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Actualités - ANALYSE

Remous sciemment provoqués, accusent les radicaux de l'est

Commentant les incessants tiraillements qui déchirent la scène locale, un ultra de l’Est affirme que «ces remous sont sciemment provoqués parce qu’«on» ne veut pas que le Liban retrouve sa vitesse de croisière et jouisse du calme nécessaire à son redressement économique ou socio-politique... On observe ainsi une étrange synchronisation entre les secousses sur le terrain au Sud et les incidences quasi quotidiennes qui entretiennent une constante tension politique à l’intérieur.
Depuis Taëf, presque pas de plage de repos dans l’histoire de ce malheureux bouc émissaire que reste notre pays. Le perpétuel malaise qu’on nous fait subir obéit à une logique aussi simple qu’implacable: tant que l’évolution régionale ne s’est pas décantée, dans un sens ou dans un autre, les différents protagonistes ont besoin d’une lice tierce pour s’affronter au moindre coût, mais aussi d’un champ de manœuvre où déployer des stratégies déterminées, multiformes, de pression et de contre-pression».
Un constat qui a été dressé au cours d’une rencontre entre opposants (dont certains parlementaires) qui a porté essentiellement sur l’ouverture récente, par les soins du premier ministre M. Rafic Hariri, d’un nouveau «front», d’une nouvelle polémique mettant en cause d’une façon inattendue sinon surprenante l’institution militaire... «C’est comme si, s’est exclamé un député présent, le chef du gouvernement, après s’en être pris successivement au Hezbollah, aux autres dirigeants, aux médias et même aux syndicats, s’était gratté l’occiput perplexe en se demandant: mais qui vais-je donc pouvoir pourfendre maintenant? Et il aurait eu cette «trouvaille géniale»: Yarzé bien sûr! Dans une sorte de conférence de presse tenue devant le syndicat de la presse, il s’est donc déchaîné contre l’armée et plus particulièrement contre les S.R., accusés de manœuvrer pour marginaliser les pouvoirs, notamment le Conseil des ministres et la présidence de la République. Nonobstant tout procès d’intention et, au-delà de la question du bien-fondé éventuel des remarques de M. Hariri, on peut s’étonner que, si problème il y a, il se trouve ainsi brusquement déballé sur la place publique sans avoir été traité au sein de l’Etat, suivant les mécanismes institutionnels et ou administratifs mis en place par la Constitution. Dans la réaction du chef du gouvernement, il faut donc voir l’aveu que ces mécanismes ne fonctionnent plus et de toute évidence la faute en incombe tout d’abord aux déviations, à la dérive instituée par les dirigeants eux-mêmes à travers le système parallèle dit de la troïka».
«On peut s’étonner également, poursuivent ces opposants, que le ministre de la Défense M. Mohsen Dalloul sortant de sa réserve se soit jeté tête la première dans l’arène. L’homme n’étant pas un impulsif, il n’est pas déraisonnable de penser que son initiative est concertée et que tout cela se développe sous un double chapiteau: la «nécessité régionale», répétons-le, de laisser la marmite libanaise continuer à bouillir sur un feu plus ou moins poussé d’une part; et d’autre part, la perspective de la prochaine échéance présidentielle, fin 98. M. Dalloul lance le bouchon encore plus loin que M. Hariri, puisqu’il évoque le cas turc, pour souligner que cette configuration (de conflit aigu entre les militaires et les islamistes d’Erbakan) ne peut pas s’appliquer au Liban... Bien qu’il ait conclu par un appel à la patience, le ministre de la Défense a en réalité jeté par ses propos de l’huile sur le feu et c’est comme si, après avoir dévalué le Conseil des ministres et le Parlement, les responsables en place avaient maintenant pour objectif — ou pour mission — d’ébrécher cette crédibilité que les forces armées réussissent encore à confiner à l’Etat libanais. Pour notre part, concluent ces opposants, nous sommes loin de nous réjouir d’un affaiblissement de l’Etat qui symbolise la nation et nous le déplorons d’autant plus que c’est en réalité ainsi qu’on rend le système de l’après-Taëf, que seul nous combattons, encore plus nocif. Et plus difficile à corriger...».

Ph.A.-A.
Commentant les incessants tiraillements qui déchirent la scène locale, un ultra de l’Est affirme que «ces remous sont sciemment provoqués parce qu’«on» ne veut pas que le Liban retrouve sa vitesse de croisière et jouisse du calme nécessaire à son redressement économique ou socio-politique... On observe ainsi une étrange synchronisation entre les secousses sur le terrain...