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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Le synode annuel s'est tenu du 1er au 7 juin à Bkerké Le dialogue entre les libanais doit déboucher sur une réconciliation globale souligne l'église maronite Les prélats affirment la nécessité d'instituer un salaire minimum permettant de mener une vie décente (photo)

Mise en œuvre des orientations conviviales et consensuelles de l’Exhortation apostolique, consolidation de la vie démocratique, demande d’amendement du décret sur les naturalisations, ont figuré au centre du communiqué final du synode annuel de l’Eglise maronite, qui s’est tenu du 1er au 7 juin à Bkerké, sous la présidence du patriarche Nasrallah Sfeir et en présence des évêques maronites au Liban, en Syrie, en Egypte, à Chypre, en Terre Sainte, en Europe, en Australie, au Canada, aux Etats-Unis, au Mexique, au Brésil et en Argentine. Le synode a estimé en particulier que le dialogue entre les Libanais doit déboucher sur une «réconciliation globale» ce qui permettra aux Libanais «d’appuyer leurs concitoyens au Sud et dans la Békaa et aux déplacés de rentrer chez eux».
Premier synode de l’Eglise après la visite du pape au Liban, il n’a pu que porter les marques de cette «visite historique». Les pères ont notamment souhaité que l’Exhortation apostolique signée par le pape au Liban, «marque profondément la vie nationale», et que les Libanais «se hissent au niveau de la vocation qui est la leur».
Sur le plan de la politique étrangère, les évêques maronites ont estimé que la visite de Jean-Paul II au Liban «a contribué de façon significative à attirer l’attention du monde sur l’importance de ce pays et la nécessité de le dégager de la crise dans laquelle il se débat».
Sur le plan interne, ils ont exprimé l’espoir que cette visite tourne définitivement la page d’«un passé fait de guerre, de malheurs et d’incertitudes, et ouvre le page, d’un avenir marqué par un regain de confiance en soi et dans la patrie».
L’Eglise maronite, pour sa part, fera son propre examen de conscience, ont assuré les pères et l’Exhortation apostolique sera pour elle «un guide de vie et une source d’espérance et de renouveau».
Dans un premier temps, ce processus consistera en un approfondissement du contenu de l’Exhortation et de sa «méthodologie rigoureuse», aussi bien «dans les diocèses et paroisses, que dans les communautés et ordres religieux, les universités et écoles, les organisations et mouvements apostoliques».
Le synode maronite a également décidé de jeter des ponts vers les autres communautés et a examiné «les moyens de créer des occasions et le climat propice à un dialogue fraternel et constructif entre tous les Libanais, afin qu’ils établissent de nouveau leur pays sur des bases solides de droit, de justice, de coopération fraternelle avec leur environnement arabe élargi, et réalisent en commun que leur vie commune repose sur le dialogue national islamo-chrétien aussi bien sur le plan intellectuel que sur le plan de la vie quotidienne».

L’unité de la
communauté maronite

Sur le plan ecclésial, les pères ont examiné les moyens à mettre en œuvre pour maintenir l’unité de la communauté maronite, malgré la diversité des pays d’émigration et des cultures où elle est implantée. Ils ont décidé de coordonner les efforts des différents diocèses, au Liban et dans les pays d’émigration, afin de mieux répondre aux besoins des fidèles. Ils se sont félicités du rôle joué par le droit canon et la liturgie dans la préservation de «l’identité maronite, sur les bases d’une spiritualité propre au Machrek, dans l’ouverture aux autres traditions et l’attachement passionné à la liberté».
Le synode maronite a également accordé «une attention particulière à la formation des prêtres (...) au seuil du Troisième millénaire». Ses membres sont convenus «de la nécessité urgente de préserver le niveau spirituel et scientifique qui a traditionnellement été celui des prêtres maronites, et ce grâce à une supervision attentive de la pédagogie et de l’enseignement en vigueur dans les séminaires et les universités religieuses, au Liban et dans le monde». Une commission épiscopale composée d’évêques maronites résidents et émigrés a été chargée de superviser les programmes et la discipline dans tous les universités maronites.
La célèbre «École maronite» à Rome, en cours de réfection, et dont les portes doivent rouvrir d’ici deux ans, centralisera la formation des prêtres en fin d’études et sera la pépinière des futurs chefs de l’Église maronite, sont convenus les pères.
Abordant les rapports sur les travaux des tribunaux ecclésiastiques, les pères ont relevé «l’augmentation constante, année après année, du nombre des procès conjugaux». Une «crise grave» secoue les familles», sont convenus les Pères, qui ont décidé d’accorder plus d’attention à la pastorale familiale, à la préparation au mariage, et aux jeunes ménages.
Une politique
de la famille

Parallèlement, ils ont demandé à l’État d’adopter une politique de la famille digne de ce nom, et notamment en matière d’habitats. L’Église maronite est disposée à coopérer avec les autorités publiques dans tout projet susceptible de réduire la crise d logement, ont-ils assuré, demandant un «salaire minimum» suffisant pour permettre aux couples de mener une vie décente «contrairement à ce qui se passe en ce moment». «Tout État qui perd le sens de la solidarité humaine entre ses membres s’expose à de graves dangers», ont-ils mis en garde.
Pour en revenir à l’aspect «politique» de leur message, les Pères ont demandé l’adoption par l’Etat «de mesures destinées à répandre la tranquillité dans les esprits, à garantir les droits de l’homme et sa dignité, à renforcer la vie démocratique et à assurer la participation de tous à la vie publique».
Le dialogue entre les Libanais, ont-ils ajouté, doit déboucher sur «une réconciliation globale et la consolidation de l’unité nationale», ce qui permettra aux Libanais de faire face, solidaires, «aux dangers qui les entourent, d’appuyer leurs concitoyens, au Sud et dans la Békaa-Ouest, et de permettre à tous les déplacés de rentrer chez eux sans délai».
Par contre, les évêques maronites ont demandé «la révision du décret de naturalisation, de sorte que la citoyenneté libanaise soit accordée uniquement à ceux qui la méritent, et en particulier les émigrés».
Par ailleurs, les pères ont élu trois nouveaux évêques, l’un au vicariat de Bkerké, le second à l’évêché maronite de Bkerké et le troisième à l’évêché maronite d’Alep. Leurs noms ne seront connus, toutefois, qu’une fois Rome avisé et l’approbation papale obtenue, comme il est de coutume.
Mise en œuvre des orientations conviviales et consensuelles de l’Exhortation apostolique, consolidation de la vie démocratique, demande d’amendement du décret sur les naturalisations, ont figuré au centre du communiqué final du synode annuel de l’Eglise maronite, qui s’est tenu du 1er au 7 juin à Bkerké, sous la présidence du patriarche Nasrallah Sfeir et en présence...