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Actualités - CHRONOLOGIE

Les tories donnés largement battus Les britanniques vont voter aujourd'hui pour l'alternance

LONDRES, 30 Avril (Reuter). — Sauf surprise de dernière minute toujours possible, la Grande-Bretagne devrait voter jeudi pour l’alternance en élisant une écrasante majorité travailliste et en renvoyant les tories dans l’opposition après dix-huit ans aux affaires .
Tony Blair, un brillant avocat de 43 ans qui a modernisé le Labour en le recentrant, deviendra alors le plus jeune chef de gouvernement de Sa Majesté de ce siècle.
Son arrivée au 10 Downing Street mettra aussi un point final à l’ère Thatcher, entamée en 1979 et marquée par la soumission des syndicats et la libéralisation de l’économie.
La défaite annoncée des conservateurs ne manquera pas d’être interprétée comme une humiliation personnelle pour le successeur inattendu et terne de la Dame de fer. Elle entraînera une «guerre de succession» pour la direction du parti que chacun s’accorde à prédire sanglante.
«Honest John» — le sobriquet qui colle à son image d’homme urbain mais insipide — se sera pourtant bien battu pour tenter de remonter la pente des sondages, qui lui étaient dévavorables depuis deux ans. Handicapé par un parti miné par les divisions sur l’Europe, le premier ministre est sorti dans les dernières semaines de campagne de sa réserve naturelle pour montrer les dents face à un rival aux qualités télégéniques et au charisme ravageur.
Son plus grand atout électoral est l’embellie actuelle de l’économie britannique, ouvertement enviée par tous ses partenaires européens. Même si la vigueur de la croissance et la faiblesse du chômage s’accompagnent d’énormes disparités et de poches de pauvreté qui font du Royaume-Uni une société à deux vitesses.
Mercredi, à la veille du scrutin, John Major a encore fait semblant de croire à son étoile politique. «Je ne partage pas l’avis de ceux qui prédisent notre défaite. Je crois que nous allons l’emporter. N’oubliez pas tous ces indécis», a-t-il lancé au micro de la BBC.
Paradoxalement, Tony Blair — «Bambi» pour les intimes, subjugués par son regard de velours et son sourire radieux — a le triomphe modeste. Et ce, malgré les 22 points d’avance crédités à son parti sur les tories par le sondage réalisé mercredi par NOP pour Reuter.
L’optimisme de John Major et la prudence de Tony Blair s’expliquent vraisemblablement par l’erreur retentissante des élections de 1992, dont les instituts de sondage avaient été finalement les grands perdants.
Une improbable victoire des conservateurs ferait l’effet d’un séisme politique comparable au raz-de-marée travailliste de 1945, qui chassa du pouvoir Winston Churchill, encore tout auréolé de ses exploits de la guerre.
Cette fois, les travaillistes ont besoin d’un déplacement de voix de 4,3% par rapport aux chiffres de 1992 pour l’emporter.
En terme de sièges, l’avance de 20 points accordée au Labour se traduirait par une majorité d’environ 200 députés aux Communes. Mais personne ne s’attend à une victoire de cette ampleur.
En cas de résultat serré, les centristes du Parti libéral-démocrate de Paddy Ashdown pourraient jouer un rôle-charnière. Dans cette hypothèse, les «lib-dem» (crédités d’une quinzaine de points dans les sondages) auraient plutôt tendance à pencher du côté des travaillistes.
Tony Blair, d’origine bourgeoise et qui affiche des convictions de chrétien de gauche, est le produit d’une ascension fulgurante au sein de l’ancien parti de la classe ouvrière.
Son opération «séduction» marche si bien que la Bourse et les marchés, traditionnellement peu favorables aux thèses économiques des travaillistes, est d’une sérénité sans faille à l’approche de la victoire annoncée du «New Labour».
«Margaret Thatcher est en fait le modèle de Tony Blair», affirme Jonathan Powell, l’un de ses plus proches collaborateurs.
LONDRES, 30 Avril (Reuter). — Sauf surprise de dernière minute toujours possible, la Grande-Bretagne devrait voter jeudi pour l’alternance en élisant une écrasante majorité travailliste et en renvoyant les tories dans l’opposition après dix-huit ans aux affaires .Tony Blair, un brillant avocat de 43 ans qui a modernisé le Labour en le recentrant, deviendra alors le plus...