Cet objectif s’est dégagé de la deuxième conférence des ONG arabes qui a rassemblé durant trois jours au Caire les représentants de 700 organisations, sous les auspices des Nations Unies et de l’émir séoudien Talal ben Abdel Aziz, président du «Programme du Golfe arabe d’appui aux organisations de développement de l’ONU».
«La mise au point des politiques (économiques) n’est plus seulement le monopole des gouvernements, mais aussi une responsabilité de la société civile à l’ère de la démocratie, des droits de l’homme, de la liberté d’expression, de la mondialisation et de la compétition», a déclaré le prince Talal.
Il existe environ 50.000 ONG dans le monde arabe.
«Les ONG doivent constituer une force de pression pour réformer les politiques des gouvernements et mettre au point une stratégie de développement, et renforcer les mécanismes de la démocratie, le respect des droits de l’homme face aux conséquences de la privatisation notamment dans les pays du tiers monde où l’Etat de droit n’existe pas», a affirmé M. Kamel Mehanna président de l’ONG libanaise «Amel».
Selon lui, «les ONG sont devenues le troisième pôle de la société, à côté des gouvernements et des partis politiques». De ce fait, a ajouté M. Mehanna, les ONG «doivent jouer un rôle croissant dans la société d’autant que la contribution de l’Etat aux services publics diminue en raison des politiques de restructuration».
M. Mehanna a estimé que les ONG arabes sont de plus en plus conscientes de leur rôle. Il a souligné comme exemple le fait que le nombre d’organisations participant à cette deuxième conférence a plus que triplé en comparaison avec la première, en 1989 au Caire.
Cette deuxième conférence a été par ailleurs «l’occasion d’ouvrir un dialogue entre les ONG à tendance plutôt gauchiste, qui sont apparues dans le monde arabe au cours des vingt dernières années, et les ONG plus traditionnelles», a estimé M. Ezzat Abdel Hadi, directeur du Centre Bissan pour les recherches et le développement (Cisjordanie).
«Les ONG du monde arabe ont connu un changement majeur car elles ne sont plus des organisations d’assistance et de secours mais des organisations de développement. Elles sont devenues des institutions de la société civile», a-t-il ajouté.
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