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Actualités - ANALYSE

CGTL : une controverse larvée se poursuit au sein même de l'état ...

On n’en a apparemment pas fini avec les retombées de l’affaire des élections à la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL). Les accusations lancées par le chef du gouvernement devant le syndicat de la presse contre les S.R. de l’armée continuent à faire des vagues et suscitent tous les jours de nouveaux développements, plus ou moins occultés.
Ce bras de fer, marqué par la réponse apportée au président du Conseil par le commandement à travers le bulletin mensuel de l’armée, se caractérise en outre par une «grande première» démocratique sinon déontologique: au lieu de défendre Yarzé, comme son titre même l’y invite, le ministre de la Défense, M. Mohsen Dalloul, se range résolument aux côtés de M. Rafic Hariri et ne tente même pas de jouer les conciliateurs dans cette délicate affaire. Des sources concernées et néanmoins parlementaires n’en reviennent pas: «Comment le ministre a-t-il pu évoquer le cas turc pour lancer un avertissement à peine voilé à une institution dont par définition même il devrait se faire l’avocat quand elle se heurte à des critiques... Si M. Dalloul veut être conséquent avec lui-même, s’il approuve vraiment les reproches adressés à Yarzé, il lui faut alors prendre des mesures déterminées contre les fautifs. Il est au cœur même de la question et la position qu’il adopte ne peut être verbale que s’il s’agit de réfuter des accusations; s’il les avalise comme il le fait, il est tenu par ses fonctions mêmes d’aller plus loin et d’engager des sanctions précises...»
Ces députés, dont les sympathies sont évidentes, vont à leur tour plus loin et contre-attaquent en accusant M. Dalloul d’avoir fait subrepticement approuver par le Conseil des ministres (sans inscription à l’ordre du jour) un texte exemptant de poursuites les jeunes âgés de 29 ans qui n’ont pas répondu à la conscription à la fin du délai de grâce qui leur était accordé pour terminer leurs études. Ceci dans le cadre d’un projet de loi dispensant du service national les natifs de 75 et au-delà. Les députés précisent que ce projet de loi a été conçu en cachette du commandement et lorsqu’on a fait remarquer aux dirigeants que techniquement c’est anormal, ils ont répondu: «Pourquoi, Yarzé est-elle une boutique à part? Quand on peut s’adresser au ministre, on ne se réfère plus au commandement...» Cependant, affirment toujours les mêmes sources, le président de la Chambre s’est ému en personne et a demandé au président du Conseil si l’état-major avait pris connaissance du projet de loi avant qu’il fût transmis à la Chambre. Il lui a été répondu que c’est le ministre de la Défense lui-même qui avait préparé le texte. M. Nabih Berry, indiquent les parlementaires, a alors conclu assez sèchement: «Dans ce cas, nous devons prendre l’avis du commandement comme des députés» et il a demandé que le projet soit examiné par les commissions parlementaires dont l’un des animateurs, le général Sami el-Khatib, s’est dit tout à fait surpris par l’initiative du ministre...
Selon les contempteurs de ce dernier, il aurait voulu «faire plaisir à des amis dont les fils, nés en 1975 ou avant, ont trouvé du travail à l’étranger après y avoir terminé leurs études et n’entendent pas faire leur service militaire au Liban. Sans une exemption expresse, ils seraient en effet considérés comme déserteurs et passibles d’arrestation dès qu’ils fouleraient le sol national». Et d’ajouter que «le commandement est naturellement contre de telles faveurs iniques et discriminatoires. Que peut-on dire en effet aux familles dont les enfants ont accompli leur devoir comme il convient, même quand il leur en a coûté beaucoup...» Il appartiendra à la Chambre de trancher. Il est clair cependant que ce n’est pas cette nouvelle histoire de piston perfectionné qui va améliorer les relations, nettement tendues, entre M. Dalloul et le commandement.

Ph.A-A.
On n’en a apparemment pas fini avec les retombées de l’affaire des élections à la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL). Les accusations lancées par le chef du gouvernement devant le syndicat de la presse contre les S.R. de l’armée continuent à faire des vagues et suscitent tous les jours de nouveaux développements, plus ou moins occultés.Ce bras de...