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Actualités - ANALYSE

Pas de solution politique en principe sans une nouvelle loi électorale...

Mettant tout le monde, mais aussi toutes les vraies-fausses solutions, dans un même panier, ce vétéran blanchi sous le harnais relève que «jamais et nulle part une crise politique de fond ne peut être résolue sans un retour au peuple, source des pouvoirs et arbitre souverain de ses propres destinées. Il n’y a donc de règlement possible, au Liban comme en tout autre pays qui se pique de démocratie, qu’à travers des élections qui soient régulières et libres…»
Pour ce modéré, tout le reste est futile. «Il ne sert à rien d’attendre des miracles de la visite pontificale, ou de miser sur les changements qu’une paix régionale éventuelle enclencherait. Il est également vain, si l’on a en vue autre chose que son intérêt particulier, de chercher à négocier un bazar aux termes duquel, moyennant une sorte de serment d’allégeance aux décideurs, on obtiendrait des amnisties et l’accès à des postes de pouvoir» dit-il insidieusement...

Une loi électorale
moderne

Se plaçant au niveau des intentions, ce sceptique se demande si «les autorités libanaises vont jamais se souvenir que Taëf leur commande d’élaborer une loi électorale moderne assurant la juste représentation de toutes les composantes du pays politique. Il faudrait commencer à plancher sérieusement sur les critères de base à retenir pour une telle loi, étudier par exemple si on peut dès la prochaine échéance recourir à la formule de la circonscription unique couvrant tout le Liban ou se contenter des mohafazats, voire des cazas».

«Il faudrait ensuite, enchaîne-t-il, procéder à la distribution d’une carte électorale individuelle magnétique impossible à falsifier pour que tout électeur puisse voter là où il le souhaite, et que les Libanais de l’étranger, tout comme les déplacés de l’intérieur, ne soient plus privés de ce droit démocratique aussi élémentaire que fondamental».

Travail de
vérification pour
le Conseil
constitutionnel

«Parallèlement, souligne cette personnalité, il est évident que la principale garantie de bon contrôle de la régularité du scrutin réside dans le travail de vérification ultérieure dévolu au Conseil constitutionnel. A partir du moment où il devient notoire que ce Conseil fonctionne efficacement, sa seule présence aurait un effet dissuasif au niveau de la triche et en limiterait les dégâts. Il est donc tout à fait nécessaire que cette instance reste à l’abri des pressions, des intimidations, des menaces ou des tentatives de corruption».

Un vœu pieux qui semble utopique quand on constate que le président Wajdi Mallat se trouve attaqué — même en justice! — pour avoir osé protester, en démissionnant, contre les manigances de toutes sortes au sujet des invalidations… D’ailleurs la même source citée invite «les membres du Conseil eux-mêmes à se montrer parfaitement imperméables désormais au chant des sirènes qui leur promettent monts et merveilles, comme aux rugissements de ceux qui tentent de les intimider pour les obliger à rendre des verdicts exactement conformes aux intérêts du pouvoir…»

Désarroi chronique
du camp de l’Est

Se penchant sur le désarroi chronique du camp de l’Est, cet ancien souligne qu’«exclus par les élections uniques de 92, que bien d’autres citoyens ont boycotté le taux de participation n’atteignant même pas les 15%, ces Libanais ne peuvent rejoindre d’eux-mêmes une République qui les rejette (et qui trahit non seulement tous les principes nationaux mais aussi le compromis de Taëf) que par de nouvelles élections qui seraient justes… Et à travers lesquelles il n’y aurait plus une fraction sous-représentée face à une autre sur-représentée. C’est seulement alors qu’on pourra parler d’entente nationale, de coexistence, de participation, pour considérer que l’on a enfin vraiment tourné la sinistre page de la guerre. Et de la crise, aussi bien socio-économique que politique», conclut-il.


E.K.
Mettant tout le monde, mais aussi toutes les vraies-fausses solutions, dans un même panier, ce vétéran blanchi sous le harnais relève que «jamais et nulle part une crise politique de fond ne peut être résolue sans un retour au peuple, source des pouvoirs et arbitre souverain de ses propres destinées. Il n’y a donc de règlement possible, au Liban comme en tout autre pays qui...