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Actualités - CHRONOLOGIE

Les rebelles aux portes de la capitale zaïroise à la veille du sommet Le sort de Kinshasa suspendu à la rencontre Mobutu-Kabila

La rébellion zaïroise a accentué sa pression militaire sur Kinshasa soumise à un couvre-feu hier soir, à la veille du second face-à-face Kabila-Mobutu prévu pour aujourd’hui.
Selon les autorités d’Afrique du Sud, qui multiplient les efforts pour la tenue du sommet «de la dernière chance», le président Mobutu sese Seko et le chef de la rébellion Laurent-Désiré Kabila se sont à nouveau engagés hier à se rencontrer aujourd’hui à Pointe-Noire (Congo) — dix jours après leur premier sommet sur un bateau sud-africain.
Hier en début d’après-midi, la radio des rebelles annonçait de Lubumbashi (sud-est) que ses troupes seraient dans «deux heures» dans la capitale, où les autorités gouvernementales ont aussitôt décrété un couvre-feu. Celui-ci implique un «renforcement des patrouilles militaires» et la «mise sous contrôle des sites stratégiques». En soirée les rebelles ont même annoncé que les «premiers éléments» de leurs forces avaient pénétré, dans la ville. Ceci n’a toutetois été confirmé par aucune partie neutre.
Des sources sûres à Lubumbashi ont assuré que des troupes rebelles se trouvaient à une cinquantaine de km de la capitale hier matin après avoir remporté leur plus dure bataille en sept mois de guerre, à Kenge (200 km à l’est de Kinshasa à vol d’oiseau) puis avoir traversé la rivière Kwango, située à une cinquantaine de km plus à l’ouest.
«La marche sur Kinshasa est inéluctable», lançait lundi dernier un haut responsable militaire rebelle en déplacement à Bruxelles, tandis que le «ministre» des Affaires étrangères de l’Alliance, Bizima Karaha, appelait la veille les étrangers à quitter la capitale, affirmant que les forces gouvernementales comptaient les tuer.
Soumis à une forte pression internationale, notamment des Etats-Unis, M. Kabila avait pourtant déclaré dimanche qu’il renonçait pour le moment à prendre Kinshasa par les armes, dans l’attente d’une nouvelle rencontre avec le président Mobutu.
Ces propos rassurants du chef rebelle — de même que la déclaration lundi du ministre zaïrois de l’Information, Kin-Kiey Mulumba, annonçant que les Forces armées zaïroises s’employaient «à maintenir la ligne de front et à la repousser» — n’ont apparemment pas réussi à convaincre les Kinois.
Les appels répétés de Washington, Paris et Bruxelles, ainsi que celui de Londres mardi, invitant leurs ressortissants à quitter le zaïre, ne sont pas de nature à apaiser les craintes des cinq millions d’habitants de la capitale, dont le sort paraît désormais suspendu à la rencontre Mobutu-Kabila.
Hier à Johannesburg, les négociateurs sud-africains multipliaient les efforts pour organiser cette rencontre.
Selon le vice-président sud-africain Thabo Mbeki, les questions à résoudre portent sur les modalités de transfert du pouvoir à une autorité de transition, le calendrier de ce transfert, la composition de l’autorité de transition et le rôle futur de M. Mobutu.
Le sort de la capitale devrait aussi figurer en bonne place. Certains pays concernés souhaiteraient obtenir des «garanties formelles» de l’Alliance avant de déclarer Kinshasa «ville ouverte», selon une source diplomatique.
De plus si, pour l’instant, les pays voisins ont refusé d’intervenir pour soutenir le président Mobutu, «un certain nombre» d’entre eux ont fait savoir qu’ils n’accepteraient pas que Kinshasa tombe par la force, selon une source proche des médiateurs en Afrique du Sud.
«Nous espérons qu’il sera possible de parvenir à un accord parce qu’à défaut (...), cela conduirait à ne laisser sur la table qu’une seule carte, celle d’une solution militaire», a analysé lundi M. Mbeki.
L’ambassadeur des Etats-Unis à Kinshasa, Daniel Simpson, s’est montré «confiant» hier sur «un atterrissage en douceur», parce que, a-t-il dit après un entretien avec le premier ministre Likulia Bolongo, «j’ai discuté cette question avec les deux côtés».
A Paris, le ministère des Affaires étrangères a jugé que «toutes les conditions semblent réunies pour permettre un dénouement pacifique et politique de la crise zaïroise».
Parmi ces conditions, le porte-parole du ministère a cité l’élection samedi de Mgr Laurent Monsengwo à la présidence du Parlement de transition zaïrois.
Cependant le prélat, rentré lundi à Kinshasa, conditionnait toujours hier son acception à des «garanties nationales et internationales». La désignation de Mgr Monsengwo — qui, selon l’actuelle constitution succéderait au chef de l’Etat en cas de vacance — pourrait être également évoquée à Pointe-Noire mercredi.
La rébellion zaïroise a accentué sa pression militaire sur Kinshasa soumise à un couvre-feu hier soir, à la veille du second face-à-face Kabila-Mobutu prévu pour aujourd’hui.Selon les autorités d’Afrique du Sud, qui multiplient les efforts pour la tenue du sommet «de la dernière chance», le président Mobutu sese Seko et le chef de la rébellion Laurent-Désiré Kabila...