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Actualités - CHRONOLOGIE

Les démarches auprès de Bkerké et Damas au centre de l'actualité Deebat animé aujourd'hui et demain au parlement

Deux dossiers ont focalisé l’attention des milieux politiques locaux au cours des dernières quarante-huit heures: l’un, ponctuel et conjoncturel, a porté sur le débat qui est prévu aujourd’hui et demain à la Chambre, où le gouvernement sera vraisemblablement malmené par l’opposition parlementaire; et le second, stratégique et s’inscrivant dans une optique à long terme, concerne le dialogue discret et informel entre la Syrie et la collectivité chrétienne — dialogue qui pourrait se traduire par une prochaine visite de M. Bachar Hafez el-Assad à Bkerké.
Dans certains cercles parlementaires, on confirme que l’hypothèse d’une rencontre entre le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, et le fils du chef de l’Etat syrien n’est nullement à écarter. L’entrevue ne serait pas, toutefois, imminente. Dans les milieux proches du chef du gouvernement, on souligne que le premier ministre Rafic Hariri constitue le principal élément moteur des démarches entreprises en vue d’aboutir à un accord en profondeur entre le régime syrien et le camp chrétien, représenté par le patriarche maronite.
Les sources de Koraytem précisent que le projet de visite de M. Bachar el-Assad à Bkerké nécessiterait au moins deux ou trois nouveaux entretiens entre le cardinal Sfeir et M. Hariri. Celui-ci devrait dans ce cadre rencontrer encore plus d’une fois le fils du chef de l’Etat syrien afin de défricher davantage le terrain en vue d’une réunion entre le patriarche maronite et l’émissaire personnel du président syrien. Ces préparatifs seront sans doute entrecoupés d’une visite de M. Bachar el-Assad au premier ministre à Koraytem.
A l’évidence, la rencontre de Bkerké n’aurait lieu que dans le cas où un terrain d’entente serait dégagé entre le patriarcat maronite et Damas. Le cas échéant, M. Bachar el-Assad transmettrait au cardinal Sfeir une invitation du président syrien à se rendre en Syrie où un accueil chaleureux lui serait réservé.
Pour l’heure, dans les milieux proches de Bkerké et de l’opposition chrétienne, on se montre particulièrement prudents au sujet de ce dialogue syro-chrétien. Les sources en question soulignent qu’un éventuel rapprochement avec le régime syrien ne pourrait se faire que sur une base stratégique, impliquant des mesures concrètes de confiance. Le dialogue ne pourrait ainsi émerger à la surface et être en quelque sorte officialisé que dans le seul cas où un accord en profondeur serait pratiquement conclu au préalable entre les deux parties.
A plusieurs reprises, rappelle-t-on, le patriarche Sfeir avait souligné qu’il n’envisagerait de se rendre à Damas que si cette visite constituait l’aboutissement d’une entente préalable avec le pouvoir syrien. Les doléances et les requêtes du patriarche maronite sur ce plan sont connues de tous. Elles portent essentiellement sur le rétablissement d’une vie politique normale dans le pays, ce qui entraînerait automatiquement le rétablissement de l’équilibre politico-communautaire rompu depuis plusieurs années ainsi que le retour à une représentation véritable des chrétiens aux différents échelons du pouvoir législatif et exécutif.

La réunion
parlementaire

Mais dans l’attente que ces dossiers à caractère stratégique se décantent quelque peu et soient discutés loin des feux de la rampe, les milieux locaux planchent, d’une manière plus ponctuelle, sur les problèmes de l’actualité quotidienne.
Le débat qui s’ouvrira aujourd’hui à la Chambre promet ainsi d’être houleux, à en juger par les intentions affichées par certains pôles de l’opposition parlementaire. Certes ce n’est pas à un débat de politique générale auquel le gouvernement sera confronté. Mais l’Exécutif devra faire face aux feux croisés de nombreux députés.
Les séances prévues pour aujourd’hui et demain seront consacrées, rappelle-t-on, aux questions écrites des parlementaires, auxquelles le gouvernement n’a pas répondu, soit au total non moins de 19 questions (le gouvernement a répondu à cinq des 24 questions qui lui avaient été adressées récemment). Un laps de temps de dix minutes a été prévu pour chaque question écrite et la réponse correspondante de l’Exécutif. Les députés qui n’ont pas présenté de question écrite n’auront pas le droit d’intervenir (du moins en principe).
Dans la journée d’hier, M. Zaher Khatib, député du Chouf, a demandé officiellement au Bureau de la Chambre de transformer en interpellation la question écrite qu’il avait adressée récemment au gouvernement. En clair, cela signifie que M. Khatib pourrait présenter une motion de méfiance lors du débat. L’un des députés de la Békaa, M. Georges Kassarji, a annoncé quant à lui qu’il comptait déposer une motion de méfiance contre le ministre des Postes et Télécommunications qui n’est autre que M. Hariri.
Il reste que selon diverses sources concordantes, il est très peu probable que le gouvernement soit amené par l’opposition parlementaire à poser la question de confiance. Les députés frondeurs éviteraient, en effet, de s’engager sur une telle voie en raison du fait que le «contexte régional» ne permet pas une chute du Cabinet. Déposer une motion de méfiance reviendrait ainsi à renflouer, en réalité, le gouvernement, compte tenu de la «realpolitik» imposée actuellement au pays.
Deux dossiers ont focalisé l’attention des milieux politiques locaux au cours des dernières quarante-huit heures: l’un, ponctuel et conjoncturel, a porté sur le débat qui est prévu aujourd’hui et demain à la Chambre, où le gouvernement sera vraisemblablement malmené par l’opposition parlementaire; et le second, stratégique et s’inscrivant dans une optique à long...