Abordant, d’autre part, le bilan de sa visite à Bucarest, le ministre des Affaires étrangères a déclaré qu’il soutenait «le droit légitime et l’intérêt» de la Roumanie d’intégrer l’Union européenne et l’OTAN, mais il lui a déconseillé «l’empressement» et a souhaité que Bucarest «reste fidèle à l’amitié avec le monde arabe».
M. Boueiz a estimé que la Roumanie avait toujours eu une position constante très favorable à la cause arabe. «Nous apprécions cette position, nous souhaitons qu’elle soit définitive», a déclaré le ministre lors d’un entretien avec l’AFP.
Récemment le président Constantinescu, invité des ambassadeurs arabes, a tenu à rappeler l’amitié traditionnelle avec les pays arabes. Il envisage pour 1998 une tournée au Moyen-Orient, dont Beyrouth pourrait être une étape importante.
De son côté, le ministre roumain des Affaires étrangères Adrian Severin a souligné, en recevant M. Boueiz mercredi: «L’intégration euro-atlantique, c’est notre mot-clé. Mais cela ne signifie pas pour autant que les relations avec les pays ne faisant pas partie des structures euro-atlantiques pourraient être oubliés».
«Bien sûr, c’est le droit légitime de la Roumanie, et c’est son intérêt d’adhérer à l’OTAN et à l’Union européenne. C’est une bonne décision, pour sa liberté et sa sécurité. Mais nous pensons aussi qu’elle ne doit pas faire de cette adhésion une maladie», ajoute M. Boueiz.
«Nous comprenons très bien ses motifs politiques, psychologiques, sentimentaux et moraux. Mais l’empressement, ce n’est pas le meilleur style, cela peut affaiblir sa capacité de négocier», ajoute M. Boueiz.
M. Boueiz estime que les rapports Est-Ouest ont considérablement changé, notamment avec le récent accord OTAN-Russie conclu à Moscou. «L’OTAN n’est plus ce qu’elle était. Il n’y a plus le défi. Mais l’OTAN a aussi des capacités plus réduites, plus froides», assure le chef de la diplomatie.
Pour ce qui concerne l’Union européenne, le Liban «lui-même en négociation pour un accord de partenariat», estime que la Roumanie «ne doit pas oublier de défendre sa position».
La visite de M. Boueiz est sa seconde en trois ans en Roumanie, tandis que le premier ministre Rafic Hariri est lui-même rendu à deux reprises à Bucarest.
«Pour la Roumanie, il y a au Liban un intérêt croissant, a déclaré M. Boueiz. En raison de la proximité géographique, mais aussi l’existence d’une communauté libanaise en Roumanie — 10.000 personnes —, une coopération qu’il y a nécessité d’encadrer juridiquement».
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