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Actualités - CHRONOLOGIE

Ultimes préparatifs à quatre jours de l'arrivée du pape Hariri : la visite du souverain pontife, un acte de foi dans un Liban convivial

Toute la République est pratiquement mobilisée pour préparer, à différents niveaux, la visite historique que le pape Jean-Paul II s’apprête à effectuer les 10 et 11 mai prochains au Liban. Le compte à rebours a ainsi été enclenché, et déjà la population commence à percevoir dans certains lieux publics les premiers signes des ornements qui garniront les axes routiers qu’empruntera le souverain pontife entre Beyrouth, Baabda et Jounieh .
Sur le plan sécuritaire, un imposant dispositif militaire sera mis en place dans plus d’une région afin de préserver la sécurité du Saint-Père et garantir que l’ordre sera maintenu lors du séjour de Sa Sainteté dans le pays. Selon certaines informations, plus de 20.000 militaires libanais, soit près de la moitié de l’armée, assureront la sécurité du pape.
L’armée a mis ses troupes en état de «mobilisation totale» pour cette visite, tandis que la brigade médicale a été mobilisée et quatre hélicoptères militaires ont été apprêtés.
Un hélicoptère est équipé pour une intervention médicale d’urgence, deux autres appareils seront chargés d’assurer la protection aérienne, et un quatrième sera mis à la disposition de l’équipe de télévision chargée de couvrir la visite.
Trois lits ont en outre été réservés à l’unité des soins intensifs de l’Hôtel-Dieu de samedi matin jusqu’à dimanche soir.
Dans l’après-midi d’hier, une réunion élargie s’est tenue à l’AIB afin de passer en revue les ultimes préparatifs dans la perspective de l’arrivée du pape. La réunion a eu lieu en présence de responsables et de hauts fonctionnaires du palais présidentiel, de la présidence de la Chambre, du ministère des Affaires étrangères, de l’aéroport, de la direction de l’aviation civile, en sus des représentants de l’Assemblée des patriarches et des évêques catholiques.
Au plan politique, hormis quelques voix discordantes émanant de personnes qui font fi, visiblement, des règles de respect les plus élémentaires à l’égard des hautes instances religieuses chrétiennes, la visite du souverain pontife est favorablement accueillie par la quasi-totalité des pôles d’influence locaux, toutes tendances confondues.
Le premier ministre Rafic Hariri a notamment estimé dans ce cadre que la visite du pape est un «acte de foi et de confiance en un Liban patrie de coexistence entre les communautés religieuses».
«La visite est en soi plus importante que toute déclaration qui pourrait être faite sur son contenu», a dit M. Hariri dans un entretien avec l’AFP.
M. Hariri, qui a été reçu à quatre reprises au Vatican depuis son arrivée à la tête du gouvernement en 1992, a jugé qu’il s’agissait d’une «visite historique».
«J’en suis fier. Le Liban est le premier pays du Proche-Orient que visite le souverain pontife malgré les nombreuses invitations qu’il a reçues», a-t-il dit dans une allusion à une invitation récemment adressée à Jean-Paul II par le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu.
Interrogé sur l’appel adressé par le pape aux chrétiens, notamment maronites, pour participer au pouvoir, M. Hariri a estimé que «certains chrétiens se sont placés hors du pouvoir pour des raisons politiques qui n’ont rien à voir avec la religion».
«L’opposition ne se limite pas aux chrétiens, il y a des opposants musulmans. Le propre d’un régime démocratique est l’existence de loyalistes et d’opposants», a-t-il dit.
M. Hariri a estimé que la coexistence entre les communautés est «bien meilleure actuellement que ce qu’elle était il y a quelques années dans tous les domaines», social, économique et politique.
Il a par ailleurs réfuté les critiques des chrétiens au sujet de l’emprisonnement de Samir Geagea.
«Les autorités judiciaires appliquent la loi sur l’amnistie des crimes de guerre (1991) qui a été promulguée avant mon entrée en fonction», a-t-il dit.
«Jusqu’à l’heure, nul n’a présenté de proposition pour amender cette loi», a indiqué M. Hariri.
Toute la République est pratiquement mobilisée pour préparer, à différents niveaux, la visite historique que le pape Jean-Paul II s’apprête à effectuer les 10 et 11 mai prochains au Liban. Le compte à rebours a ainsi été enclenché, et déjà la population commence à percevoir dans certains lieux publics les premiers signes des ornements qui garniront les axes routiers...