Boueiz à Bucarest : des entretiens à double volet politique et économique

M. Farès Boueiz, ministre des Affaires étrangères, entame aujourd’hui sa visite officielle en Roumanie à l’invitation de son homologue roumain, M. Adrian Severin. A l’ordre du jour des entretiens entre le chef de la diplomatie et les responsables roumains, le processus de paix au Proche-Orient, les rapports entre Bucarest et l’Otan, ainsi que les relations bilatérales entre le Liban et la Roumanie.
Entre 1994 et 1996, les deux pays ont signé neuf accords de coopération dans les domaines de l’économie, de la finance, du commerce, de la santé, du tourisme et de la culture. La plupart de ces accords ont déjà été mis en application.
M. Boueiz, qui se trouvait depuis lundi à Constantza, doit prendre ce matin l’avion pour Bucarest. Après son arrivée, il se rendra immédiatement au palais présidentiel où il sera reçu par le chef de l’Etat, M. Emil Constantinescu à qui il transmettra un message verbal du président Elias Hraoui.
Demain jeudi, le chef de la diplomatie sera reçu par le président du Sénat, M. Petre Roman, avant de visiter le Parlement où il s’entretiendra avec son président, M. Ion Diaconescu. Jeudi soir, il aura une rencontre avec les ambassadeurs arabes accrédités à Bucarest pour les informer des derniers développements au Liban et au niveau du processus de paix régional.
Selon des sources diplomatiques, M. Boueiz devrait évoquer avec son homologue roumain le blocage du processus de paix «en raison de l’attitude de M. Benjamin Netanyahu depuis son élection au poste de premier ministre». M. Boueiz exposera à M. Severin «les agressions quotidiennes perpétrées par Israël contre le Liban-Sud». Il sera aussi question naturellement des résultats de la visite effectuée par Jean-Paul II au Liban les 10 et 11 mai.
De son côté, M. Severin informera son hôte des efforts déployés par la Roumanie pour rejoindre l’Otan. A ce sujet, les dirigeants roumains estiment à 50% leurs chances de pouvoir intégrer l’Organisation nord-atlantique. L’adhésion de la Roumanie, mais aussi de la Pologne, de la Hongrie et de la République tchèque à l’Otan devrait être tranchée en juillet, selon les mêmes sources.
Les deux ministres des Affaires étrangères feront ensuite le point des relations bilatérales qui se sont considérablement renforcées après la signature des accords dans les domaines suivants: l’échange de la main-d’œuvre, les transports terrestres internationaux, les transports maritimes, la protection des investissements, l’annulation de la double imposition, la coopération commerciale et économique, la coopération culturelle et la coordination sur le plan de la santé.
Un projet d’accord de coopération agricole est prêt à être signé lors de la visite que doit effectuer prochainement à Bucarest le ministre de l’Agriculture, M. Chaouki Fakhoury.
Il y a environ 1200 sociétés libanaises (dont 200 réellement actives) inscrites en Roumanie et le nombre des Libanais installés d’une façon permanente dans ce pays s’élève à 1100. D’un autre côté, 200 techniciens roumains travaillent d’une manière régulière au Liban dans des projets liés au processus de reconstruction.