Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Khaddam a dû prolonger sa visite à Beyrouth pour réunir le président de la république et le chef du législatif Hraoui-Berry : la page est tournée.. mais jusqu'à quand ? Pas de résurrection de la Troïka, affirme Hariri (photos)

La brouille la plus longue de l’histoire de la Deuxième République a pris fin hier grâce à une démarche de bons offices entreprise par le vice-président syrien, M. Abdel Halim Khaddam, qui a effectué une visite de douze heures au Liban .
Le chef de l’Etat, M. Elias Hraoui, et le président de la Chambre, M. Nabih Berry, se sont donc réconciliés cinq mois après leur rupture. (Le chef du Législatif s’était rendu à Baabda le 11 mai lors de la visite du pape mais il n’avait ni salué ni adressé la parole à M. Hraoui).
Bien que les Libanais aient sans doute oublié les raisons de cette longue brouille, ils espèrent que le règlement du contentieux qui opposait MM. Hraoui et Berry contribuera à assainir le climat politique dans le pays et se demandent, vu les nombreux précédents, quand éclatera la prochaine querelle. Cependant, ils se demandent si la réconciliation ne va pas conduire à une résurrection de la «troïka du pouvoir» avec ce que cela signifie au niveau du blocage des institutions et de la réduction de la marge de démocratie dans le pays. Le premier ministre, M. Rafic Hariri, s’est voulu rassurant en affirmant qu’il n’est pas question de revenir au système de la troïka. «La coopération (entre les responsables) se traduira par l’activation du travail de chaque institution conformément aux normes», a-t-il dit après une rencontre au palais de Baabda entre MM. Hraoui et Berry.
La tâche de M. Khaddam n’a pas été facile et elle a même failli échouer à un certain moment. Le vice-président syrien, qui devait quitter Beyrouth vers 15h, a dû prolonger sa visite jusqu’à 22h pour tenter de faire aboutir sa démarche.
Après avoir été reçu au palais de Baabda par M. Hraoui dans la matinée, M. Khaddam se rend à Aïn el-Tiné pour tenter de convaincre M. Berry de participer au déjeuner offert par le chef de l’Etat au palais présidentiel. Mais en vain. Le président de la Chambre refuse l’invitation. Dans l’après-midi, après le déjeuner de Baabda, le vice-président syrien visite Koreytem où il s’entretient avec M. Hariri, avant de se rendre encore une fois à Aïn el-Tiné pour une nouvelle tentative, couronnée de succès cette fois-ci. En début de soirée, M. Hraoui reçoit un appel téléphonique de M. Khaddam qui «se fait inviter» à dîner au palais présidentiel. Le responsable syrien explique à son interlocuteur que le terrain est défriché pour une réconciliation et lui conseille d’inviter «personnellement» M. Berry à sa table. En soirée, l’ANI indique que le chef du Législatif a reçu un appel téléphonique de la part du président de la République le conviant à dîner.
M. Berry arrive à Baabda à 20h et a un tête-à-tête d’une demi-heure avec M. Hraoui. Après l’entretien, des photographes invitent les deux responsables à se saluer pour une photo souvenir. M. Hraoui répond: «Abou Moustapha (M. Berry) est chez lui. Et, entre proches, vivant sous un seul toit, on ne se salue pas».
De source bien informée, on indique que les deux hommes ont rapidement passé en revue les causes de leur longue brouille et ont décidé d’intensifier leurs concertations à l’avenir pour assainir leurs relations. Parmi les raisons qui ont provoqué la rupture entre MM. Hraoui et Berry il y a cinq mois, figure la détermination du chef de l’Etat à présenter un projet d’amendement de la Constitution. Beaucoup d’autres dossiers étaient venus se greffer à celui-ci, envenimant davantage les rapports entre eux. Parmi ces dossiers, celui de l’affectation des attachés à l’émigration. Il avait été définitivement clôturé lors du Conseil des ministre de mercredi qui avait décidé d’octroyer à ces attachés des passeports diplomatiques. Cette décision avait permis d’envisager une réconciliation entre MM. Hraoui et Berry.
Le dîner de Baabda s’est achevé vers 22. Y ont notamment pris part, outre MM. Hraoui, Berry, Hariri et Khaddam, les ministres syrien et libanais des Affaires étrangères, MM. Farouk el-Chareh et Farès Boueiz, le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, le ministre de l’Agriculture, M. Chaouki Fakhoury, et le chef des services de renseignements syriens au Liban, le brigadier Ghazi Kanaan.
La brouille la plus longue de l’histoire de la Deuxième République a pris fin hier grâce à une démarche de bons offices entreprise par le vice-président syrien, M. Abdel Halim Khaddam, qui a effectué une visite de douze heures au Liban .Le chef de l’Etat, M. Elias Hraoui, et le président de la Chambre, M. Nabih Berry, se sont donc réconciliés cinq mois après leur...