Originalité de cette exposition, le vernissage s’est déroulé sur le trottoir. En effet, partant d’un constat simple, celui du désintérêt des Libanais pour le bien public, les responsables d’Agial ont choisi d’organiser pour le cocktail du vernissage un son et lumière sur le trottoir en face de la galerie. Ainsi, en plus des toiles exposées à l’intérieur, d’énormes panneaux de bois ont envahi, le temps d’un soir, les espaces publics alentour, trottoir et rue Abdel-Aziz.
La galerie Noah’s Ark (Zalka) présente les œuvres de deux peintres vivant à Londres: Suzanne Ku, libano-arménienne, et Christopher Ku, d’origine chinoise.
Les huiles de Suzanne Ku sont une succession de couleurs. L’artiste y utilise la pigmentation, sur laquelle elle fait varier des jeux d’ombre et de lumière. Résultat, les transparences révèlent des couleurs d’une belle profondeur. Le dessin, qui est l’essence de l’art, est le seul sujet du dessin. «En tant qu’artiste, nous n’avons plus de références, historiques ou politiques» souligne Suzanne A. Ku. «Tout est devenu non-sens. C’est pourquoi j’ai choisi de revenir à l’essence même de l’expression artistique, le dessin».
Christopher Ku expose des encres de chine et des huiles. Les dessins des premiers esquissent des formes géométriques qui s’habillent de couleurs dans les deuxièmes. «J’aime exprimer différentes choses qui convergent toutes vers un point» explique Chris Ku. «Mon but, c’est la culture humaine, au sens large. Et la peinture est l’unique moyen qui permet de communiquer directement».
Les peintures de Chris ku empruntent à toutes les cultures, dans une tentative de créer un langage universel.
Jusqu’au 14 juin.
Merched Khalil expose une trentaine d’aquarelles, «Mondes des ancêtres, deuxième partie» au Kulturzentrum (Jounieh) jusqu’au vendredi 30 mai. Maisons typiques, toits de tuiles rouges, forêts aux grands arbres filiformes, vieux en cherwals travaillant la pierre à l’ancienne ou déballant les fruits gorgés de soleil, vieille femme assise sur le pas de la porte... autant d’images inspirées par le patrimoine, la vie au village.
Les couleurs de Khalil sont comme recouvertes d’une fine brume. Le souvenir d’un monde des ancêtres, aux couleurs affadies.
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