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Actualités - DISCOURS

Sfeir : l'exhortation servira de guide sur la voie d'une vraie paix civile Le patriarche maronite souligne la nécessité pour le Liban de recouvrer sa pleine autodétermination et toutes ses prérogatives (photo)

Dans l’allocution de bienvenue qu’il a prononcée au début de la messe, le patriarche Sfeir a notamment souligné que l’Exhortation apostolique servira de guide sur le chemin d’une véritable paix civile. Il a également mentionné la nécessité pour le Liban de recouvrer sa «pleine autodétermination et toutes ses prérogatives».
Voici le texte de cette allocution:
«Très Saint-Père,
«Enfin, Vous voilà, très Saint-Père, au Liban, ce pays que Vous avez tant aimé et qui a pour Votre auguste personne une profonde vénération et une grande admiration. Vous avez souhaité, Votre Sainteté, visiter notre pays, depuis des années. Ce souhait n’avait d’égal que celui des Libanais, toutes tendances confondues. Leur désir de Vous voir fouler le sol de leur pays est comblé en ce jour. Votre visite est comparable à celle que le Seigneur avait faite, il y a bientôt deux mille ans, à l’une de nos vieilles villes, Saïda, où il a guéri la fille d’une païenne qui a montré qu’elle avait en Lui une fois plus solide, parce que plus simple, que celle de quelques-uns de ses plus proches.
«Cette visite, tant attendue, sert de baume pour nos blessures. Bien plus, nous osons dire qu’avant qu’elle n’ait eu lieu, son effet bénéfique s’est fait déjà sentir, à travers le synode pastoral que vous aviez annoncé pour le Liban, il y a bientôt six ans. Elle nous offre aussi l’occasion d’exprimer à Votre Sainteté nos plus vifs remerciements pour tout ce que vous avez fait pour nous, tout au long des années sombres de l’épreuve.
«Dire que Votre Sainteté a accompagné les péripéties de la tragédie libanaise de bien près, avec un cœur serré, est une évidence. Personne ne peut oublier que vous avez dépêché, à plusieurs reprises, l’un ou l’autre de vos proches collaborateurs, auprès de nous, pour nous témoigner de votre sollicitude paternelle, lorsque notre pays était la proie du feu et des flammes. Vous n’avez jamais manqué une occasion sans attirer l’attention des grands de ce monde sur les injustices qui se commettaient sous notre ciel. Vous avez alerté, plus d’une fois, les agences d’aide humanitaire pour voler à notre secours. Vous avez même sensibilisé toute l’Eglise au problème libanais en adressant une lettre pastorale à tout l’épiscopat catholique, lui demandant de prier et de faire prier pour que la paix revienne au Liban. Votre cœur de père vous a dicté même de vous rendre présent, à travers un émissaire permanent, dans l’un de nos villages de montagne les plus exposés, Jezzine, sur lequel vous avez étendu votre manteau protecteur. Même de nos jours, la situation du Liban-Sud, qui nous donne de graves soucis et où, presque chaque jour, tombent des victimes et coule du sang, continue à préoccuper Votre Sainteté.


Une bénédiction


«A court de moyens, vous avez fini par invoquer le Saint-Esprit qui vous a inspiré l’idée d’un synode pastoral pour le Liban. Ce synode a été et continue d’être une bénédiction. Il a été une occasion pour les chrétiens de ce pays de prier ensemble, de réfléchir, de se rapprocher les uns des autres, de se pardonner et de se réconcilier. Et ce n’est pas peu, après s’être entre-déchirés sans pitié. J’ose dire aussi qu’il a eu un effet positif sur le plan national, puisqu’il a permis aux Libanais, de tout bord, dans une de ses parties consacrée à la vie nationale, de discuter ensemble certains aspects de cette vie en commun. Pour tout cela, nous disons à Votre Sainteté toute notre gratitude.
«Quant à l’Exhortation apostolique que vous venez de signer sous le regard maternel de Notre-Dame du Liban et que vous allez nous livrer en ce jour, à jamais mémorable, elle sera un objet de prière et de méditation. Ses directives nous serviront de guide sur le chemin d’une véritable paix civile à laquelle nous aspirons, une paix faite de justice, d’égalité devant la loi, de respect des droits de l’homme, dans un climat de liberté qui a attiré tant de communautés, de diverses convictions religieuses, venues, tout au long des siècles, s’installer sur cette terre réputée pour son hospitalité et sa tolérance.
«Votre présence parmi nous, très Saint-Père, est un acte de foi de votre part dans notre patrie. C’est ainsi que nous voudrions la percevoir. Elle est aussi un encouragement au retour, dans son sein maternel, de près d’un demi-million de Libanais qui sont partis et qui hésitent à rentrer, et à autant de déplacés de regagner leurs foyers dans la montagne, aussitôt que les moyens de retour leur seront assurés. Elle est un stimulant, pour nous tous, d’avoir confiance en la Providence, en notre riche patrimoine, en nous-même, les uns dans les autres, en vue de mener ensemble, dans un élan de véritable solidarité, l’œuvre de reconstruction. Elle est surtout un signe d’espoir que le Liban sera ce qu’il a toujours été: un pays jouissant de sa pleine autodétermination et de toutes ses prérogatives qui sont, en premier lieu, l’indépendance, la souveraineté et le pouvoir de libre décision.
«Avec la protection de Notre-Dame du Liban, vénérée par tous les Libanais, et avec la bénédiction de Votre Sainteté, nous entendons poursuivre notre chemin dans un Liban convivial et rajeuni, malgré les six mille ans d’histoire qu’il porte sur ses épaules. Pour terminer, je voudrais faire mien, en l’adaptant à notre pays que vous chérissez comme le vôtre, le salut que vous avait adressé le cardinal Wyszynski, d’heureuse mémoire, lors de la première visite que vous aviez effectuée dans votre pays natal, la Pologne, à la suite de votre accès à la Chaire de Pierre. Comme lui, je suis heureux de vous dire: Très Saint-Père, vous avez entre vos mains nos cœurs pleins d’allégresse, et la noble âme du Liban à jamais fidèle».
Dans l’allocution de bienvenue qu’il a prononcée au début de la messe, le patriarche Sfeir a notamment souligné que l’Exhortation apostolique servira de guide sur le chemin d’une véritable paix civile. Il a également mentionné la nécessité pour le Liban de recouvrer sa «pleine autodétermination et toutes ses prérogatives».Voici le texte de cette allocution:«Très...