Echec de la mission égyptienne Flambée de violence à Gaza : un mort (photo)

La navette effectuée hier par M. Oussama Baz entre Palestiniens et Israéliens pour tenter de relancer le dialogue de paix n’a débouché sur aucun résultat tangible et le conseiller du président Moubarak a regagné en soirée Le Caire après avoir reconnu l’échec de sa mission. «Il nous faut plus d’efforts et de contacts», a-t-il constaté, reconnaissant n’avoir enregistré aucun progrès au cours de ses réunions.
Plus grave: pendant qu’il effectuait ses visites auprès du premier ministre israélien puis du président de l’Autorité palestinienne, la tension est montée à Gaza où des affrontements se produisaient, les plus violents depuis deux mois.
Cinq Palestiniens ont été blessés par des tirs de militaires ou de colons israéliens lors de heurts qui se sont produits près de deux implantations israéliennes dans le sud de la bande autonome, selon des sources palestiniennes.
Un Palestinien est décédé d’un arrêt cardiaque après avoir participé à une manifestation dispersée à la grenade lacrymogène par l’armée israélienne. Après ces incidents, l’armée a déployé plusieurs chars à un carrefour routier.
Des manifestations avaient éclaté en outre en Cisjordanie pour protester contre la politique de colonisation israélienne et avaient été violemment réprimées par l’armée israélienne.
C’est dans ce contexte tendu que le médiateur égyptien a entrepris une navette entre Tel-Aviv et Ramallah, en Cisjordanie.
A l’issue d’une rencontre d’une heure et demie avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, l’émissaire égyptien a exprimé sa détermination de poursuivre sa médiation, mais n’a pu faire état d’aucun progrès spécifique.
«Il ne s’agit pas d’être optimiste ou pessimiste mais de poursuivre l’action dans la voie de la paix avec réalisme», a déclaré à la presse M. Baz.
«J’apprécie les efforts de médiation de l’Egypte», a déclaré de son côté M. Netanyahu aux journalistes.
Il a toutefois exclu la possibilité d’une prochaine rencontre au sommet avec le président égyptien Hosni Moubarak et le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat. «Cette question n’est tout bonnement pas à l’ordre du jour», a-t-il souligné.

A Ramallah

«J’espère que les événements dans la bande de Gaza ne vont pas porter atteinte à la négociation», a déclaré pour sa part le secrétaire du Cabinet israélien Danny Naveh qui participait à l’entretien de Tel-Aviv.
L’émissaire égyptien s’est ensuite rendu à Ramallah, où il a eu des entretiens avec M. Arafat, en présence des principaux négociateurs palestiniens.
«Il nous faut plus d’efforts et de contacts pour créer un climat positif qui pourrait mener à une percée dans le processus de paix», s’est-il contenté d’affirmer à la presse.
M. Baz a indiqué avoir remis un message du président Moubarak à M. Arafat et avoir informé ce dernier de ses discussions dans la journée avec M. Netanyahu à Tel-Aviv.
Pour sa part, le négociateur palestinien Saëb Erakat, qui a participé à la rencontre de Ramallah, a estimé «prématuré de tirer des conclusions qui ne peuvent qu’accroître l’optimisme». Il a fait état de la persistance d’«un grand fossé entre les deux parties».
Un officiel palestinien a indiqué, sous couvert de l’anonymat, qu’aucune rencontre entre les délégations israélienne et palestinienne n’était prévue pour l’instant.
Selon le chef de la diplomatie égyptienne Amr Moussa, M. Baz s’efforçait de fixer la date d’une nouvelle rencontre israélo-palestinienne.
Une première réunion entre négociateurs israéliens et palestiniens s’était déroulée dimanche au Caire, sans résultats.
Les discussions entre Palestiniens et Israéliens sont interrompues depuis la mise en chantier, le 18 mars, par Israël d’une nouvelle colonie juive dans le secteur arabe annexé de Jérusalem.
Les Palestiniens exigent un gel de la colonisation, notamment à Jérusalem-Est, qu’Israël refuse.
Les Palestiniens considèrent en outre que les projets israéliens concernant le statut définitif des territoires occupés sont tellement éloignés du minimum envisageable que, dans ces conditions, la négociation n’aurait aucun sens.
Le premier ministre israélien avait confirmé lundi qu’il n’envisageait de restituer aux Palestiniens que 40 à 50% à peine de la superficie de la Cisjordanie, dans le cadre d’un règlement de paix final.