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Actualités - ANALYSE

Sud : un calvaire, une attente interminables...

Toujours la même question lancinante: jusqu’à quand, jusqu’à quel point, le Liban, en pleine crise à plus d’un niveau, peut-il tenir, peut-il résister, alors que l’horizon régional semble totalement bouché par Netanyahu?
Ce dernier a réussi jusqu’à présent à neutraliser l’arbitre américain qui, dès lors, ne fait rien pour imposer au boute-feu israélien les principes de Madrid. De ce fait, la reprise des négociations syro-israéliennes paraît durablement bloquée, Netanyahu posant dans ce cadre des conditions de pur torpillage, comme le refus de ratifier les engagements pris par ses prédécesseurs en ce qui concerne la restitution du Golan. Il prétend en effet, comme on sait, que l’on doit tout effacer et recommencer à zéro. Et du côté palestinien, il apporte une nouvelle interprétation, tout à fait restrictive, des accords d’Oslo, en se refusant à cesser les implantations de colonies juives dans les territoires arabes.
Usant d’on ne sait quel argument, le premier ministre israélien a donc réussi à persuader l’Administration Clinton de le laisser faire sans intervenir, sauf quand le terrain chauffe trop, pour calmer un peu le jeu... Le profil bas adopté par les Américains est illustré par le fait que Madeleine Albright, secrétaire d’Etat depuis maintenant près de cinq mois, a trouvé jusque-là le temps de visiter la planète entière à l’exception du Moyen-Orient, région pourtant capitale sur le plan diplomatique et où son prédécesseur Warren Christopher avait effectué en quatre ans non moins de vingt-quatre navettes, soit en moyenne un voyage tous les deux mois... Seul Dennis Ross, toujours aussi pessimiste et sceptique du reste, se pointe de temps à autre au Proche-Orient «pour des missions de routine, dit-on à Beyrouth, et parce que son titre même de coordinateur du dossier l’y oblige...» Et de préciser que «lorsque les Arabes ont la curiosité de demander à M. Ross ce qu’il apporte de neuf dans sa besace, il répond par des propositions quasi loufoques, incongrues, en souriant en coin, l’air de dire: «Je sais parfaitement que tout ceci est irrecevable mais je ne peux décemment pas reconnaître que, pour le moment, les Etats-Unis ne font que de la figuration....». C’est se déprécier car, en réalité, par sa présence, M. Ross apporte à la politique débridée du Likoud l’étonnante caution des USA».
Et d’ajouter qu’on «ne peut progresser du côté palestinien tant que Netanyahu s’accroche au projet d’Abou Ghanim qui vise à disputer aux Palestiniens le contrôle de la partie est de Jérusalem pour briser leur rêve d’en faire la capitale de leur futur Etat, en confortant par contre le plan identique d’Israël. On ne peut trop accorder d’importance, poursuit cette source, aux récents entretiens entre Arafat et Ezer Weizman qui en Israël n’a qu’un rôle honorifique; et de plus, ces échanges ont porté sur la nécessité de renforcer la coordination sécuritaire entre les deux parties, un thème essentiellement «israélien»... Du côté du volet syrien, c’est également l’impasse puisque Netanyahu ne veut pas restituer le Golan. Le dossier est donc gelé en pratique et si les Américains font un effort, c’est plutôt du côté palestinien, bien qu’on ne voit pas encore d’éclaircie sur ce front-là non plus. Dans ces conditions globales, la crispation frappe durement le Liban-Sud où différents protagonistes sont toujours tentés de marquer des points déterminés, en faisant monter la tension sur le terrain. Pour le moment les Américains parviennent grosso modo à prévenir l’escalade. Mais si la prochaine navette de Ross devait déboucher sur un fiasco et si cela devait se compliquer encore ailleurs, par exemple par l’arrêt des réunions entre militaires palestiniens et israéliens, il y aurait risque d’embrasement dans cette région si sensible qui sert trop souvent de soupape de dégagement et de lice de manœuvre aux différentes parties en jeu. Encore une fois aux dépens d’un Liban qu’un nouveau cycle de violences élargies provoquant l’exode des Sudistes comme en 93 ou en 96 mettrait dans les pires difficultés, notamment sur le plan socio-économique....».

E.K.
Toujours la même question lancinante: jusqu’à quand, jusqu’à quel point, le Liban, en pleine crise à plus d’un niveau, peut-il tenir, peut-il résister, alors que l’horizon régional semble totalement bouché par Netanyahu?Ce dernier a réussi jusqu’à présent à neutraliser l’arbitre américain qui, dès lors, ne fait rien pour imposer au boute-feu israélien les...