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Actualités - CHRONOLOGIE

Clivage tranché entre droite et gauche La France se lance dans une campagne électorale dure

La France est déjà entrée dans une campagne électorale «dure», au clivage tranché entre la droite et la gauche, alors même qu’au sein de l’actuelle majorité, la prééminence du premier ministre paraît discutée. C’est que l’alliance RPR-UDF craint que l’impopularité de M. Alain Juppé dans le pays ne nuise à son maintien au pouvoir .
A peine la bataille lancée, la personnalité du premier ministre est devenue un argument essentiel de la campagne de l’opposition pour les législatives anticipées.
«L’avenir d’Alain Juppé au cœur de la campagne», titrait d’ailleurs l’influent quotidien «Le Monde» jeudi, après l’interview d’un jeune conseiller présidentiel parue le matin.
A en croire François Baroin, qui entretient des relations quasi familiales avec le président Jacques Chirac et fut un éphémère porte-parole du gouvernement de M. Juppé, «le chef de l’Etat souhaite par cette dissolution créer un nouvel élan, une nouvelle dynamique, mais aussi promouvoir une nouvelle équipe».
La journaliste du «Figaro» qui a recueilli ces propos, interprétés comme une possible remise en cause du mandat de M. Juppé, s’est aussitôt interrogée pour savoir s’il fallait voir dans cette petite phrase «info ou intox», autrement dit une manipulation à usage purement tactique.
Elle a été lancée alors que le combat législatif s’annonce très serré, un sondage mené mardi et mercredi ne prédisant qu’une victoire d’extrême justesse de la majorité sortante, créditée de 292 sièges de députés, trois de plus seulement que la majorité absolue.
Selon ce sondage IPSOS/ Le Point, les socialistes, communistes et autres forces de gauche totaliseraient 284 sièges.

«Brutale» et «joyeuse»

Les propos de M. Baroin confirment la tiédeur d’une partie de la majorité envers M. Juppé. Le président centriste du Sénat René Monory, évoquant la personnalité du prochain chef de gouvernement, a déclaré que «peut-être Alain Juppé aura toutes ses chances, ce n’est pas automatique».
De fait, si M. Juppé a clairement pris la direction d’une campagne qu’il prédit à la fois «joyeuse» et «brutale», il n’a jamais fait l’unanimité parmi les caciques de la majorité, et encore moins parmi l’opinion, auprès de qui il bat des records d’impopularité.
En cas de victoire de la majorité, il n’arrive qu’en quatrième position parmi les personnalités préférées des Français pour conduire le gouvernement, avec 11% de soutien. L’ancien premier ministre et rival de Jacques Chirac, Edouard Balladur, recueille 24%, devançant le «gaulliste social» Philippe Séguin (23%) et l’ultra-libéral Alain Madelin (13%).
Souffrant d’un déficit de communication, unanimement décrit comme froid et cassant, M. Juppé est la cible numéro un de ses adversaires socialistes, qui menacent les électeurs d’un «Juppé deux» plus haïssable encore que le gouvernement des deux années écoulées.
Les attaques personnelles ont même commencé à fuser contre M. Juppé, accusé d’«aboyer» par l’ancien ministre socialiste du Travail Martine Aubry, ou d’avoir une «tête d’impôt» par le porte-parole du Parti socialiste François Hollande.M. Juppé, en des termes encore plus offensifs, a affirmé que les 58 millions de Français étaient devant un «choix entre les vieilles recettes collectives et étatiques et la modernité», agitant l’épouvantail socialo-communiste.
«Ils gaspilleraient l’argent public comme en 1989. Ils creuseraient les déficits comme en 1990. Ils ruineraient les entreprises publiques comme en 1991. C’est la chronique de l’échec assuré», a-t-il déclaré.
Pour lui, M. Jospin, qui évoque une rediscussion des critères de Maastricht, a «trahi ses convictions» par ce «virage politicien» et n’a «pas une attitude d’homme d’Etat».
La France est déjà entrée dans une campagne électorale «dure», au clivage tranché entre la droite et la gauche, alors même qu’au sein de l’actuelle majorité, la prééminence du premier ministre paraît discutée. C’est que l’alliance RPR-UDF craint que l’impopularité de M. Alain Juppé dans le pays ne nuise à son maintien au pouvoir .A peine la bataille lancée,...