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Actualités - REPORTAGE

Des centaines de milliers de libanais ovationnent le pape sur le littoral du Kesrouan et du Metn Nouveau bain de foule pour Jean-Paul II, entre Jounieh et le port (photos)

Samedi, pour la première journée de sa visite au Liban, une véritable marée humaine avait réservé un accueil délirant au pape Jean-Paul II sur la route de Baabda ainsi qu’à Harissa. Hier, avant la messe solennelle célébrée dans le secteur du port de Beyrouth, le souverain pontife a eu droit à un bain de foule non moins impressionnant. A tel point qu’un membre de la délégation accompagnant le Saint-Père devait souligner dans l’après-midi qu’hormis la Pologne et le Mexique, aucun pays n’a réservé un tel accueil populaire à Jean-Paul II.
Tout au long du littoral des régions Est, entre Jounieh et la Quarantaine, des centaines de milliers de personnes (500.000 selon le Centre catholique d’Information) ont acclamé le Saint-Père sur un parcours d’une vingtaine de kilomètres. Dès l’aube, des milliers de jeunes, revêtus de T-Shirt blancs ornés du portrait du pape, avaient commencé à se rassembler aux principaux carrefours du littoral du Kesrouan et du Metn. Parallèlement, une activité fébrile régnait dans les quartiers situés proches de l’autoroute. De très nombreuses familles (enfants en tête) se dirigeaient d’un pas alerte vers le parcours que devait emprunter le pape.
C’est vers 8 heures 30, soit avec une demi-heure de retard, que Jean-Paul II arrive au stade municipal Fouad Chéhab de Jounieh, à bord d’une voiture relevant de la présidence de la République. Il prend place aussitôt dans la «papamobile» stationnée dans le stade. A ses côtés, le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir.
Dès que le véhicule du pape, escorté par des jeeps de l’armée libanaise, s’engage sur l’autoroute de Jounieh, la foule massée dans le secteur force, sans crier gare, le dispositif de sécurité pour se rapprocher du convoi et bénéficier de la bénédiction du souverain pontife. Visiblement émus, de jeunes garçons revêtus d’une aube blanche agitent des drapeaux aux couleurs du Vatican pour saluer le Saint-Père. Plus loin, une fanfare scoute joue des cantiques et des marches populaires.
Alors que la voiture du pape se fraie difficilement un chemin à travers une foule en liesse, des milliers de drapeaux jaunes et blancs (couleurs du Vatican) sont agités avec enthousiasme. De nombreux jeunes brandissent, en outre, des portraits de Jean-Paul II et du patriarche maronite. Des portaits du général Michel Aoun se dégagent, en outre, de certains rassemblements.
Aux cris de «Vive le pape», «Vive Jean-Paul II», des groupes d’hommes, de femmes et d’enfants lancent des poignées de riz et des pétales de fleurs sur la voiture du pape. La foule, euphorique, parvient mal à contenir son émotion et crie son enthousiasme.

Démonstration de
force des FL

Au niveau de l’église Notre-Dame de la Délivrance de Zouk Mikhaël — qui avait été la cible du tristement célèbre attentat meurtrier de 1994 — les partisans des Forces libanaises se livrent à une véritable démonstration de force. Par milliers, ils sont déployés le long de l’autoroute, entre le rond-point de Zouk et le restaurant «Massis». Ils agitent d’une manière cadencée et enthousiaste de nombreux drapeaux FL et de grands portraits de M. Samir Geagea.
Les soldats de l’armée libanaise assistent au spectacle sans réagir. Les partisans de M. Geagea brandissent, en outre, plusieurs banderoles demandant «la libération des prisonniers politiques» et l’arrêt «des arrestations arbitraires». Ce «déploiement» FL est perceptible en différents points du parcours. Il en est de même des partisans du général Aoun qui brandissent, de leur côté, de nombreux portraits de l’ancien chef du Cabinet militaire.
Au fur et à mesure que la voiture du pape avance, elle est recouverte de pétales de fleurs lancées par la foule en liesse. Partout, des drapeaux aux couleurs du Vatican ainsi que des portraits du pape et du patriarche maronite sont agités pour saluer le Saint-Père. De très nombreux jeunes brandissent, d’autre part, de grandes croix artisanales en bois. Peu avant la route menant à Adonis, un grand panneau électrique affiche des portraits (animés) du pape ainsi que plusieurs inscriptions à la gloire de Jean-Paul II, dont notamment: «Nous vous aimons en tant que Karol et en tant que Jean-Paul II»; «Notre Dame de Fatima protège le pape et le Liban».
A Antélias, les habitants lâchent dans le ciel des pigeons blancs et des ballons aux couleurs du Vatican, au passage de la voiture papale. Plus loin, au niveau de Jall el-Dib, des portraits du général Aoun sont brandis par plusieurs groupes de jeunes.
Tout le long du littoral du Metn, le parcours est hérissé d’arcs de triomphes fleuris. A Dora et à Nahr el-Mot, c’est à nouveau une foule en délire qui accueille le pape en criant son enthousiasme et en agitant des milliers de drapeaux blancs et jaunes. Là aussi, les portraits du pape et du patriarche maronite ne se comptent pas. Ces manifestations de joie et d’enthousiasme se répéteront le long de la route bordant Bourj-Hammoud ainsi qu’à la Quarantaine. La «papamobile» termine son parcours (dans le secteur du port) le capot et le toit couverts de pétales de fleurs et de grains de riz.
De Jounieh à Gemmayzé, des centaines de milliers de personnes n’ont pu contenir leur émotion à la vue de Jean-Paul II. Mais dans le périmètre où la messe solennelle doit être célébrée, une autre marée humaine attend le souverain pontife. En moins de vingt-quatre heures, et dans toute l’Histoire du Liban, aucune personnalité locale ou étrangère n’aura réussi, comme Jean-Paul II, à mobiliser autant de Libanais.

Michel TOUMA
Samedi, pour la première journée de sa visite au Liban, une véritable marée humaine avait réservé un accueil délirant au pape Jean-Paul II sur la route de Baabda ainsi qu’à Harissa. Hier, avant la messe solennelle célébrée dans le secteur du port de Beyrouth, le souverain pontife a eu droit à un bain de foule non moins impressionnant. A tel point qu’un membre de la...