Dans le sillage de l'exhortation apostolique Un congrès des laïcs du Moyen-Orient se tiendra du 10 au 14 juin à Notre-Dame du Mont

Sur le thème «Le Christ est notre Paix», un congrès des laïcs du Moyen-Orient se tiendra, de mardi à samedi prochain, au couvent Notre-Dame du Mont, à Fatka, sous la supervision du Conseil pontifical pour les laïcs, en étroite collaboration avec le Conseil pour l’apostolat des laïcs au Liban. Des délégations venues d’Egypte, de Syrie, de Jordanie et des territoires palestiniens, participeront à ce congrès, qui les intéresse directement. Mais il y aura également des délégations venues de Chypre, d’Arabie Séoudite, des pays du Golfe et d’Iran. En tout, le congrès regroupera environ 300 personnes, qui réfléchiront sur les thèmes essentiels de la vocation et de la mission des fidèles laïcs, aujourd’hui, dans la région du Moyen-Orient. Le congrès se tiendra en présence d’officiels du Vatican, dont Mgr J. Francis Stafford, président du Conseil pontifical pour les laïcs.
Il va de soi que le Congrès des laïcs du Moyen-Orient s’inscrira dans la continuité de l’action du Vatican au Liban et dans la région, notamment des orientations de l’Exhortation apostolique post-synodale. Comme pour souligner cet aspect des choses, des «délégués fraternels» musulmans, ceux-là même qui furent invités aux travaux du Synode sur le Liban, à Rome, du 26 novembre au 14 décembre 1995, y assisteront. Le lien est également fait entre ce congrès et les journées mondiales des jeunes qui se tiendront, en août prochain, à Paris. Plus de 3.500 Libanais participeront à ces journées, qui seront couronnées par une rencontre finale avec le pape Jean-Paul II.
La tenue du Congrès des laïcs du Moyen-Orient a été annoncée au cours d’une conférence de presse organisée au Centre catholique d’information, en présence du président du Conseil pour l’apostolat des laïcs, Mgr Habib Bacha, archevêque grec-catholique de Beyrouth. Le congrès, qui sera inauguré pas une messe solennelle célébrée par le patriarche Sfeir, est placé sous le signe d’un passage de la lettre de saint Paul aux Romains: «Soyez heureux, avec la joie de l’espérance, constants dans la tribulation, assidus à la prière». Comme ce passage le laisse deviner, les «tribulations» des collectivités chrétiennes dans certains des pays de la région ne seront pas absentes du congrès. Mais il serait faux de dire que le congrès se limitera à cet aspect des choses. Car les défis sont lancés, indistinctement, à tous les peuples de la région, et à toutes les communautés religieuses qui les composent: défi de la modernité, défi de la globalisation, défi du matérialisme, défi de la «civilisation de la mort», défi de l’entente, du respect de la différence et de la liberté religieuse. Des témoignages vécus émailleront les travaux du congrès. L’importance de la formation des laïcs sera également soulignée, ainsi que les exigences du dialogue œcuménique et interreligieux.

L’approbation
du Vatican

Voici le texte intégral de la présentation du congrès par Mgr Habib Bacha:
«Un Congrès des laïcs catholiques du Moyen-Orient se tiendra du 10 au 14 juin 1997, sous la supervision du Conseil pontifical romain pour les laïcs. Cette initiative jouit de l’approbation du secrétariat d’Etat du Vatican, de l’encouragement de la Congrégation des églises orientales, ainsi que de la bénédiction des patriarches catholiques orientaux. Son organisation se fait en coopération avec le Conseil pour l’apostolat les laïcs au Liban.
Intervenant un mois après la visite du successeur de Pierre au Liban, ce congrès revêt une importance singulière pour les catholiques du Moyen-Orient:
Buts du congrès:
Les objectifs de ce congrès se résument comme suit:
1 — Manifester l’amour et l’estime du Saint-Père et du Saint-Siège pour les églises du Moyen-Orient et le trésor historique et spirituel dont ils sont les dépositaires, ainsi que leur sollicitude face aux situations critiques et aux nombreux et graves défis qu’elles affrontent. Le pape n’a-t-il pas déclaré en mai 1995 que l’Orient chrétien a un rôle unique et privilégié à jouer, du fait qu’il est le cadre originel de l’Eglise naissante?
2 — Encourager les laïcs, les accompagner et les aider dans leur croissance chrétienne et participer avec eux à l’édification de leurs communautés chrétiennes et à leur témoignage évangélique au milieu des peuples du Moyen-Orient.
3 — Pousser les fidèles laïcs à participer à l’édification de l’unité d’une Eglise riche du patrimoine vivant des églises patriarcales, et constamment renouvelée par les dons et charismes de l’Esprit.
4 — Encourager l’ouverture œcuménique des catholiques aux chrétiens des autres communautés et Eglises-sœurs du Moyen-Orient.
5 — Participer à la création d’un climat de dialogue et de coopération dans une région que la Providence a choisi pour être le berceau de trois religions monothéistes (le judaïsme, le christianisme et l’islam), et à l’édification d’une formule de coexistence fraternelle caractérisée par le respect mutuel, la liberté religieuse, la dignité de la personne et la paix.

Edification de la paix

6 — Encourager les fidèles laïcs à s’engager dans l’édification de la paix et à la recherche de solutions justes aux graves problèmes dans lesquels continuent à se débattre les Etats du Moyen-Orient.
7 — Exhorter les fidèles laïcs à appliquer les directives et enseignements contenus dans l’Exhortation apostolique «Les fidèles laïcs de notre temps», et les lettres apostoliques émanant de l’Assemblée des patriarches catholiques du Moyen-Orient.
8 — Inviter les fidèles laïcs à approfondir le mystère de l’Incarnation du Verbe, en cette première année de préparation du Jubilé de l’an 2000, à redécouvrir le sacrement du baptême et ses exigences, et insuffler une énergie nouvelle à la foi et au témoignage chrétiens».
Participants:
«Participent à ce congrès des délégations venues de tous les pays du Moyen-Orient, à raison de 20 membres par délégation: un évêque, un prêtre, une religieuse, un religieux et un certain nombre de fidèles laïcs des deux sexes. La délégation libanaise sera formée, du fait que le Liban est le pays-hôte de la conférence, de 43 membres dont la désignation s’est faite sous la supervision du patriarche maronite, en sa qualité de président de l’Assemblée des patriarches et évêques catholiques au Liban, en coopération avec le Conseil pour l’apostolat des laïcs, qui participe activement au congrès. De même, un certain nombre de personnalités catholiques actives dans les domaines civil, académique et universitaire participent au congrès».
Programme:
«Le congrès s’ouvrira par une messe solennelle présidée par S.B. le patriarche Nasrallah Sfeir, et sera marqué par des messes quotidiennes célébrées selon différents rites. Les congressistes interrompront leurs travaux pour se rendre, jeudi 12 juin, pour un entracte touristique à Jbeil, suivi d’une messe de pèlerinage à Annaya, sur la tombe de Saint Charbel, où une liturgie byzantine sera célébrée avec la participation de délégations de jeunes qui ont assisté à la rencontre avec le pape, à Harissa, le 10 mai, et se préparent à ce rendre en France, cet été, pour participer à la rencontre mondiale des jeunes d’août 1997».
«Le congrès comportera, par alternance, des exposés et des témoignages, ainsi que des cercles de réflexion, toutes et tous axés sur la présence et la mission des chrétiens au Moyen-Orient, le rôle des communautés chrétiennes dans la formation des laïcs, la position des jeunes dans l’Eglise et la société, enfin l’engagement des jeunes laïcs dans l’édification de la paix, de la justice et de la solidarité».
«Les participants au congrès seront invités à prendre part à des cercles de réflexion centrés sur les questions soulevées au cours du congrès: identité et rôle des laïcs catholiques, leur mission dans l’Eglise et leurs responsabilités culturelles, politiques et économiques dans la société; les impératifs du dialogue, de la solidarité et de la coexistence avec d’autres collectivités au Moyen-Orient; les moyens de transmettre la foi aux générations montantes dans le cadre des traditions vivantes de nos églises, et de répondre aux défis auxquels nous ferons face au cours du troisième millénaire».