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Actualités - CHRONOLOGIE

Les pressions internationales se multiplient sur les putschistes de Freetown (photo)

Les pressions internationales se sont multipliées hier sur les putschistes de Freetown, en même temps qu’une éventuelle issue négociée de la crise apparaissait avec la libération-surprise par les auteurs du coup d’Etat de 300 militaires nigérians faits prisonniers mardi. Toutefois, signe d’une pression accrue sur le terrain, on signalait en soirée que des troupes ghanéennes faisaient route vers la capitale de la Sierra Leone.
Les troupes ghanéennes seront à pied d’œuvre au plus tard jeudi vers midi, a affirmé à Monrovia le vice-ministre ghanéen des Affaires étrangères Victor Gbeho.
Les raisons du coup d’Etat en Sierra Leone sont «injustifiables» et «nous soutenons tous l’action du Nigeria» dans ce pays, a déclaré mercredi à Accra le président Jerry Rawlings.
Le Ghana, jusqu’ici, était resté largement en retrait concernant l’intervention militaire déclenchée lundi en Sierra Leone par les troupes de l’ECOMOG dont le Nigeria assure l’essentiel des effectifs et le commandement. Le Ghana était favorable à une issue négociée de la crise sierra-léonaise.
Les auteurs du coup d’Etat ne pourront pas résister à la «très forte» pression qui s’exerce sur eux, a estimé de son côté, à Londres, le secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan.
La junte militaire n’a pas le soutien de la population ni celui de la communauté internationale, pays africains compris, a expliqué à la presse M. Annan, à l’issue d’un entretien avec le secrétaire britannique au Foreign Office, Robin Cook.
Dans ces conditions, «comment pensent-ils survivre? Je n’en sais rien», a déclaré M. Annan, ajoutant que les putschistes finiraient par comprendre l’«absurdité» de leur action.
M. Annan a dit «préférer la voie de la négociation», indiquant toutefois que si le recours à une force internationale était «inévitable, alors il faudra peut-être s’y résoudre».
Le porte-parole de l’OUA, Ibrahim Dagash, a pour sa part déclaré à Harare, où vient de se clore le 33e sommet de l’OUA, que les pays africains avaient demandé aux Etats d’Afrique de l’Ouest d’entreprendre «tout ce qui est nécessaire» pour rétablir le président Ahmad Tejan Kabbah.
Le nouveau bilan du bombardement nigérian et des affrontements dans Freetown depuis lundi s’élève à 120 morts, selon les services de santé sierra-léonais.
Depuis les succès remportés face aux troupes nigérianes par les anciens rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF), maintenant ralliés aux putschistes, l’armée régulière semble avoir fusionné en une «armée populaire» avec les hommes de Foday Sankoh, chef historique de la rébellion nommé vice-président du conseil révolutionnaire des forces armées, le nom que s’est donné la junte.
La rébellion exige toujours la libération de Foday Sankoh, détenu au Nigéria, et le RUF avait annoncé que la libération des soldats nigérians, qui a eu lieu, ne pourrait se faire qu’en échange de celle de M. Sankoh.
Enfin, l’opération d’évacuation de ressortissants étrangers, entamée mardi par les Marines américains, s’est achevée mercredi. Quelque 1.200 personnes, en grande majorité ouest-africaines, fuyant les combats, avaient été emmenées mardi par hélicoptère jusqu’à l’«USS Kearsarge», porte-hélicoptères de l’armée américaine.
Le navire s’était approché de la côte guinéenne mardi en fin d’après-midi et une petite partie de ses passagers avait pu débarquer le jour même à Conakry.
L’opération a été interrompue pendant la nuit et le reste des passagers a été débarqué mercredi.
Les pressions internationales se sont multipliées hier sur les putschistes de Freetown, en même temps qu’une éventuelle issue négociée de la crise apparaissait avec la libération-surprise par les auteurs du coup d’Etat de 300 militaires nigérians faits prisonniers mardi. Toutefois, signe d’une pression accrue sur le terrain, on signalait en soirée que des troupes...