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Actualités - CHRONOLOGIE

L'émission devait réunir également Juppé, Léotard et Hue Jospin refuse le piège d'un grand débat télévisé à quatre (photos)

PARIS, 25 Avril (AFP). — La première semaine de campagne pour les législatives s’est terminée sur une polarisation accrue du débat incarné par le premier ministre français Alain Juppé et le leader socialiste Lionel Jospin, après l’échec d’un projet d’émission télévisée à quatre.
M. Jospin a invoqué le risque de «confusion» pour refuser le grand débat qui aurait réuni le 20 mai, à cinq jours du premier tour des législatives anticipées, les leaders communiste et de la droite libérale, Robert Hue et François Léotard, autour de MM. Jospin et Juppé.
Cette émission, proposée par la chaîne privée TF1, aurait de fait mis M. Jospin dans une position inconfortable, aux côtés d’un allié communiste indispensable mais dont les orientations politiques, particulièrement en matière européenne, sont difficilement conciliables avec celles du PS.
Ce nouvel épisode de l’affrontement électoral n’a fait que renforcer le ton agressif de la campagne, d’où les insultes ne sont pas exclues. Immédiatement après la décision de M. Jospin, des responsables de droite l’ont accusé d’avoir «peur de la vérité du débat autant que du verdict des urnes».
«Courage, fuyons, tel pourrait être le surnom de M. Jospin», a affirmé le ministre gaulliste de l’Intérieur Jean-Louis Debré, qui estime que Lionel Jospin «ne veut pas mettre en évidence le fossé qui existe entre les socialistes et les communistes qui ne sont d’accord sur rien».
Dans le camp socialiste, on soulignait au contraire la nécessité d’un véritable duel télévisé, qui pourrait être organisé sur une chaîne publique. «Un match avec Juppé en tête à tête, brutalité contre vigueur, je suis preneur», avait déclaré M. Jospin jeudi soir lors de son premier grand meeting électoral à Sarcelles (banlieue parisienne).
«Lionel Jospin veut un débat clair devant les Français, entre le chef de la majorité et celui du principal parti de l’opposition, et non pas un débat confus dont il ne sortirait rien», a expliqué le président du groupe socialiste au Sénat, Claude Estier.
Pour l’opposition de gauche, le duel permettrait d’affronter la personnalité même de M. Juppé, dont l’impopularité record finit par constituer un argument électoral, au point que les socialistes menacent les électeurs d’un «Juppé deux» plus pénible encore que le gouvernement des deux années écoulées.
Ces attaques sont devenues si régulières que des rangs mêmes de la majorité des voix s’élèvent déjà pour remettre en cause la prééminence de M. Juppé à la tête de la campagne, voire du gouvernement.
En revanche la majorité aurait eu tout à gagner d’un débat à quatre, où elle aurait pu afficher son unité proclamée dans tous les meetings, alors que socialistes et communistes, qui doivent se réunir au sommet mardi, n’ont pas encore conclu d’accord électoral.
M. Jospin ne peut se permettre de négliger une alliance tactique avec les communistes, représentant le dixième de l’électorat, et sans qui une majorité de gauche est impensable. Il souhaite que les «conditions» qu’il entend poser à la monnaie unique européenne lui permettent de rassembler l’ensemble des forces de gauche.
Les communistes, virulents adversaires des critères de Maastricht, ont salué cette «évolution positive», mais en présentant vendredi son programme, M. Hue a répété qu’il s’opposait à la monnaie unique, à laquelle il préfère une «monnaie commune» s’ajoutant aux monnaies nationales.
Jouant de ce difficile pas de deux, M. Juppé a eu beau jeu d’accuser M. Jospin de prendre «le risque de bloquer le processus de la construction de l’Union européenne» et d’être prêt «à brader les convictions» européennes de ses électeurs «contre un mauvais plat de lentilles que propose Robert Hue».
PARIS, 25 Avril (AFP). — La première semaine de campagne pour les législatives s’est terminée sur une polarisation accrue du débat incarné par le premier ministre français Alain Juppé et le leader socialiste Lionel Jospin, après l’échec d’un projet d’émission télévisée à quatre.M. Jospin a invoqué le risque de «confusion» pour refuser le grand débat qui...