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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Attachés à l'émigration : Boueiz reaffirme le caractère anticonstitutionnel du projet (photo)

A quelques heures de la réunion du Conseil des ministres qui doit plancher entre autres, aujourd’hui, sur l’épineux dossier des attachés à l’émigration, le problème posé par ce projet reste entier: le président de la Chambre, M. Nabih Berry, ainsi que le ministre des Emigrés, M. Talal Arslan, souhaitent que les attachés à l’émigration relèvent directement du département de M. Arslan alors que le chef de la diplomatie maintient sa position selon laquelle ils doivent relever aux termes de la loi, du ministère des Affaires étrangères.
Le chef de la diplomatie a renouvelé hier ses critiques contre le procédé envisagé pour la nomination des attachés à l’émigration. Un procédé que M. Boueiz n’a pas hésité à qualifier d’«anticonstitutionnel» et d’«illégal», dans la conférence de presse qu’il a tenue dans la matinée au palais Bustros. «On parle beaucoup dans la presse du dossier des attachés à l’émigration, mais on fournit très peu d’efforts pour supprimer les contradictions et les violations à la Constitution et à la loi que l’application de ce projet a fait transparaître. Je conseille à tous ceux qui veulent faire entendre leur voix à travers la presse de consacrer le minimum de leur énergie pour trouver une solution légale au problème posé avant de réclamer l’application de lois et de décrets contradictoires», a-t-il déclaré. M. Boueiz faisait probablement allusion aux propos attribués, dans le quotidien séoudien «Al-Chark al-Awsat» au chef du Parlement qui aurait invité le chef de l’Etat à «mettre un terme à la rébellion du ministre des Affaires étrangères contre les décisions du gouvernement».

L’amendement
des textes

M. Boueiz a déclaré qu’aux termes de la Constitution, «tout texte de loi qui n’est pas étroitement lié à l’application de la loi de Finances ne doit pas être présenté dans le cadre de l’examen du projet de budget. Or, nous sommes en présence d’une loi qui a été ajoutée au texte du projet», alors que suivant la procédure en vigueur, elle devrait être examinée d’abord par les commissions parlementaires avant d’être votée en séance plénière. «Comment peut-on nous expliquer cela»? s’est-il interrogé. Le chef de la diplomatie a aussi souligné que les textes en vigueur au Liban prévoient la désignation des attachés à l’émigration auprès des «seules missions diplomatiques et non pas auprès des missions consulaires». Il a rappelé dans ce cadre que le décret d’application de la loi prévoit la nomination de 90% des attachés près les consulats. «Comment peut-on dès lors nous demander de mettre en application un décret en contradiction avec une loi et une loi en contradiction avec le texte de la Constitution»? s’est-il encore interrogé.
M. Boueiz a appelé à un nouvel examen du projet. Quelle sera la solution? «Ce sera soit l’amendement de la loi, soit la modification du décret d’application», a-t-il répondu.

Le processus
de paix

Outre l’affaire des attachés à l’émigration, le chef de la diplomatie a abordé d’autres sujets dans sa conférence de presse. Il a de nouveau exprimé son scepticisme quant à la volonté de Tel-Aviv de poursuivre le dialogue de paix sur les bases établies lors de la conférence de Madrid. Dans ce cadre, M. Boueiz a estimé qu’Israël «a demandé à Washington de suspendre son action en faveur d’un règlement régional pour lui permettre d’appliquer sa propre tactique qui consiste en des pressions psychologiques, politiques et même policières». Il a rappelé qu’aux termes des principes de la conférence de Madrid, les Etats-Unis étaient supposés jouer le rôle de «médiateur honnête et de catalyseur en ce sens qu’ils ne devaient pas laisser leur sympathie pour Israël l’emporter sur leur rôle d’arbitre et agir pour parvenir à la paix escomptée parce que nous n’étions pas sûrs de la volonté israélienne de parvenir à cette paix». «En l’absence de ces deux éléments, Israël aura réussi à faire échec au processus de paix», a-t-il ajouté.
M. Boueiz s’est par ailleurs félicité de l’élection de M. Mohamed Khatami à la présidence de la République islamique d’Iran. «Nous saluons les résultats de ces élections démocratiques et libres, surtout qu’ils augurent d’une politique plus ouverte de l’Iran» envers la communauté internationale. Il a aussi émis l’espoir que l’élection de M. Khatami permettrait un «développement des relations entre le Liban et l’Iran».
Commentant ensuite les résultats du premier tour des élections législatives françaises, le chef de la diplomatie s’est contenté d’insister sur la difficulté d’une cohabitation entre la droite et la gauche, au cas où les partis de gauche remporteraient les élections au deuxième tour du scrutin.
Il a fait part de son inquiétude devant l’incursion turque au nord de l’Irak, exprimant le souhait que les développements militaires à la frontière irako-turque «ne soient pas liés à des projets plus vastes».
A quelques heures de la réunion du Conseil des ministres qui doit plancher entre autres, aujourd’hui, sur l’épineux dossier des attachés à l’émigration, le problème posé par ce projet reste entier: le président de la Chambre, M. Nabih Berry, ainsi que le ministre des Emigrés, M. Talal Arslan, souhaitent que les attachés à l’émigration relèvent directement du...