Netanyahu rappelle les exigences d'Israël Protéger les colonies en Cisjordanie et à Gaza Construire à Jérusalem Est (photo)

«Israël va protéger ses colonies en Cisjordanie et à Gaza et continuer à construire à Jérusalem-Est: le «Bibigate» à peine partiellement tassé, Benjamin Netanyahu a choisi de jeter de l’huile sur le feu, se plaignant dans le même temps du «manque de coopération» de la sécurité palestinienne dans la lutte contre «le terrorisme». De leur côté, les Palestiniens ont fait savoir qu’ils étaient prêts à accélérer les pourparlers de paix sur le statut définitif de leurs territoires, mais à deux conditions.
«La première condition est que les négociations sur le statut définitif coïncident avec les négociations sur la phase intérimaire», indique M. Abbas dans un entretien publié mercredi par l’hebdomadaire égyptien «al-Moussaouar».
«La deuxième est que l’accord d’Oslo soit la principale référence de base de ce processus de négociations», précise le secrétaire général du comité exécutif de l’OLP.
Peu après le lancement, le 18 mars, du chantier d’une nouvelle colonie juive dans la partie arabe annexée de Jérusalem, le premier ministre israélien avait proposé d’accélérer les pourparlers sur le statut définitif des territoires occupés en 1967 et de les boucler en six mois au lieu de deux ans.
Selon lui, cette méthode permettrait d’éviter de nouvelles crises sur l’étendue des deux prochaines étapes du retrait militaire israélien de la Cisjordanie qui doivent intervenir avant la mi-1998, dans le cadre de la période intérimaire d’autonomie.
Un premier retrait, prévu en mars, n’a pas eu lieu, les Palestiniens ayant réclamé davantage de terre que ce que leur offrait Israël.
Début avril, l’émissaire de l’Union européenne au Proche-Orient Miguel Moratinos avait affirmé que M. Arafat était d’accord pour accélérer les négociations sur le statut final en échange d’un gel des colonies par Israël.
Les Palestiniens considèrent que la relance de la colonisation est une violation par Israël des accords d’Oslo sur l’autonomie palestinienne.
Aux termes de ces accords, les négociations sur le statut définitif, qui auraient dû commencer en mars pour s’achever en mai 1999, doivent porter sur l’avenir de Jérusalem-Est, la création éventuelle d’un Etat palestinien, les frontières de l’entité palestinienne, le sort des colonies israéliennes et celui des réfugiés palestiniens.
Pour sa part, M. Benjamin Netanyahu, s’adressant à un rassemblement à Jérusalem d’une organisation de jeunesse d’extrême droite, le Bétar, a affirmé: «Ensemble, nous protégerons les implantations juives en Judée-Samarie (nom donné par les Israéliens à la Cisjordanie) et dans la bande de Gaza».
«Nous construisons à Jérusalem, dans tous les secteurs, et nous continuerons à y construire», notamment à Har Homa, a ajouté le premier ministre israélien, cité par la télévision.
M. Netanyahu s’est plaint, par ailleurs , d’un manque de coopération des services de sécurité palestiniens dans la lutte «contre le terrorisme».
M. Netanyahu s’est plaint du caractère «très limité et ponctuel» de cette coopération, lors d’une réunion de la commission des Affaires étrangères et de la Défense du parlement.
Il a une nouvelle fois accusé l’Autorité palestinienne de ne «pas s’attaquer à l’infrastructure terroriste» des organisations islamiques en lutte contre Israël.
«Les risques d’attentats persistent mais nous n’avons pas d’informations spécifiques sur des préparatifs d’attaques», a souligné le chef du gouvernement.
Dans l’immédiat, l’armée israélienne a lancé une campagne de répression contre les institutions civiles des intégristes en Cisjordanie.
Suspendue il y a un an, cette campagne a été relancée par l’administration militaire en Cisjordanie après l’attentat qui avait fait trois tuées dans un café à Tel-Aviv, le 21 mars dernier.