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Actualités - CHRONOLOGIE

Scrutin décisif ce matin à la centrale syndicale Le conseil d'état, dernier recours pour une CGTL au bord de la cassure

Des développements décisifs pour l’avenir du mouvement syndical sont attendus ce matin, à l’occasion de l’élection du nouveau conseil exécutif de la CGTL. Toutefois, le mouvement ouvrier se présente à cette échéance en rangs dispersés. Mais ce n’est pas tant les divisions qui le déchirent qui importent, que les polarisations politiques qui s’y manifestent, et la «stérilisation» progressive de la vie syndicale que ces polarisations ont provoquée.
Le choc syndical attendu aujourd’hui se fera entre deux blocs présidés, le premier, par M. Elias Abou Rizk, président sortant de la CGTL, et le second par M. Antoine Béchara, ancien chef de la confédération, qui parraine M. Ghoneim Zoghbi, secrétaire général de la fédération des offices autonomes. Le premier bloc se déclare d’opposition, tandis que le second tourne dans l’orbite du président du Conseil.
Un conflit sur l’interprétation des prérogatives respectives du ministère du Travail et de la CGTL a entraîné, au fil des années, l’apparition de plusieurs syndicats et fédérations qui, à tort ou à raison, n’ont pas été reconnus par la direction de la CGTL. La dernière de ces élections contestées a été celle qui s’est produite, le 13 avril dernier, à la fédération des syndicats du Liban-Sud, à Saïda.
Couronnant ce conflit de compétence, ou de légitimité, le ministère du Travail a greffé dernièrement, sur la liste des 22 fédérations syndicales agréées par la CGTL et appelées à élire un nouveau conseil exécutif à la CGTL, cinq fédérations, soit dix voix (2 par fédération), qui risquent fort de faire pencher la balance en faveur de M. Ghoneim.
M. Abou Rizk se montre certain de l’emporter, si les cinq nouvelles fédérations imposées par le ministère du Travail sont éliminées du scrutin. M. Ghoneim, pour sa part, affiche l’assurance qu’il l’emportera, quel que soit le nombre de votants.
Curieusement, jusqu’à hier, c’étaient les FSI et l’Armée, cette dernière étant en charge du maintien de l’ordre autour du siège de la CGTL, qui étaient appelés à trancher ce conflit, en exerçant un contrôle sur les délégués appelés à pénétrer à l’intérieur du siège de la centrale pour voter. Or la CGTL et le ministère du Travail ont fait parvenir au ministère de l’Intérieur deux listes de délégués syndicaux qui ne se recoupent que partiellement Selon la CGTL, seule sa liste où figurent les noms de 44 responsables syndicaux, représentant 22 fédérations agréées, devra faire loi. Le ministère du Travail affiche sa volonté de faire prévaloir son point de vue, et de voir reconnue la légitimité des fédérations qu’il vient de «nommer» au sein du conseil exécutif de la CGTL, ce qui porte le nombre des délégués appelés à voter à 54.
Dernière planche de salut, le conseil d’Etat. Saisi par la CGTL, qui conteste au ministère du Travail le droit de nommer cinq nouvelles fédérations syndicales au sein de son conseil exécutif, le Conseil d’Etat a demandé hier, au ministère du Travail de répondre sans délai à la CGTL. Il pourrait siéger ce matin pour se prononcer sur la validité du recours de la CGTL.
Entre-temps si le scrutin, qui commence à 11 heures, a lieu, le pays risque fort de se retrouver, au moment du dépouillement, devant deux conseils exécutifs qui se dénieraient mutuellement toute légitimité, ce qui entraînera un affaiblissement significatif du mouvement syndical, dont chaque bord rejettera sur l’autre la responsabilité. Il serait donc préférable de ne pas mettre les forces de l’ordre dans une situation impossible, et de décider de reporter le scrutin, en attendant l’avis du Conseil d’Etat, et en s’engageant à l’avance à le respecter.
Des développements décisifs pour l’avenir du mouvement syndical sont attendus ce matin, à l’occasion de l’élection du nouveau conseil exécutif de la CGTL. Toutefois, le mouvement ouvrier se présente à cette échéance en rangs dispersés. Mais ce n’est pas tant les divisions qui le déchirent qui importent, que les polarisations politiques qui s’y manifestent, et la...