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Actualités - CHRONOLOGIE

Parrainage scolaire Une semaine en famille adoptée, pour 60 donateurs belges (photo)

Soixante Belges, qui parrainent des écoliers de chez nous, via la Voix de la Femme libanaise, viennent de passer une semaine à Beyrouth, pour y rencontrer leurs filleuls.

Dix heures du matin. Au sortir de la messe, sur le parvis de l’église des Filles de la Charité (Achrafié), de nombreuses familles palabrent dans une ambiance chaleureuse de retrouvailles: premier contact des parrains-filleuls... La plupart ne se connaissent que par les lettres. Un échange suivi qui a créé des liens affectifs. Gratitude des familles libanaises pour l’humanité des parrains et marraines belges. Attention soutenue de ces derniers pour leurs jeunes protégés.
Les yeux encore trempés de larmes — la messe avait été un moment fort d’émotion — un couple de Belges bavarde avec ses deux filleuls: Maya 16 ans et Joseph 13 ans. Ils sont heureux de les voir et ravis de pouvoir passer quelques jours en leur compagnie. La veille ils ont visité ensemble Mar Charbel, Annaya. Et c’est de concert que les deux familles — belge et libanaise — planifient le programme de la journée.
Barbara, 17 ans, a manqué l’école pour accompagner sa grand-mère la baronne Philippe van Caubergh, qui parraine deux enfants de familles différentes, et qui était déjà venue en 1995. «Il y a un attachement très fort entre moi et les deux familles de mes filleuls», affirme-t-elle. Du côté libanais on renchérit. «C’est une grande dame que nous aimons beaucoup. Nous sommes très heureux de l’avoir parmi nous». Michel van Weddingel, qui travaille dans une société de communication par courrier est pour sa part le parrain de trois enfants. Il prend en charge une partie de la scolarité de deux frères et d’une adolescente. Par le courrier qu’il a rédigé et envoyé un peu partout dans son pays, il a contribué, il y a quelques années, à mobiliser de nombreux Belges pour la scolarisation des petits Libanais. M. Van Weddingel affirme se sentir très impliqué par la situation des familles libanaises qui doivent se saigner aux quatre veines pour assurer la scolarité de leurs enfants. «Alors que chez nous la scolarité ne pose aucun problème, les écoles étant gratuites», dit-il.
Nicole Blondeau, Viviane Schaeken et Irène Harou, trois bénévoles qui consacrent trois jours par semaine pour assurer les contacts avec les parrains, sont là également. C’est leur quatrième voyage à Beyrouth et elles sont tristes de constater que la situation économique des familles dont elles s’occupent ne s’arrange toujours pas. «Au contraire, la crise empire», relèvent-elles.
L’abbé Pierre Laloux, qui a six jeunes protégés, parle avec Lara, 14 ans. «Le parrainage me donne la possibilité d’avoir des enfants de cœur, moi qui suis prêtre et donc voué au célibat». Son attachement pour les enfants, fait de lui un «parrain international». Et pour cause. Il a sept filleuls au Chili. Un en Inde. Un en Roumanie. Un à Manaos (Brésil) et enfin un dernier à Bangkok.

La VFL

Rappelons que l’aventure est née en 1989. Lily Sara, présidente de la «Voix de la Femme libanaise» reçoit un jour, un coup de fil d’une dame en Belgique proposant son aide pour les enfants du Liban. Par son intermédiaire, l’association entre en contact avec un groupe de Belges qui décide de parrainer la scolarité d’écoliers que les parents — crise économique oblige — n’arrivent plus à régler.
Des «fiches scolaires» contenant les principaux renseignements sur la situation de l’enfant avec une photo sont alors envoyées en Belgique. Et une association à but non lucratif est créée à Bruxelles par les Pères jésuites pour récolter les dons (exempts d’impôts) des personnes désireuses de parrainer un enfant. L’argent est ensuite transféré à «La Voix de la Femme libanaise» qui le verse directement à l’école en règlement de la scolarité de l’enfant.
A l’heure actuelle, plus de 1600 familles belges participent à la scolarité de 3037 élèves. A raison de 10.000 FB. par enfant et par an. Soit l’équivalent de 500.000 L.L. «Cela représente environ le quart d’une scolarité annuelle», explique Mme. Lily Albert Sara. Qui souligne que «cette aide s’adresse essentiellement aux «nouveaux pauvres». Des familles de la moyenne bourgeoisie, qui n’arrivent plus à assurer l’avenir de leur progéniture».
Ces parrainages belges: un moyen efficace de «prendre un enfant par la main»...

Z.Z.
Soixante Belges, qui parrainent des écoliers de chez nous, via la Voix de la Femme libanaise, viennent de passer une semaine à Beyrouth, pour y rencontrer leurs filleuls.Dix heures du matin. Au sortir de la messe, sur le parvis de l’église des Filles de la Charité (Achrafié), de nombreuses familles palabrent dans une ambiance chaleureuse de retrouvailles: premier contact des...