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Actualités - CHRONOLOGIE

Islamistes et démocrates largement distancés par les conservateurs Zeroual grand vainqueur des élections en Algérie (photo)

ALGER, 6 Juin (AFP). — Le président algérien Liamine Zéroual disposera jusqu’en 2002 d’une majorité conservatrice à l’Assemblée grâce à la large victoire de son camp face aux islamistes et aux «démocrates» après des législatives dont les résultats étaient vivement dénoncés vendredi par les partis.
Largement élu en novembre 1995, M. Zéroual a renforcé son emprise sur ce pays ensanglanté par plus de cinq années de violences, après un vote qualifié par le ministre de l’Intérieur Mostefa Benmasour de «victoire de la démocratie».
Créé il y a quatre mois pour soutenir le chef de l’Etat, le Rassemblement national démocratique (RND) a largement distancé ses rivaux en raflant 155 sièges sur les 380 offerts à la proportionnelle, selon les résultats officiels.
Le parti présidentiel et le Front de libération nationale (FLN), l’ancien parti unique, qui obtient 64 sièges, même s’ils ne sont pas formellement alliés, disposeront de la majorité absolue à l’issue de ce vote, marqué par un taux officiel de participation de 65,49%.
Le Mouvement de la société pour la paix (MSP, ex-Hamas, islamiste) arrive au deuxième rang, mais n’obtient que 69 sièges.
Il enregistre, sans plaisir, la montée en puissance de l’aile «dure» de la mouvance islamiste, celle d’Ennahda (34 sièges). Son chef, Abdallah Djaballah, un ancien prédicateur, a prôné la création d’un Etat islamique et le rejet des influences occidentales, loin de l’islam version «moderniste» du chef du MSP, Mahfoud Nahnah.
La défaite est amère pour le camp «démocrate», le Front des forces socialistes (FFS) d’Hocine Aït-Ahmed et le Rassemblement pour la culture (RCD), qui recueillent chacun 19 sièges.
L’annonce des résultats a déclenché une cascade de protestations émanant de l’ensemble des partis, visant le score et l’écart creusé par le RND.
«Fraude», «Irrégularités flagrantes», «Partialité de l’administration»: des islamistes d’Ennahda aux «démocrates» du RCD, les critiques pleuvaient contre la régularité du scrutin.
Plus de 200 observateurs de l’ONU, de la Ligue arabe et de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) étaient présents, mais n’ont pas encore rendu leurs conclusions.
Le RCD et Ennahda ont notamment indiqué réserver leur réponse à leur participation à l’Assemblée en fonction de la décision de leur base, dans quelques jours.

Au siège du MSP, Cheikh Mahfoud Nahnah est sorti pour consoler des militantes en hidjab (voile islamique) en pleurs, et appelé ses sympathisants, furieux et désemparés, à «garder la tête froide».

En revanche, des petits groupes de sympathisants du RND parcouraient, klaxons bloqués et drapeaux aux portières, les rues de la capitale, peu fréquentées en ce vendredi, jour férié consacré à la grande prière, et préparaient un cortège de victoire.
«Ces résultats n’augurent rien de bon pour le pays», a déclaré le chef du RCD, Saïd Sadi, un psychiatre de 49 ans.
Les «démocrates» voient avec inquiétude l’Assemblée dominée par ce que l’on appelle en Algérie le courant «islamo-conservateur».
S’ils ne sont pas formellement alliés, le RND, le FLN, le MSP et Ennahda sont susceptibles de se retrouver sur des grands dossiers de société, comme le code de la famille, l’arabisation, loin de la vision plus libérale et plus ouverte sur l’extérieur des «démocrates».
Le scrutin a aussi été marqué par l’entrée de l’extrême-gauche au Parlement, emmenée par la charismatique Louisa Hanoune, sur un programme réclamant la «paix» et anti-FMI.
Le président Zéroual apparaît comme le grand vainqueur de cette phase d’élections qui s’achèvera dans quelques mois avec un scrutin local.
Après la présidentielle, cet ancien général à la retraite avait proposé et fait adopter en 1996 une constitution qui a renforcé ses pouvoirs et limité ceux de l’Assemblée.
ALGER, 6 Juin (AFP). — Le président algérien Liamine Zéroual disposera jusqu’en 2002 d’une majorité conservatrice à l’Assemblée grâce à la large victoire de son camp face aux islamistes et aux «démocrates» après des législatives dont les résultats étaient vivement dénoncés vendredi par les partis.Largement élu en novembre 1995, M. Zéroual a renforcé son...