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Actualités - CHRONOLOGIE

Renforts militaires français à Brazzaville

Inquiète devant la rapide dégradation de la situation, la France a décidé hier d’acheminer des renforts à Brazzaville où se déroulaient dimanche des combats dans le centre de la ville, alors que les forces de l’ancien président Denis Sassou Nguesso étaient, selon le bras droit de celui-ci, en train d’«écraser» l’armée régulière.
Le principal lieutenant de l’ancien chef de l’Etat, Ambroise Noumazalay, a démenti qu’un coup d’Etat soit en cours, affirmant: «Nous avons été agressés, nous nous défendons».
«Nous sommes en train de les écraser. On les écrasera. Nous contrôlons beaucoup plus que la moitié de la capitale», a assuré M. Noumazalay, président par intérim des Forces démocratiques unies (FDU, opposition), le parti de M. Sassou Nguesso.

«Ils (les forces régulières) ne contrôlent plus que le ministère de la Défense, le camp militaire de Kenzou, l’ancienne résidence officielle du chef de l’Etat, le Palais des Congrès, la cathédrale et l’hôtel Méridien», a-t-il ajouté dans un entretien téléphonique réalisé depuis Kinshasa.
«Le quartier Bacongo est entre les mains de (Bernard) Kolela (le maire de Brazzaville), c’est un opposant comme nous. Lissouba ne contrôle plus grand-chose, d’un point de vue territorial à Brazzaville», s’est-il félicité.
Depuis la mi-journée de dimanche, des affrontements à l’arme lourde se déroulent dans le centre de Brazzaville, plus spécialement le long de la corniche. Un témoin a confirmé à l’intention des journalistes que les troupes de Sassou Nguesso «avancent et prennent le dessus».
Des combats au fusil d’assaut Kalachnikov et à la mitrailleuse lourde ont également lieu dans le secteur de l’aéroport de la ville entre éléments de l’armée du président Pascal Lissouba et partisans de l’ancien président.
Selon un ressortissant européen, les combattants gouvernementaux fidèles au président Lissouba ont été renforcés dans le centre-ville durant la nuit de samedi à dimanche par des blindés légers qui ont tiré plusieurs salves de roquettes en direction des quartiers populaires où habitent majoritairement des partisans de M. Sassou Nguesso.
Ces blindés légers de fabrication soviétique «BM-21» ont tiré depuis le début des affrontements jeudi une vingtaine de salves de roquettes qui ont dû, selon cette source, faire «des centaines de morts et de blessés» dans ces quartiers populaires.

Pas d’ordre d’évacuation

A Paris, le ministère des Affaires étrangères a annoncé l’envoi sur place, aujourd’hui lundi, de renforts militaires. Cette décision «politique» d’envoyer deux compagnies — soit environ cinq cents hommes, selon le ministère français de la Défense — a été prise à l’issue d’une cellule de crise qui s’est tenue dimanche au ministère des Affaires étrangères, précise-t-on.
Des représentants des ministères des Affaires étrangères, de la Défense et de la Coopération ainsi que de l’Elysée et du premier ministre Lionel Jospin participaient à cette réunion au cours de laquelle a été «prise par les autorités politiques la décision d’envoyer des renforts militaires à Brazzaville», a indiqué M. Doutriaux.
Outre ces renforts en hommes, du matériel militaire français était en cours d’acheminement dimanche vers Brazzaville, où un soldat français a été tué et cinq autres blessés, samedi soir, lors d’un grave incident, avait indiqué auparavant le ministère français de la Défense.
Parallèlement, les «extractions» (évaluation sous escorte armée) de ressortissants français se poursuivent, menées par des patrouilles conjointes de soldats de l’armée congolaise et d’éléments des troupes françaises.
Toutefois, selon le Quai d’Orsay, aucun ordre d’évacuation globale des quelque deux mille Français résidant à Brazzaville n’a encore été donné.
C’est un assaut lancé jeudi dernier à l’aube, sur ordre du gouvernement, contre la résidence de M. Sassou Nguesso, dans le but d’«anéantir tous les éléments non réguliers détenteurs d’armes de guerre» qui a déclenché cette nouvelle crise, la plus violente depuis celle de 1993-94 qui avait fait plus de 2.000 morts.
Inquiète devant la rapide dégradation de la situation, la France a décidé hier d’acheminer des renforts à Brazzaville où se déroulaient dimanche des combats dans le centre de la ville, alors que les forces de l’ancien président Denis Sassou Nguesso étaient, selon le bras droit de celui-ci, en train d’«écraser» l’armée régulière.Le principal lieutenant de...