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Actualités - CHRONOLOGIE

Mariam, rescapée d'un jouet piégé espère retourner à l'école (photo)

Imperceptiblement, le pouce a bougé. Mariam Boustani, une Libanaise de 9 ans, a eu la main droite déchiquetée par un jouet piégé trouvé dans un camp au Liban-Sud. Aujourd’hui, elle espère récupérer son auriculaire et retourner à l’école.
«C’était une grande jeep en plastique vert pomme, avec six grosses roues noires. Mon frère Ali (8 ans) l’a trouvée en cueillant avec moi du thym près du village et me l’a offerte», raconte Mariam à l’AFP.
La fillette est rentrée chez elle vendredi dernier après 25 jours d’hôpital. Elle explique avoir «ressenti comme un choc électrique» avant l’explosion du jouet alors qu’elle arrivait devant la maison familiale, dans le village de Deir Aames.
La main en lambeaux, blessée aux jambes et à l’abdomen, elle a été évacuée vers l’hôpital Najm, à Tyr, où elle a subi cinq interventions chirurgicales.
«En collant les morceaux, nous avons d’abord réussi à sauver la moitié de la paume», a expliqué à l’AFP le docteur Jawad Najm. «quinze jours plus tard, après deux opérations pour suturer les nerfs et les artères, nous avons sauvé le pouce, puis nous avons fait des greffes de peau aux jambes. Mariam a besoin d’une dernière intervention dans deux semaines pour tenter de redonner vie au doigt qui lui reste», a-t-il dit.
«On m’a promis que je pourrai tenir un crayon quand on enlèvera le bandage. L’école, c’est ce que j’aime le plus», dit la fillette pâle aux grands yeux, les cheveux cachés sous une écharpe.
«Mariam a toujours été une des premières de sa classe», confie sa mère. «Depuis qu’elle a su qu’elle a perdu trois doigts, elle ne cesse de pleurer».
elle a pourtant eu plus de chance que d’autres enfants ayant manipulé les jouets piégés trouvés au fil des ans au Liban-Sud, bien au-delà de la zone occupée par Israël.
Il n’existe pas de statistiques, mais les exemples sont nombreux.
L’armée libanaise met régulièrement en garde contre «les corps suspects» qu’elle accuse l’aviation israélienne d’avoir lâché au-dessus de cette région, notamment après les offensives de juillet 1993 et d’avril 1996, qui avaient fait 350 morts.
Un officier de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) a indiqué à l’AFP que ces objets étaient surtout largués par hélicoptère. «Cela peut être un jouet ou avoir la forme d’un banal caillou», précise-t-il sous couvert d’anonymat.
Directement visée par ces propos, seuls les appareils israéliens étant autorisés à survoler la zone, l’armée israélienne dément avoir déposé ces jouets piégés.
«Tsahal rejette catégoriquement ces accusations ignobles. Nous n’avons pas recours à de telles méthodes, et faisons au contraire tout notre possible pour ne pas porter atteinte à des civils innocents et à plus forte raison à des enfants», a assuré à l’AFP un porte-parole militaire à Tel-Aviv.
Durant les douze derniers mois, le Hezbollah a annoncé avoir trouvé six engins de ce type. «Ils étaient tous de couleur vive: un œuf doré, des cônes jaune-fluo, un chien «Snoopy» et une poupée qui parle qui devait exploser quand on tire le cordon», a-t-on appris auprès du mouvement intégriste, qui mène la plupart des attaques contre la zone occupée.
Mais ce sont des enfants qui ont trouvé une lampe-torche près de Jibchit en décembre 1991. Tout heureux, ils l’ont ramenée dans la boucherie paternelle où elle a explosé, tuant Abed et Abbas Nahhal, des frères de 10 et 11 ans, et blessant gravement deux autres enfants.
C’est aussi une lampe-torche piégée, découverte dans un bois de Aïtit le 21 novembre dernier, qui a causé des brûlures du troisième degré aux mains et aux jambes de Ali Mohsen, 12 ans.
D’autres n’ont pas survécu comme Khadijé Mouzannar, une fillette de douze ans, qui a eu le corps déchiqueté il y a deux ans à Sawwaneh, quelques secondes après avoir crié; «J’ai trouvé une poupée!».
Imperceptiblement, le pouce a bougé. Mariam Boustani, une Libanaise de 9 ans, a eu la main droite déchiquetée par un jouet piégé trouvé dans un camp au Liban-Sud. Aujourd’hui, elle espère récupérer son auriculaire et retourner à l’école.«C’était une grande jeep en plastique vert pomme, avec six grosses roues noires. Mon frère Ali (8 ans) l’a trouvée en cueillant...