Le chekh Akl n'a pas été invité à rencontrer le souverain pontife Réunion d'appui à Ghaith au siège de la communauté druze à Beyrouth (photo)

Le cheikh Akl de la communauté druze a dénoncé hier une nouvelle fois le fait d’avoir été écarté de l’accueil officiel qui doit être réservé samedi au chef de l’Eglise catholique.
Cheikh Bahjat Ghaïth a pris la parole au cours d’une réunion organisée à son initiative en fin de matinée au siège de la communauté druze, rue de Verdun, et à laquelle il avait convié mercredi dernier «tous les hommes de religion et toutes les forces actives de la communauté».
Mercredi dernier, rappelle-t-on, cheikh Ghaïth avait fait état de «pressions politiques exercées par certains pour (nous) écarter de l’accueil officiel qui doit être réservé au pape Jean-Paul II» et avait dénoncé «les tiraillements au sein du pouvoir à propos de cette affaire».
De très nombreuses personnalités druzes — dont le député Fayçal Daoud — ont assisté à la réunion d’hier qui s’est déroulée en présence également d’une délégation druze syrienne.
Prenant la parole à cette occasion, cheikh Ghaïth a rappelé être «le seul représentant de la communauté druze». «Personne ne peut renier ou ignorer ce point comme cela s’est produit au niveau de l’organisation de l’accueil du chef de l’Etat du Vatican et de l’Eglise catholique», a-t-il poursuivi.
«De quel droit écarte-t-on le cheikh Akl de notre communauté d’une telle occasion et selon quelle logique invite-t-on les plus hauts représentants de toutes les communautés religieuses et oublie-t-on notre communauté indépendamment de la personne qui la représente?», s’est encore demandé cheikh Ghaïth qui a affirmé que la position qu’il occupe «est le symbole de la dignité de la communauté, de son existence et de la fierté qu’elle tire de son identité arabe et nationale».
Et de poursuivre: «Ce qui se produit constitue une atteinte à la dignité de la communauté et de chaque druze résident ou émigré. Et comme le sait tout un chacun, les druzes ne peuvent laisser passer une quelconque atteinte à leur dignité et à leurs sentiments nationaux. Ceux qui portent préjudice en ce faisant à notre communauté se font en fait du tort à eux-mêmes et ils tomberont dans le piège qu’ils tentent de nous tendre car ils ne luttent pas contre nous mais contre la justice».

«Nous avons beaucoup patienté et nous avons consenti beaucoup de sacrifices», a encore dit le cheikh Akl qui a souligné: «Nous ne nous agenouillerons que devant notre Créateur et nous ne craignons pas les hommes».

Et de conclure: «En dépit de tout ce qui s’est passé depuis deux ans jusqu’à ce jour, nous continuons de faire preuve de raison et d’appeler à l’unité. Car c’est avec l’amour et le pardon que nous pouvons lutter contre la haine et la rancune».

Daoud: «Une grave
erreur».

Prenant ensuite la parole, M. Daoud a estimé que «les gens du pouvoir ont commis une grave erreur et le fait d’écarter le cheikh Akl de la communauté constitue un coup porté à son unité et une atteinte aux druzes, à la coexistence et aux relations entre les druzes et le Vatican».

Au nom de la délégation syrienne, cheikh Marwan Hindi a estimé que «le veto affiché à la présence du cheikh Akl ressemble à une décision qui aurait été prise par les témoins de Jéhovah et la franc-maçonnerie».

Plusieurs personnalités devaient également prendre la parole pour saluer le cheikh Akl et lui rendre hommage en appelant «le pouvoir» à «rectifier ses erreurs».