Sfeir : l'exhortation apostolique, un tournant décisif

Le patriarche maronite, le cardinl Nasrallah Sfeir, a estimé hier que l’Exhortation apostolique post-synodale constituait «un tournant décisif» pour le Liban et «une loi fondamentale pour une vie nouvelle».
Mgr Sfeir a tenu ces propos devant une délégation d’écoliers du collège de Champville, qui a fait un arrêt à Bkerké dans le cadre d’un pèlerinage à Harissa à l’occasion du mois de la Vierge.
«Vous êtes l’avenir du Liban et vous vous préparez à cet avenir. Parmi vous, il y a des non-maronites et des non-chrétiens. Tel est le Liban, pays de la coexistence. Voilà pourquoi il vous faudra dès votre jeune âge apprendre à vous accepter les uns les autres tout en poursuivant votre quête de l’instruction et en diffusant les valeurs de l’espérance, de l’amour, de la droiture, de la liberté, de la souveraineté et de l’indépendance», a poursuivi le patriarche.
Mgr Sfeir a en outre appelé les écoliers à «bien posséder la langue arabe», car il s’agit, selon lui, d’une «langue fondamentale».

Toufic Hindi et le dialogue
syro-chrétien

Sur un tout autre plan, le cardinal Sfeir a reçu l’ancien conseiller politique du chef des «Forces libanaises» Toufic Hindi. Ce dernier a souligné par la suite dans une déclaration que «la condition essentielle pour faire aboutir le dialogue syro-chrétien est de faire en sorte que nul n’en soit écarté».
M. Hindi a estimé en outre que pour assurer le succès de ce dialogue, il fallait «assainir le climat des relations entre les chrétiens et la Syrie en adoptant les mesures suivantes:
— «Remédier rapidement à la désertification de la scène politique chrétienne en libérant (l’ancien chef des FL) Samir Geagea par le biais d’une loi d’amnistie générale ne comportant pas d’exception, en assurant le retour au Liban des leaders chrétiens à l’étranger, et en garantissant la liberté de l’action politique».
— «Stopper les préparatifs du second décret de naturalisations et geler les effets du premier en attendant le rééquilibrage au sein des institutions de l’Etat, c’est-à-dire le Conseil des ministres et le parlement, pour reconsidérer alors tout ce dossier».
— «Cesser toute mention à la circonscription électorale unique, car il s’agirait de l’élément essentiel vers l’abolition du confessionnalisme politique. Cela serait en contradiction avec le contenu de l’Exhortation apostolique, qu’on ne saurait approuver dans la forme et renier dans le fond».