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Actualités - CHRONOLOGIE

Une équipe de 26, dont trois communistes et peu de poids lourds Le gouvernement Jospin : resserré, féminisé , rajeuni, pluriel Premier conseil des ministres ce matin (photos)

Lionel Jospin n’a pas traîné. Deux jours après sa nomination à Matignon, le premier secrétaire du Parti socialiste a formé un gouvernement qui compte peu de «poids lourds» et beaucoup de têtes nouvelles. Il est resserré, féminisé, rajeuni, pluriel, mais aussi solide et expérimenté, dit-on dans son entourage. Au total, la nouvelle équipe qui succède à celle d’Alain Juppé compte 26 membres, dont quatorze ministres, deux ministres délégués et dix secrétaires d’Etat. Au total, il y a trois communistes .
Le premier Conseil des ministres se tiendra à 10h. ce matin, à l’Elysée. Il se réunira, à titre exceptionnel, avec la participation de l’ensemble des membres du gouvernement, a annoncé le secrétaire général de la présidence de la République Dominique de Villepin.
Les huit femmes de l’équipe Jospin — 30% du gouvernement — obtiennent des ministères importants, à l’inverse de ce qui s’était passé du temps de la formation Juppé.
C’est ainsi que Martine Aubry, numéro deux du gouvernement, fille de l’ancien président de la Commission européenne Jacques Delors, est chargée d’un grand ministère de l’Emploi et de la Solidarité. Elisabeth Guigou, l’ancien ministre des Affaires européennes, obtient quant à elle le délicat ministère de la Justice. Dominique Voynet, la porte-parole des Verts, fait son entrée au gouvernement avec un vaste portefeuille regroupant l’aménagement du territoire et de l’environnement.
Autre innovation, Catherine Traumann, le député maire de Strasbourg, est en charge de la Culture et de la Communication et assurera en même temps les fonctions, délicates en période de cohabitation, de porte-parole du gouvernement.
En confiant à Dominique Strauss-Kahn un grand ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, Lionel Jospin réalise le rêve qu’avait caressé la seule femme premier ministre Edith Cresson de créer un MITI à la française.
L’arrivée au Quai d’Orsay d’Hubert Védrine, un spécialiste des questions diplomatiques qui a l’expérience de la cohabitation, marque le souci de Lionel Jospin de mener une relation sans heurt avec le président Jacques Chirac dans ce domaine commun.
Par ailleurs, en mettant à la tête du ministère des Affaires européennes Pierre Moscovici, un des membres de sa garde rapprochée, Lionel Jospin entend garder la haute main sur le dossier de l’Europe, l’un des plus urgents et des plus sensibles du nouveau gouvernement.
En revanche, la nomination au ministère de la Défense d’Alain Richard, visiblement un néophyte des questions militaires mais un spécialiste des questions financières, semble indiquer que le gouvernement de gauche s’attachera surtout à gérer la réforme du système de défense, lancée par M. Chirac en février 1996.
Fait symbolique, le ministère de la Défense est passé dans la liste officielle du gouvernement de la troisième place (gouvernement Juppé) à la septième place.
Hubert Védrine et Alain Richard seront parmi les rares ministres à s’entretenir chaque semaine avec le chef de l’Etat. Tous deux participent aussi de plein droit aux conseils de défense, présidés par Jacques Chirac.
Si la nomination d’Hubert Védrine, qui fut associé de près à la politique européenne menée par François Mitterrand, ne peut que rassurer les partenaires de la France, celle de Pierre Moscovici montre que Lionel Jospin compte bien «réorienter» la construction européenne.
Les premières réactions n’ont pas tardé:
— Pierre Bédier, délégué général du RPR aux fédérations: «Aux slogans de campagne «changeons d’avenir» fait place la réaliste: on prend les mêmes et on recommence. Visiblement, la lutte contre la technostructure et le partage du travail passeront après le partage des postes».
— Pierre Lequiller, député UDF des Yvelines et secrétaire général du PPDF: «La composition du gouvernement Jospin, avec des ministres communistes, donne de la France une image rétrograde et l’isolera au sein d’une Europe entièrement débarrassée du communisme. (...). Devant ce gouvernement hétéroclite, l’opposition doit se préparer à lutter sans aucune concession contre les mesures de facilité et de démagogie qu’il a promises et qui nuiront à la France, et être d’une extrême vigilance sur l’enjeu central, l’enjeu européen».
— Le Front national a jugé que la composition du gouvernement Jospin montrait le «vrai visage» de Jacques Chirac: celui d’un homme «de gauche envers et contre tout».
«A l’heure où le communisme a rendu l’âme (s’il en a jamais eu une...) ou reste moribond de par le monde dans sa forme traditionnelle, on reste confondu de voir que les derniers archéo-staliniens reviennent au pouvoir en France, aux côtés de crypto-trotskistes», déclare le parti de Jean-Marie Le Pen.
(AFP, Reuter)
Lionel Jospin n’a pas traîné. Deux jours après sa nomination à Matignon, le premier secrétaire du Parti socialiste a formé un gouvernement qui compte peu de «poids lourds» et beaucoup de têtes nouvelles. Il est resserré, féminisé, rajeuni, pluriel, mais aussi solide et expérimenté, dit-on dans son entourage. Au total, la nouvelle équipe qui succède à celle d’Alain...