Hraoui : nous offrirons les 1.7 million de dollars à l'ONU (photo)

Le chef de l’Etat, M. Elias Hraoui, a annoncé hier qu’en cas d’adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies du projet de résolution enjoignant à Israël de payer des réparations pour les dégâts causés à Cana, le Liban verserait à l’ONU le montant de ces réparations, soit 1,7 million de dollars.
M. Hraoui s’exprimait à la veille de la séance de l’Assemblée générale, qui doit en principe entériner aujourd’hui vendredi ce projet adopté la semaine dernière en commission et auquel s’opposent les Etats-Unis.
Le chef de l’Etat a fait cette annonce dans une allocution qu’il a prononcée à l’occasion de l’inauguration du bâtiment des anciens du Collège de la Sagesse, à Achrafieh, en présence de plusieurs responsables, dont le chef du Parlement Nabih Berry, un ancien de la Sagesse, tout comme M. Hraoui.
Etaient notamment présents, l’archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, l’ancien chef du gouvernement Chafic Wazzan, les députés Kabalan Issa el-Khoury, Tammam Salam, Michel Pharaon, Khalil Hraoui, Hassan Yatim, Jamil Chammas, Abdellatif Zein et Nabil Boustany.
Après avoir longuement rendu hommage à la Sagesse, M. Hraoui a abordé la question du projet de résolution à l’ONU sur les dédommagements pour les dégâts matériels causés par le bombardement par Israël d’une position du contingent fidgien de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), à Cana, le 18 avril 1996, qui a fait 105 morts parmi les civils réfugiés dans cette position.
Il a affirmé que c’était «la première fois qu’un Etat a le courage de réclamer des indemnisations pour ce qu’Israël a commis à Cana».
«On m’a posé hier la question suivante: si le Liban parvenait à obtenir ce montant infime, qu’en feriez-vous? J’ai répondu que je l’offrirais à l’ONU pour dédommager les pertes subies», a indiqué M. Hraoui.
«Nous ne voulons pas de cet argent pour les Libanais car nous sommes en mesure de les aider», a poursuivi le chef de l’Etat.
Il a affirmé que, lors d’une rencontre l’an dernier à Washington avec le président américain Bill Clinton, ce dernier lui ayant fait part de la disposition de son pays à aider le Liban sur le plan humanitaire, il lui avait répondu: «Permettez-moi de refuser cette aide. Ce dont j’ai besoin, c’est d’une aide politique pour contraindre Israël à se retirer du Liban».
M. Hraoui a ajouté qu’il continuerait à faire preuve de «persévérance jusqu’à la libération du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest».