Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

A la veille de la visite historique de Jean Paul II Le Vatican souligne son attachement au modèle libanais (photo)

Le 10 mai 1997 restera sans doute pour le Liban une des grandes dates gravées dans son histoire. Longtemps attendue, et reportée une première fois en 1994, la visite historique que le pape Jean-Paul II effectuera demain, samedi, au Liban sera, certes, très courte (une trentaine d’heures), mais le programme officiel prévu pour le souverain pontife est particulièrement chargé.
Au début du Conseil des ministres ordinaire qui s’est tenu hier soir au palais de Baabda , le chef de l’Etat Elias Hraoui a mis l’accent sur «la portée historique» de la visite du Saint-Père à Beyrouth. Le président Hraoui a souligné sur ce plan que le pape aura droit à son arrivée à l’aéroport de Khaldé à un accueil «réservé aux chefs d’Etat». Toute la République, pratiquement, sera présente à l’AIB pour accueillir le pape. Le président Hraoui a indiqué hier soir à ce propos que Jean-Paul II sera salué à sa descente d’avion par non moins de 70 personnalités politiques, diplomatiques et religieuses.
Ce branle-bas généralisé perceptible à plus d’un niveau illustre parfaitement l’importance primordiale que revêt pour l’ensemble des Libanais la visite du chef de l’Eglise catholique. Présenté officiellement sous un angle essentiellement pastoral, le séjour du Saint-Père aura nécessairement un certain impact politique sur la situation politique des chrétiens du Liban, non pas dans l’immédiat, mais plutôt à moyen ou à long terme. A brève échéance, la venue du souverain pontife aura pour effet, sans nul doute, de donner un nouvel élan au renouveau religieux chrétien dans le pays, plus particulièrement dans les milieux des jeunes. Et c’est à ce niveau que se situe principalement l’importance de la visite dans la mesure où elle devrait réaffirmer la place et le rôle des chrétiens au Liban, et au Moyen-Orient, en général.
La portée réelle de la visite de Jean-Paul II a été explicitement mise en évidence par Mgr Jean-Louis Tauran, secrétaire du Vatican chargé des relations avec les Etats («ministre des Affaires étrangères»). Dans un article publié par le quotidien du Saint-Siège, «L’Observatore Romano», Mgr Tauran a évoqué sans détours l’importance que le Vatican accorde à la spécificité du Liban.
«Le Liban est le seul pays arabe où tous les citoyens sont considérés égaux», a notamment déclaré Mgr Tauran qui a souligné dans ce cadre que le Vatican a toujours été attaché à défendre l’originalité du modèle institutionnel du Liban. Mgr Tauran a mis l’accent sur l’attachement du Saint-Siège «à la préservation de l’originalité du modèle institutionnel libanais: une démocratie où les membres des diverses communautés chrétiennes et musulmanes ont les mêmes droits et les mêmes devoirs».
«Le Liban est le seul pays arabe où tous les citoyens sont considérés comme des partenaires égaux dans la gestion de l’Etat», a-t-il souligné.
Cela est possible «parce que la liberté de pensée, d’expression et d’association, dans le respect des diverses caractéristiques culturelles, est à la base de la formule libanaise», a-t-il ajouté. Cette «formule libanaise» devrait demeurer «la source d’inspiration du Liban d’aujourd’hui et demain, et pas seulement de ce petit pays», a estimé Mgr Tauran, qui a été à la nonciature apostolique à Beyrouth de 1979 à 1983.
La «sollicitude» du pape et du Saint-Siège à l’égard du Liban «tient à trois raisons», a-t-il poursuivi: «La menace de disparition qui a longtemps pesé sur ce pays, l’originalité de sa vie institutionnelle, et la convivialité féconde des communautés religieuses qui y sont installées».
Evoquant d’une manière implicite le problème des occupations étrangères, Mgr Tauran a déclaré que les papes successifs et leurs collaborateurs «n’ont jamais manqué de défendre l’indépendance et la souveraineté de cet Etat, le respect de ses frontières comme de son système politique, social et administratif».
Le 10 mai 1997 restera sans doute pour le Liban une des grandes dates gravées dans son histoire. Longtemps attendue, et reportée une première fois en 1994, la visite historique que le pape Jean-Paul II effectuera demain, samedi, au Liban sera, certes, très courte (une trentaine d’heures), mais le programme officiel prévu pour le souverain pontife est particulièrement chargé.Au...