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Actualités - CHRONOLOGIE

Les électeurs doutent de la droite mais ne veulent pas changer de camp Les législatives françaises dominées par un duel Juppé-Jospin (photo)

Après la vraie-fausse surprise de la dissolution de l’Assemblée nationale, la campagne pour les élections législatives françaises commence à se dessiner: elle sera dure et dominée par un duel Juppé-Jospin sur des thèmes nationaux. Autre constatation, apparue à la lumière d’un sondage effectué hier: si les Français doutent de l’actuel exécutif, ils ne sont prêts à changer de camp .
Entre la déclaration du président Jacques Chirac et le premier tour de scrutin, le 25 mai, la majorité de droite et l’opposition de gauche n’ont que 30 jours, dont un tiers seront dévorés par des week-ends prolongés qui déconcentrent les électeurs, pour arracher un mandat de cinq ans.
Cette brièveté, inhabituelle pour une France qui aime les longs débats électoraux, impose vitesse et simplication.
Les chefs de deux camps sont donc naturellement montés en première ligne et, dans l’attente des premiers meetings, ont multiplié les interventions télévisées.
A droite, le président Jacques Chirac, de par sa fonction, a donné le coup d’envoi avec la tâche d’expliquer pourquoi un chef de l’Etat ayant tous les pouvoirs politiques décidait de dissoudre une écrasante majorité de quelque 4/5e des députés.
De ces explications devaient découler les thèmes de la campagne. Jacques Chirac a donc parlé de la nécessité de faire face aux échéances européennes, de donner «un nouvel élan» à la France et aux réformes et redonner la parole aux Français.
Malgré une pré-campagne de communication articulée autour de rumeurs et de mises au point cryptées distillées dans la presse pour atténuer le choc de la surprise, le chef de l’Etat n’a pas réussi la percée escomptée.
Si l’on en croit la première enquête réalisée, par l’institut CSA, après la dissolution, 57% des personnes interrogées, contre 40%, estiment que le chef de l’Etat «n’a pas été convaincant» et 81% perçoivent la dissolution de l’Assemblée nationale comme une «manœuvre politique».

Nouveau souffle

Dès le lendemain de l’intervention de Jacques Chirac, le premier ministre Alain Juppé a pris le relais et a endossé le rôle de chef de campagne de la majorité.
Il a officialisé sur une photo de famille la réconciliation entre «chiraquiens» et «balladuriens» et l’union sacrée entre son parti, le RPR, et l’UDF. Il a demandé aux électeurs de lui permettre de donner un «nouveau souffle» à la France sur un projet de modernisme dans la continuité.
Plus surprenant, le premier ministre a adopté un ton très offensif à l’égard du Parti socialiste et de son chef Lionel Jospin et a affiché sa volonté de faire des «quatorze années de mitterrandisme», de «l’immobilisme» et du «conservatisme» de la gauche les arguments-épouvantails de sa campagne.
Le premier secrétaire du PS a été prompt à réagir. Il a jeté dans la campagne le bilan du gouvernement et l’impopularité de son chef, dont 66% des Français se disent mécontents selon le dernier sondage BVA.
Mais une autre caractéristique de ce début de campagne est que les sondages sur les élections proprement dites sont défavorables à la gauche.
L’enquête CSA conclut ainsi que le RPR et l’UDF resteraient majoritaires avec 43% des suffrages et une projection de 332 sièges, contre 37% et 221 sièges à la gauche PS-PC, 13% et un siège au Front national et 6% et un siège aux écologistes.
Èn clair, cela signifie que Lionel Jospin ne va avoir que quelques semaines pour persuader les électeurs que quatre ans après sa déroute de 1993, la gauche est redevenue crédible, sur les thèmes du «oui si» à l’euro et du «mieux d’Etat» qu’il a commencé à développer.
(Reuter)
Après la vraie-fausse surprise de la dissolution de l’Assemblée nationale, la campagne pour les élections législatives françaises commence à se dessiner: elle sera dure et dominée par un duel Juppé-Jospin sur des thèmes nationaux. Autre constatation, apparue à la lumière d’un sondage effectué hier: si les Français doutent de l’actuel exécutif, ils ne sont prêts à...