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Actualités - REPORTAGE

L'accueil au Liban comparable à l'accueil en Pologne confie à l'Orient Le Jour un membre de la délégation pontificale (photos)

L’accueil réservé à Jean-Paul II au Liban est comparable à celui auquel il eut droit naguère en Pologne et au Mexique. Toute proportion gardée, évidemment. Recueilli à Bkerké, ce commentaire est celui d’un membre de la délégation pontificale. Ayant souvent accompagné le pape dans ses nombreux voyages, celui-ci n’en revient pas: «Après la rencontre avec les jeunes à la basilique de Harissa, nous ne nous attendions pas à une telle affluence à la messe célébrée à Beyrouth», dit-il.
Heureux ceux qui se trouvaient hier à Bkerké. Loin des bains de foule du samedi et de la matinée, le Saint-Père y était (relativement) accessible, serein. On le sentait détendu à son arrivée au patriarcat. Certes fatigué, même épuisé. Mais à la «papamobile» qui doit le transporter de l’enceinte-héliport du patriarcat au perron, le Saint-Père préfère tout de même la marche. Accompagné des cardinaux Sodano et Sfeir, il bénit les journalistes, les employés du patriarcat et leurs familles qui se pressant autour de lui. Il a même un geste pour les photographes et cameraman installés dans les vergers environnants.
Un groupe de jeunes séminaristes entonne alors le chant d’accueil composé à l’occasion de la venue du pape au Liban, au milieu des applaudissements et des «viva el Papa». Jean-Paul II s’octroie une demi-heure de repos dans la chambre qui donne sur la baie de Jounieh, du cardinal défunt Boutros Khoreiche. Entre-temps, on assiste à un ballet de soutanes noires et de ceintures pourpres: les cardinaux vont et viennent dans la cour intérieure du patriarcat. Ils sont visiblement détendus et le cardinal Gatti a l’air particulièrement avenant. Nous lui demandons: «Que pensez-vous?». «Je ne pense rien», interrompt-il, un grand sourire aux lèvres.
A 13h20, nouveau défilé de prélats, cette fois-ci locaux. En tête, se trouve le patriarche grec-orthodoxe, Mgr Ignace IV Hazim. Il était dit que la visite du pape se placerait aussi sous le signe de l’œcuménisme. 20 minutes plus tard, le Saint-Père se dirige vers la nouvelle salle à manger de Bkerké baptisée: «Pape Jean-Paul II». 59 patriarches, évêques, prêtres catholiques et orthodoxes participent au déjeuner. A la demande personnelle du Saint-Père, la cuisine est libanaise (tabboulé, feuilles de vigne, mouton farci...).
Prenant la parole à cette occasion, le patriarche Sfeir affirme que «nous vivons parfaitement notre œcuménisme, tous les jours et à tous les niveaux». Il réfute les allégations selon lesquelles «la multiplicité des communautés religieuses est source de conflits permanents et nécessite donc une tutelle pour les apaiser».
Le pape déclare à son tour: «Nous appliquerons le synode et nous poursuivrons le chemin ensemble dans une action œcuménique qui nous rapprochera de nos frères orthodoxes».

Aparté avec un
membre de la
délégation

Nous profitons de cette pause pour faire la conversation avec nos confrères journalistes de la délégation pontificale. L’un d’entre eux ne cache pas sa stupéfaction à l’égard de la mobilisation extraordinaire du peuple.
D’autre part, l’analyse politique de notre interlocuteur est profonde, lucide, concernant la situation au Liban et dans la région. Selon lui, l’important pour le Vatican est que le Liban ne soit pas «écarté» de la paix. Dans ce cadre, ce n’est pas un hasard si le souverain pontife cite de manière récurrente, et à maintes occasions, le nom de ce pays. Le Liban étant victime de pressions internationales et intérieures, il n’est pas question pour le Saint-Siège de prendre parti. La force du pape provient simplement des valeurs morales qu’il défend.
Mais le temps et le programme pressent. A 14h45, le déjeuner a pris fin et le souverain pontife se dirige vers l’église du patriarcat. La porte principale est fermée devant les journalistes... qui ne s’avouent pas vaincus pour autant. Ils entrent par la porte de derrière à la fureur du chef de la sécurité du pape. Mais le lieu de culte et la présence du Saint-Père lui imposent la retenue. Celui-ci se recueille quelques minutes devant l’autel avant de sortir. Après une photo-souvenir devant la statue de la Vierge, dans la cour intérieure, c’est le départ à 15h vers la nonciature apostolique où une réunion avec les chefs spirituels des communautés chrétiennes non catholiques est prévue.
Avant de quitter Bkerké, nous croisons l’évêque grec-catholique, Mgr Habib Bacha. Dans l’extase du moment pontifical, le prélat est visiblement heureux... comme un pape...

José JAMHOURI
L’accueil réservé à Jean-Paul II au Liban est comparable à celui auquel il eut droit naguère en Pologne et au Mexique. Toute proportion gardée, évidemment. Recueilli à Bkerké, ce commentaire est celui d’un membre de la délégation pontificale. Ayant souvent accompagné le pape dans ses nombreux voyages, celui-ci n’en revient pas: «Après la rencontre avec les jeunes à...