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Actualités - CHRONOLOGIE

Barak arrache à Pérès le contrôle du parti travailliste (photos)

TEL-AVIV, 13 Mai (AFP). — Le «combattant» Ehud Barak a remporté hier une nouvelle manche dans sa lutte pour la prise de contrôle de l’opposition travailliste en Israël en écartant l’ancien premier ministre Shimon Pérès de son chemin.
M. Barak, 54 ans, qui a connu un parcours exceptionnellement rapide depuis son entrée en politique en 1995, est désormais pratiquement assuré de succéder à M. Pérès à la tête du plus grand parti d’Israël lors des «primaires» travaillistes prévues le 3 juin prochain.
M. Barak a réussi à faire rejeter par la convention de 3.000 militants du parti, réunis à Tel-Aviv, une proposition de M. Pérès de conserver un rôle dirigeant au sein des Travaillistes en créant dès maintenant, sur mesure pour lui, un poste de «président» du parti.
Le militaire le plus décoré de l’armée israélienne devait gagner cette bataille pour préparer la «guerre» des prochaines élections générales, en principe en l’an 2000, où il espère remplacer le chef de la droite Benjamin Netanyahu au poste de premier ministre.
Le très charismatique Ehud Barak ne doute pas de sa capacité à gagner. «Je suis capable d’assumer n’importe quelle fonction car je suis associé depuis plus de douze ans aux questions nationales les plus sensibles», a-t-il dit de lui-même avec un évident orgueil.
«Il est jeune, s’exprime bien, mais surtout, il ressemble à Yitzhak Rabin (le premier ministre assassiné en novembre 1995)», explique le politologue Ephraïm Inbar de l’université de Tel-Aviv. «Comme lui, il est un homme du centre et un homme d’armée. Et seul Rabin a réussi à mener son parti à la victoire, en 1992», rappelle M. Inbar.

Ambiguïté

M. Barak, qui représente l’aile droite travailliste après 35 ans de carrière militaire — il fut chef d’état-major de 1990 à 1995 — est critiqué pour son ambiguïté dans le processus de paix.
Ministre de l’Intérieur de M. Rabin, en septembre 1995, il s’était abstenu lors du vote au sein du gouvernement sur l’accord conclu avec l’OLP pour étendre l’autonomie palestinienne en Cisjordanie. Il estimait que l’accord ne permettait pas une «protection convenable» des 120.000 colons juifs de Cisjordanie et de Gaza.
M. Barak ne se dit pas hostile à la création d’un Etat palestinien, mais il laisse entendre qu’il y a d’«autres options». Selon lui, dans le cadre du statut définitif des territoires, Israël doit garder le contrôle de la vallée du Jourdain et du secteur des colonies juives de Gush Etzion, au sud de Jérusalem.
Concernant les négociations avec la Syrie, M. Barak reprend à son compte la formule de Yitzhak Rabin selon laquelle «l’ampleur du retrait du plateau du Golan (conquis en 1967 et annexé en 1981) dépendra de l’ampleur de la paix».
Raide, ventre en avant, demi-sourire de «celui qui sait», même sans uniforme, Ehud Barak ressemble toujours à un général. «Son passé de militaire exemplaire fait peur à la droite», affirme M. Inbar. Il se verrait volontiers remplacer M. Netanyahu, dont il fut le chef lorsqu’il dirigeait le «commando de l’état-major», une unité d’élite, dans les années 70.
Ehud Barak cultive aussi son côté d’homme instruit. Diplômé de gestion et de mathématiques, il joue du piano, cite pêle-mêle Marcel Proust et le Talmud, et affirme parcourir tous les jours la presse internationale. «Il est trop parfait, qu’est-ce qui ne va pas?», avait dit à son sujet le général borgne Moshé Dayan.
Son point vulnérable, c’est «l’affaire de Tzéelim», révélée en 1995 par le quotidien Yédiot Aharonot. Le général Barak, alors chef d’état-major, fut accusé d’avoir abandonné sur le terrain des soldats blessés dans un accident survenu en 1992, lors d’un exercice qui avait fait cinq tués.
«Le Likoud va s’en servir comme fer de lance contre lui», explique M. Inbar. En fin stratège, M. Barak a tenté de prendre les devants et a demandé au contrôleur de l’Etat de reprendre l’enquête sur cette affaire afin de le blanchir.
TEL-AVIV, 13 Mai (AFP). — Le «combattant» Ehud Barak a remporté hier une nouvelle manche dans sa lutte pour la prise de contrôle de l’opposition travailliste en Israël en écartant l’ancien premier ministre Shimon Pérès de son chemin.M. Barak, 54 ans, qui a connu un parcours exceptionnellement rapide depuis son entrée en politique en 1995, est désormais pratiquement...