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Actualités - ANALYSE

Damas vivement agacé par les sempiternelles bisbilles interlibanaises.

Retour de Damas, des politiciens confirment que les Syriens se disent agacés au plus haut point par l’inlassable tragi-comédie politique libanaise et fatigués de passer leur temps à tenter d’arranger les choses, de réconcilier des dirigeants qui ne cessent de se disputer ou de régler leurs conflits avec d’autres parties. Selon l’un de ces témoins, «les responsables syriens déplorent des déclarations mais aussi des pratiques déterminées qui portent atteinte au climat d’entente nationale qui devrait régner au Liban. Ils se demandent quels peuvent en être les vrais mobiles et avouent leur perplexité devant l’obstination des dirigeants locaux à entretenir entre eux un climat d’hostilité larvée malgré les incessants conseils d’harmonisation qui leur sont prodigués».
Et d’ajouter que, «comme pour s’en laver les mains, les Syriens affirment devant leurs visiteurs libanais qu’ils ne comprennent pas du tout les raisons de ce constant négativisme relationnel et laissent entendre que, loin d’en être les instigateurs comme certains les en soupçonnent, ils le réprouvent totalement. Ils ajoutent qu’ils entendent divers sons de cloche, que certains protagonistes leur confient qu’il y a des divergences profondes sur des questions essentielles, alors que d’autres leur affirment que le climat reste globalement positif, malgré quelques nuages d’été. les autorités syriennes s’étonnent qu’en dépit de multiples accords conclus sous leur égide, à la moindre occasion, les querelles reprennent de plus belle et, qui pis est, s’étalent dans les médias libanais, chaque camp voulant prendre l’opinion à témoin. A ce compte, les Syriens estiment que si on veut jouer à ce petit jeu-là il faut mettre cartes sur tables et ils invitent dès lors les dirigeants libanais à aller au bout de leur logique en révélant au gens les vraies raisons de leurs disputes, qui sont toujours occultées.... Mais, pour le fond, les autorités de Damas répètent qu’il est inadmissible de laver son linge sale ailleurs qu’en famille car cela trouble l’ordre public et perturbe une stabilité politique dont le Liban a plus que jamais besoin, dans la phase régionale critique actuelle».
A ce propos, les mêmes sources ajoutent que, «vu de Damas, cette situation régionale baigne dans un statu quo qui ne laisse pas d’être préoccupant sinon inquiétant, car force est de constater que Benjamin Netanyahu est en train de torpiller le processus de paix. En ce qui concerne le Golan, le premier ministre israélien bloque tout, en refusant de reprendre les pourparlers au point où ils s’étaient arrêtés il y a quatorze mois. Seul à pouvoir l’amener à résipiscence, le chef de l’Exécutif américain, le président Bill Clinton, ne fait visiblement aucun effort dans ce sens. Et, dans ces conditions, il faut que le Liban, comme la Syrie, soit prêt à parer à toute éventualité, en renforçant son front intérieur, ce qui implique une normalisation rapide des relations entre ses dirigeants».

Une source opposante s’étonne pour sa part de «l’extrême liberté de mouvement attribuée à nos compatriotes au pouvoir qui, à en croire les témoignages précités, feraient peu de cas des recommandations conciliatrices syriennes. Il est difficile de croire que si les décideurs le voulaient vraiment il n’en irait pas tout à fait autrement. Une intervention directe, même en coulisses, provoquerait sans nul doute, et comme par enchantement, une parfaite lune de miel entre les trois présidents. On peut donc penser que les décideurs ont de bonnes raisons, probablement régionalo-internationales, de ne pas trop s’engager à l’heure présente dans les complications du bourbier libanais. Car il leur faudrait peut-être alors accepter un dialogue critique sur des problèmes aigus comme celui du Hezbollah, dont les Américains encore plus que les Israéliens veulent la neutralisation, alors qu’eux-mêmes le soutiennent au titre de la résistance, sans pour autant le parrainer..», conclut cet opposant.

Ph. A-A.
Retour de Damas, des politiciens confirment que les Syriens se disent agacés au plus haut point par l’inlassable tragi-comédie politique libanaise et fatigués de passer leur temps à tenter d’arranger les choses, de réconcilier des dirigeants qui ne cessent de se disputer ou de régler leurs conflits avec d’autres parties. Selon l’un de ces témoins, «les responsables...