après les avoir appelés à l’aide pour assurer la sécurité dans leur quartier, de nombreux Kinois voudraient bien désormais voir les soldats de l’Alliance démocratique pour la libération du Congo (AFDL) rentrer dans leurs casernes.
«Ils ont la gâchette facile et les gens en profitent pour régler leurs comptes en dénonçant leurs ennemis comme des mouvanciers (anciens partisans de Mobutu), se plaint Joli. Ce sont des maquisards, pas des policiers».
Un communiqué diffusé la veille à la radio, interdisant aux femmes le port de pantalon et de collants, est également ressenti comme une mesure inutile et impopulaire. «Il y a d’autres problèmes à régler dans ce pays que notre accoutrement», s’insurge Thérèse en ajoutant que «pour la mini-jupe, je suis d’accord».
Mardi à Matete, une femme de sa famille s’est vu ainsi arracher son blue jean, assure-t-elle. «Ce sont des paysans complexés».
Nombre de jeunes soldats découvrent Kinshasa, ses tentations et ses 5 millions d’habitants frondeurs, tandis que parmi les cadres de l’AFDL, la haine de cette métropole est ouvertement exprimée quand ils parlent de «mal absolu» à son propos.
«Ils sont maintenant dans la capitale. Qu’ils s’adaptent. Nous, nous avons toujours vécu en ville. On a un peu l’esprit exotique, l’Occident est dans nos têtes», avoue Mimi.
La formation du gouvernement, que Laurent-Désiré Kabila avait promise pour mardi puis pour jeudi, et qui s’éternise en tractations opaques, génère aussi les frustrations. Pour Thérèse, «c’est le flou artistique. Nous assistons à la même scène que nous a jouée Mobutu pendant les sept ans de transition».
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