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Actualités - CHRONOLOGIE

Jospin s'installe à Matignon, Juppé en part à velo Un cabinet rose-vert-rouge en France aujourd'hui (photo)

Le premier ministre socialiste Lionel Jospin s’est officiellement installé hier à l’hôtel Matignon, sa nouvelle résidence, et s’est immédiatement attelé à la formation d’une équipe gouvernementale rose-verte-rouge, dont il annoncera la composition aujourd’hui.
Les instances dirigeantes communistes se rangeant aux recommandations de leur chef Robert Hue ont en effet approuvé hier soir la participation de communistes dans le futur cabinet Jospin. Elle reste à être entérinée par les militants de base.
La participation ou non de ministres communistes dans l’équipe gouvernementale constituait le dossier le plus urgent sur le bureau de M. Jospin. Il avait d’ailleurs rencontré hier matin Robert Hue durant 90 minutes, avant de procéder à une brève cérémonie de passation de pouvoirs à l’hôtel Matignon avec son prédécesseur Alain Juppé qui a quitté les lieux à vélo.
Les communistes, réclamaient comme prix de leur entrée au gouvernement quelques «gestes forts immédiats» pour répondre à l’attente des Français, comme une augmentation substantielle (8%) du salaire mensuel minimum obligatoire (SMIC), une baisse de 2 points du taux de TVA et des mesures d’aide aux petites entreprises pour favoriser l’emploi.

De source communiste on laisse entendre que M. Jospin a fait des contre-propositions, mais leur contenu n’a pas été révélé.
Un autre dossier très important, non étranger au premier, compte tenu des divergences à ce sujet entre socialistes et communistes, attend aussi M. Jospin: la clarification de ses positions sur l’Europe. Dans son discours de victoire dimanche soir, il avait affirmé que les socialistes souhaitaient une «réorientation de la construction européenne», ravivant l’inquiétude chez certains en Europe.
M. Jospin aura l’occasion de préciser ses intentions à ce sujet vendredi matin à Malmoe en Suède, son premier déplacement officiel, où il s’adressera au congrès du PSE (Parti des socialistes européens) comme d’ailleurs son nouvel homologue britannique Tony Blair avec lequel il aura des entretiens.
Hier matin, la socialiste Elisabeth Guigou, qui fait partie des personnalités possibles pour diriger la diplomatie française, a tenu à souligner que le gouvernement socialiste tiendrait «l’échéance de l’Euro».
«Nous avons un an pour cela», a-t-elle dit, en rappelant que «c’est en avril 1998 que sera décidé qui peut entrer dans cette monnaie unique. Nous souhaitons qu’il y ait un maximum de pays européens», a-t-elle dit. Mme Guigou avait été ministre pour les Affaires européennes jusqu’au début 1993.
Parmi les noms revenant le plus souvent pour faire parti du gouvernement, figurent l’économiste du PS Dominique Strauss-Kahn qui pourrait prendre le ministère des Finances, Martine Aubry, la fille de Jacques Delors, le ministère du Travail, Paul Quiles pour la Défense. Il avait occupé ce poste en 1985-86 après la démission de Charles Hernu dans la débâcle de l’attentat du Rainbow Warrior, le navire de Greenpeace.
L’ancien premier ministre socialiste Laurent Fabius est également cité pour la diplomatie ou la présidence de l’Assemblée nationale que lui dispute au nom des femmes, l’ancienne ministre socialiste de l’environnement Ségolène Royale. La nouvelle chambre basse comprendra 63 femmes, un record pour la France. La précédente Assemblée en comptait deux fois moins.
Dans l’entourage de M. Jospin, on confirme son intention de se rendre à la mi-juin à Amsterdam au Conseil européen, où la délégation française sera présidée par le président Jacques Chirac. Ces derniers jours, Lionel Jospin avait affirmé à diverses reprises que la politique étrangère de la France ne constituait en aucune manière un «domaine réservé» du président de la République. Il pourrait aussi se rendre au sommet des pays les plus industrialisés (G-7/G-B) à Denver à la fin juin et à celui de l’OTAN en juillet à Madrid. Mais on ne confirmait pas ces derniers rendez-vous dans son entourage.
La nouvelle opposition de droite a, elle, continué à s’entre-déchirer comme elle le fait depuis sa débâcle de dimanche. De nouveaux appels à la démission de M. Juppé de la présidence du parti gaulliste RPR ont été à nouveau lancés, par des barons de ce mouvement qui voudraient le remplacer par Philippe Séguin, l’animateur des derniers jours de la campagne électorale de la droite. Pour tenter d’endiguer cette vague d’hostilité, M. Juppé a annoncé mardi soir la tenue «dans les meilleurs délais» d’assises extraordinaires du RPR, «qui éliront le nouveau président» du mouvement. Mais cette réunion ne pourra statutairement se dérouler qu’au mois de septembre ce qui pourrait lui laisser le temps de reprendre les choses en mains.
Le premier ministre socialiste Lionel Jospin s’est officiellement installé hier à l’hôtel Matignon, sa nouvelle résidence, et s’est immédiatement attelé à la formation d’une équipe gouvernementale rose-verte-rouge, dont il annoncera la composition aujourd’hui.Les instances dirigeantes communistes se rangeant aux recommandations de leur chef Robert Hue ont en effet...