Processus de paix : rien n'inspire l'optismisme, reconnaît le Caire Cependant, le conseiller de Moubarak entame une navette pour tenter de ramener palestiniens et israéliens à la table des négociations (photo)

Le ministre égyptien des Affaires étrangères Amr Moussa est catégorique: rien n’inspire l’optimisme quant à un déblocage du processus de paix. Tout aussi formel, Yasser Arafat affirme qu’il n’est pas question pour l’instant d’une rencontre avec Benjamin Netanyahu. Au lendemain du sommet égypto-israélien de Charm el-Cheikh, l’impasse persiste dans le dialogue entre les deux camps. C’est dans cette atmosphère qu’un émissaire égyptien. Oussama Baz, a entamé mercredi une navette pour essayer de ramener Palestiniens et Israéliens à la table des négociations, tandis qu’à Tel-Aviv, on annonçait que le premier ministre se rendra en juin à Washington pour des entretiens avec le président Bill Clinton .
M. Netanyahu, qui sera accompagné de son ministre des Affaires étrangères David Lévy, participera pour commencer à New York à une réunion de l’ONU sur l’environnement; il séjournera ensuite plusieurs jours dans la capitale fédérale, a-t-on indiqué en soirée à la présidence du Conseil de l’Etat hébreu. M. Netanyahu, rappelle-t-on, s’était rendu à Washington au début du mois d’avril mais ses contacts n’avaient pas permis de déboucher sur une relance des efforts de paix au Proche-Orient.
Pour Le Caire, «le problème de la colonisation demeure le principal obstacle empêchant le déblocage», ainsi que l’a souligné le ministre égyptien des Affaires étrangères.
«Pour que le pessimisme se transforme en optimisme, il faut des faits concrets. Or, jusqu’à présent, il n’y a rien de tel car la colonisation se poursuit», a dit le ministre égyptien.
«Le président Moubarak a fait part à la délégation israélienne, au sommet de Charm el-Cheikh, de son point de vue concernant la gravité de la situation actuelle et j’ai transmis un point de vue identique» au ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy, a-t-il indiqué.
Le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat, qui a reçu à Gaza l’envoyé spécial égyptien, a affirmé que le premier ministre israélien n’avait pris aucun engagement de geler la colonisation lors de sa rencontre la veille avec le président Moubarak.
«Il n’y a rien de tel» dans ce que M. Netanyahu a dit à M. Moubarak, a déclaré M. Arafat aux journalistes.
Le dirigeant palestinien a indiqué que M. Baz lui avait transmis un «message important» de M. Moubarak sur les résultats du sommet israélo-égyptien de Charm el-Cheikh, dans le Sinaï.
«Nous apprécions les efforts égyptiens visant à protéger le processus de paix et à le faire avancer», a indiqué M. Arafat. Il a ajouté cependant qu’aucune rencontre n’était prévue entre lui-même et M. Netanyahu. Ils ne se sont plus vus depuis trois mois.
M. Baz, qui est reparti pour Le Caire, a indiqué de son côté qu’il allait poursuivre les contacts dans les jours qui viennent avec les Israéliens.
«Nous avançons par étapes. Il n’est pas possible d’aboutir à un accord en une étape», a affirmé M. Baz. «J’ai informé M. Arafat des résultats de la réunion de Charm el-Cheikh. Nous espérons poursuivre les contacts avec les Israéliens dans les jours qui viennent afin de trouver les possibilités de réactiver et sauver le processus de paix».
«La crise demeure. La balle est toujours dans le camp de M. Netanyahu», a souligné Ahmed Tibi, conseiller du président palestinien.
A Jérusalem, on indiquait mercredi soir que le gouvernement avait discuté dans la journée, pour la première fois, de propositions qu’il pourrait présenter aux Palestiniens en vue d’un règlement de paix final.
(AFP, Reuter)