M. Harb a estimé que les mesures agricoles adoptées sont à la fois dépassées et inefficaces, alors que le relèvement des taxes sur les voitures importées n’a aucune justification.
Pour le député de Batroun, le Liban adopte ce genre de mesures alors que les pays à économie dirigée y ont eux-mêmes renoncé. Selon lui, l’interdiction de l’importation de toutes les marchandises qui pourraient concurrencer les produits libanais ne sert nullement l’économie locale. A ses yeux, il aurait été préférable d’aider la production locale à devenir concurrentielle sur les marchés internationaux, en accordant des prêts préférentiels aux agriculteurs afin qu’ils puissent se doter d’une technologie moderne et rentabiliser ainsi leur production.
Selon M. Harb, il faudrait aussi renforcer l’enseignement technique dans le domaine agricole afin de moderniser la production agricole et de faire du secteur agricole un secteur productif au sein de l’économie libanaise. Enfin, selon M. Harb, il ne sert à rien d’interdire l’importation de certaines marchandises si la production locale est insuffisante ou ne correspond pas aux critères internationaux. D’autant qu’il est difficile pour les autorités d’empêcher que les productions agricoles étrangères n’envahissent le marché libanais. Le député pense ainsi que les dernières mesures agricoles ne renforceront pas la production libanaise mais elles auront des répercussions sur le consommateur libanais. Il aurait été beaucoup plus sage, selon lui, de multiplier la création de mutuelles et de coopératives agricoles qui fourniraient aux cultivateurs des crédits préférentiels et leur permettraient d’améliorer leur production.
Au sujet de l’imposition de nouvelles taxes sur les voitures, M. Harb a estimé qu’elle est totalement injustifiable, d’autant que de la bouche-même du ministre chargé des Finances, elle n’est pas d’un grand apport pour le trésor. Selon M. Harb, cette mesure touche surtout la classe moyenne et elle aura pour résultat de transformer les rues de la capitale en parkings pour des tacots qui polluent réellement l’atmosphère, car le Libanais moyen ne pourra plus acheter de nouvelles voitures alors que les transports en commun ne sont pas assurés de façon suffisante.