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Actualités - REPORTAGE

Les causeries du CCF Joe Letayf : la musique en ce jardin... (photo)

«La musique et les jardins», c’est le thème qu’a traité Joe Letayf dans la sixième édition des «Jeudis de la musique», au C.C.F. Une lecture accompagnée de diapositives et d’extraits musicaux, une belle promenade du côté des jardins français, anglais et japonais..., d’hier et d’aujourd’hui.
Ouverture avec «la plus somptueuse musique écrite pour un jardin»: la «Musique pour feux d’artifice» de Haendel, composée à l’occasion de la paix d’Aix-la-Chapelle et jouée le 27 avril 1749, devant plus de 15.000 personnes, dans les jardins de Vauxhall à Londres.
Joe Letayf a ensuite flâné du côté des «jardins symboliques», soulignant que le jardin n’est pas forcément un endroit planté de fleurs et d’arbres. «Dans beaucoup de cultures et de civilisations», a-t-il indiqué, «le jardin est avant tout une sorte d’univers en réduction, un microcosme créé par l’homme — ou par Dieu, s’il s’agit de l’Eden — comme une sorte d’écho à notre dimension, à l’univers tout entier...»
Le conférencier remonte à la Grèce antique pour noter que «pour Pythagore, l’harmonie d’un jardin (disposition, tracé, choix des essences et des plantes) est essentiellement une harmonie musicale».

Une musique
divine

Les idées de Pythagore ont été reprises par les Romains puis à l’époque de la Renaissance, dans les jardins à la française. «Cette conception de l’environnement entrait dans les propos de l’«Académie de musique et de poésie» de Baïf qui cherchait une concordance de la poésie et de la musique en les soumettant toutes deux aux mêmes lois mélodiques», relève M. Letayf. «D’ailleurs le mot «académie» vient du grec «academia» qui se rapporte au jardin d’Akademos à Athènes où Platon enseignait».
Sur une musique de Katsuya Yokoyama jouée au bambou, M. Letayf passe du Japon. «Là», dit-il, «l’entrée dans les jardins mythiques de l’Age d’or s’accompagne aussi d’une musique divine. Dans l’ancienne religion japonaise qui a précédé le Bouddhisme, celui qui mourait en état de grâce, après une vie de bonnes actions, était reçu par les dieux de la Nature dans un jardin. En y entrant, il entendait une musique».
Puis le texte magnifique d’une vieille chanson anglaise intitulée «Down by the Sally Garden»... suivi d’extraits du «Cantique des Cantiques».
Illustrée par des portraits, des paysages, des toiles, des monuments, la lecture se poursuit sur un répertoire très varié: «Motet» de Roland de Lassus; «Nuit dans les jardins d’Espagne» de Manuel De Falla; «Musique ancienne» (composée à partir de notes relevées sur des tablettes de Nivine datant du 7e siècle avant J.C); «Les Noces de village» de Lully; «Jardins sous la pluie» de Debussy; «Chant grégorien»; «Musique de Oud» de Mounir Bachir; extrait des «Carmina Burana»; «Ecco mormorar l’onde» de Monteverdi; «A l’ombre d’un buissenet», chanson de la Renaissance et «Le jardin extraordinaire» de Charles Trénet.
La civilisation arabe, l’Egypte, les jardins de Versailles (et la célèbre fête donnée par le Roi Soleil, «Les Plaisirs de l’île enchantée»), la Chine... Joe Letayf a offert à son auditoire une merveilleuse escapade toute en harmonie, un voyage dans le temps et l’espace, une «histoire» ponctuée de légendes et de symboles.

N.S.
«La musique et les jardins», c’est le thème qu’a traité Joe Letayf dans la sixième édition des «Jeudis de la musique», au C.C.F. Une lecture accompagnée de diapositives et d’extraits musicaux, une belle promenade du côté des jardins français, anglais et japonais..., d’hier et d’aujourd’hui.Ouverture avec «la plus somptueuse musique écrite pour un jardin»: la...